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15/06/2024

La mémoire qui flanche

 

 

 Les propos antisémites de Jean-Marie Le Pen prononcés il y a trente ans il ne faut pas les oublier. Par contre, on peut tirer un trait sur ceux dits et répétés depuis le 7 octobre par plusieurs membres de la mouvance « insoumise ». Quelques jours auront suffi pour oublier les jeux de mots sur les camps, les « meurtres » (je ne peux évoquer le terme exact, c’est trop dur) de bébés dont seul Israël serait coupable, les flèches pointées sur des personnes de confession ou d’origine juives, l’absence assumée à la manifestation contre l’antisémitisme…

 Comme au temps de la parution de « L’archipel du Goulag », quand, pour éviter de faire exploser l’union de la gauche, il ne fallait pas évoquer les crimes du communisme, aujourd’hui au nom de la même union de la gauche, tout peut s’oublier.

 Comment un citoyen de ce pays peut-il apporter quelque crédit à des gens de si peu de foi ? Qui n’agissent qu’en fonction de leur propre avenir politique ?

18/01/2024

Le roi du silence

 

 Lors de sa conférence de presse, le président a dit une vérité : qu’il était plus facile d’être dans l’opposition que de gouverner. Dont acte. A part cela, quand l’opposition déclare qu’il ne fait que parler, elle n’a pas tout à fait raison. Sur certains sujets, il est le roi du silence ! A aucun moment il n’a évoqué la mort du jeune Thomas. A écouter le président, Thomas n’a pas existé. Ses agresseurs non plus. Cette dame, maire de Romans-sur-Isère, qui vit dans le monde réel, n’existe pas non plus. Les milliers de délinquants qui rendent la vie impossible aux policiers, aux pompiers, aux enseignants et aux habitants des quartiers n’existent pas non plus. Les otages des terroristes existent peu, même quand ils sont français.

Pour notre président, une chose existe, une seule : l’extrême droite. Heureusement qu’elle est là, bien vivante, car sinon les paroles du président de la république n’auraient plus ni contenu, ni sens. Celles de la gauche non plus d’ailleurs. Cela nous rappelle cette saillie de Coluche, qu’on critique beaucoup Hitler, mais que De Gaulle lui doit tout.

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10:59 Publié dans Colère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : thomas

04/05/2023

Casseurs

 

 

 Mépris pour les symboles et les valeurs de la république, haine de la police et des institutions, goût prononcé pour la violence, aptitude particulière à se cacher et se fondre dans la foule, voilà les révolutionnaires des temps nouveaux.

 

 Il fut un temps où le socialisme à l’est faisait tourner à plein régime l’idée révolutionnaire. Le goulag et la faillite du communisme ont tout remis en cause. En manque d’un idéal crédible et mobilisateur à proposer, l’extrême gauche est en errance. Il y a le dépit, même la rage, d’avoir perdu la guerre contre le Grand Satan, mais aussi ces casseroles que les révolutionnaires encore actifs traînent derrière eux. Après le goulag, aller convaincre les peuples que le socialisme peut être encore aujourd’hui une perspective pour l’humanité ? La violence des manifestations avec la présence quasi permanentes de casseurs, peut s’expliquer par ce trou béant laissé dans la mémoire collective. A court d’arguments les esprits s’échauffent, c’est humain. Quand il n’y a plus rien à croire, c’est désespérant.

 

« …mais que feriez-vous donc sans « ennemis » ? Mais vous ne pourriez plus vivre, sans « ennemis » ; la haine qui n’a rien à envier à la haine raciale, voilà l’atmosphère stérile que vous respirez… » (1)

 

 A ces fous de tout, il faudra qu’un artiste érige une statue. Fière, puissante, la République se dresse. Elle est magnifique. Elle prend quelque repos, s'appuie sur la tête d'un homme qui chancelle. Les deux trous de sa cagoule ne sont plus en face des yeux. Une boule de pétanque tombe de sa main (2). Sur le marbre de son dos, un espace laissé libre par le sculpteur permettra au passant amusé de faire des petits dessins, croix gammées, faucilles, marteaux et sur le socle on lira, gravé dans la pierre : « Ære perennius exegi monumentum » (3).

 

 

(1) Soljénitsyne, lettre au secrétariat de l’Union, le 12 novembre 1969

(2) La boule de pétanque comme arme par destination remplace « avantageusement » le pavé car elle épargne au casseur le laborieux dépavage des rues.

(3) « J'ai érigé un monument plus durable que l'airain. »