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10/11/2009

Ils étaient le peuple, le vrai.

 Quand les manifestants clamaient « Wir sind das Volk », ils s'adressaient avec détermination, mais aussi avec ironie à ces canailles qui prétendaient jusque là parler et agir au nom du peuple. Depuis la fin de la guerre et les coups d'état communistes épaulés par l'armée soviétique dans les pays d'Europe centrale, en se présentant comme les représentants du peuple les castes dirigeantes protégeaient leurs privilèges et s'octroyaient tous les pouvoirs. D'ailleurs, les dissidents étaient dénoncés comme ennemis du peuple. Car -c'est écrit dans les Livres- les communistes ne peuvent compter d'ennemis que dans les rangs des capitalistes. Le peuple par définition ne peut être qu'unanime derrière les détenteurs de la Vérité, en d'autres termes les descendants de Marx, Engels, Lénine... (on s'arrête là, sinon, cela provoque des polémiques). Bon, il peut arriver qu'ici ou là on expédie -par erreur- un démocrate en Sibérie,  mais rien de grave, trente ans après, le parti fait son autocritique. Bref, depuis la guerre, parti dirigeant et peuple, c'était la même chose. Dictature ? Oui, mais du prolétariat... Ouf !

 

 De là la force de ce slogan  « Wir sind DAS Volk » , slogan qui est un livre à lui tout seul, un livre écrit avec le sang de ces gens qui, n'en pouvant plus de vivre enfermés, tentèrent de franchir l'enceinte de la prison.

 

 En quelques jours, il y a vingt ans, les canailles qui prétendaient jusque là parler et agir au nom du peuple rendaient les armes, et le mur s'effondrait.

 

 Hommage soit rendu à ces femmes et à ces hommes qui, bravant les forces de l'ordre -et quel ordre !- ont permis à des millions d'autres qui subissaient le totalitarisme de lui asséner le coup fatal, et d'accéder à la liberté et à la démocratie. Les allemands libérés, se réunissant avec ceux qui l'étaient déjà, pouvaient alors se reconnaître comme faisant partie du même peuple. Wir sind EIN Volk.

 

 Certes, il y a encore beaucoup à faire, on ne sort pas sans douleur d'un demi-siècle d'oppression, mais le plus dur a été accompli.

 

 

 

§

 

 

08/11/2009

Berlin 89

  

« Il n'est qu'une erreur et qu'un crime : vouloir enfermer la diversité du monde dans des doctrines et des systèmes. C'est une erreur que de détourner d'autres hommes de leur libre jugement, de leur volonté propre, et de leur imposer quelque chose qui n'est pas en eux. Seuls agissent ainsi ceux qui ne respectent pas la liberté, et Montaigne n'a rien haï tant que la « frénésie », le délire furieux des dictateurs de l'esprit qui veulent avec arrogance et vanité imposer au monde leurs « nouveautés » comme la seule et indiscutable vérité, et pour qui le sang de centaines de milliers d'hommes n'est rien, pourvu que leur cause triomphe. »

 

Stefan Zweig

 

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22/10/2009

Il avait vu juste. Mais chut! Il y a des choses à ne pas dire.

« On aboutit donc à cette situation renversée, que nous vivons tous les jours dans cette société que nous appelons par convention l'Occident, situation où ceux qui veulent détruire la démocratie paraissent lutter pour des revendications légitimes, tandis que ceux qui veulent la défendre sont présentés comme les artisans d'une répression réactionnaire. »

 

J-F Revel