09/08/2024
Hurler ou réfléchir
Au lieu de se perdre en sarcasmes contre l’extrême droite, il faudrait se demander pourquoi dix millions d’électeurs accordent leurs suffrages au Rassemblement national.
Mais « se demander pourquoi », c’est réfléchir. Une activité difficile, surtout si elle risque de mettre en cause ses propres convictions. Nietzsche disait que celles-ci sont pires que les mensonges. En outre, crier dans la rue « Le fascisme ne passera pas » est bon pour la conscience, avec l’impression d’agir contre le diable.
Depuis environ cinquante ans, de gouvernement en gouvernement, l’état a rendu les armes. Sous la dictature idéologique d’une gauche qui interdit d’interdire, qui confond liberté et laisser faire, islamophobie et racisme, qui ne voit dans le maintien de l’ordre que des violences policières, et qui juge les manifestations de rue plus démocratiques que les consultations électorales, la majorité des élus de la république se sont rendus involontairement complices des pires ennemis de la démocratie.
On pourra hurler pendant des années encore « le fascisme ne passera pas », si personne n’ose changer le cap, remettre le pays sur les rails, il n’est pas impossible qu’un jour le fascisme passe.
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11:45 Publié dans Colère | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : gauche, fascisme, démocratie
15/06/2024
La mémoire qui flanche
Les propos antisémites de Jean-Marie Le Pen prononcés il y a trente ans il ne faut pas les oublier. Par contre, on peut tirer un trait sur ceux dits et répétés depuis le 7 octobre par plusieurs membres de la mouvance « insoumise ». Quelques jours auront suffi pour oublier les jeux de mots sur les camps, les « meurtres » (je ne peux évoquer le terme exact, c’est trop dur) de bébés dont seul Israël serait coupable, les flèches pointées sur des personnes de confession ou d’origine juives, l’absence assumée à la manifestation contre l’antisémitisme…
Comme au temps de la parution de « L’archipel du Goulag », quand, pour éviter de faire exploser l’union de la gauche, il ne fallait pas évoquer les crimes du communisme, aujourd’hui au nom de la même union de la gauche, tout peut s’oublier.
Comment un citoyen de ce pays peut-il apporter quelque crédit à des gens de si peu de foi ? Qui n’agissent qu’en fonction de leur propre avenir politique ?
10:23 Publié dans Colère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : union de la gauche, antisémitisme, oubli
18/01/2024
Le roi du silence
Lors de sa conférence de presse, le président a dit une vérité : qu’il était plus facile d’être dans l’opposition que de gouverner. Dont acte. A part cela, quand l’opposition déclare qu’il ne fait que parler, elle n’a pas tout à fait raison. Sur certains sujets, il est le roi du silence ! A aucun moment il n’a évoqué la mort du jeune Thomas. A écouter le président, Thomas n’a pas existé. Ses agresseurs non plus. Cette dame, maire de Romans-sur-Isère, qui vit dans le monde réel, n’existe pas non plus. Les milliers de délinquants qui rendent la vie impossible aux policiers, aux pompiers, aux enseignants et aux habitants des quartiers n’existent pas non plus. Les otages des terroristes existent peu, même quand ils sont français.
Pour notre président, une chose existe, une seule : l’extrême droite. Heureusement qu’elle est là, bien vivante, car sinon les paroles du président de la république n’auraient plus ni contenu, ni sens. Celles de la gauche non plus d’ailleurs. Cela nous rappelle cette saillie de Coluche, qu’on critique beaucoup Hitler, mais que De Gaulle lui doit tout.
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10:59 Publié dans Colère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : thomas