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05/02/2010

Islam et extrême-gauche: caresses prénuptiales

 L'extrême gauche et l'islamisme convolent en justes noces. Faute d'avoir à leur disposition un idéal à proposer, depuis l'effondrement du communisme et l'image désastreuse offerte au monde par les états théocratiques, ils n'ont rien d'autre à offrir que la critique radicale des sociétés occidentales qu'ils qualifient tour à tour de capitaliste, consumériste, individualiste, égoïste, militariste, colonialiste, foyers de luxure et de déchéance morale.

 

 Sur le site du NPA, le 17 juillet 2009 était annoncée l'organisation d'une Marche Mondiale des Femmes en 2010. L'objectif étant de lutter contre les

 

« violences, les discriminations, les inégalités, la pauvreté et le racisme. »

 

Que vient faire le racisme dans cette liste des atteintes aux droits des femmes ? Le racisme épargne-t-il les hommes ? N'est-ce pas là une tentative de déplacer le problème d'Orient en Occident, pour l'extrême gauche le racisme étant nécessairement et exclusivement un mal qui frappe les populations immigrées dans les pays de l'hémisphère nord. Oui, tentative de déplacer le problème, car le mal dont souffrent les femmes dans nombre de pays du tiers-monde n'a rien à voir avec le racisme, pas plus d'ailleurs qu'avec le colonialisme, les imams de là-bas n'ont pas attendu les colonisateurs (ni d'ailleurs la lecture du Coran) pour faire de la femme un être sans droits. Le sort fait aux femmes dans ces pays est plutôt à mettre en rapport avec les traditions, confortées par les dogmes religieux.

 Dans cet article, certes, le patriarcat est désigné, mais aussi et surtout « son allié le capitalisme ». L'auteur précise :

 

« au sud comme au nord, leurs institutions (gouvernements, grandes entreprises, religions) veulent nous empêcher de conquérir nos droits ou essayent de nous enlever ceux que nous avons déjà acquis. (...) »

 

« ...les états, subordonnés aux intérêts du capital financier et des multinationales, abandonnent les populations (...) dans ce contexte, les problèmes de pauvreté et de violences envers les femmes augmentent dramatiquement. »  

 

 L'amalgame « gouvernements -grandes entreprises -religions » permet de noyer le poisson et de disculper les gourous locaux qu'on suppose, comme les états, subordonnés aux intérêts du capital... donc de l'Occident capitaliste.

 

 Bref, tout le monde est innocent sauf... qui vous savez. Une belle leçon d'immoralité qui rend irresponsables et laisse les mains libres à tous ces petits guides ou ayatollahs locaux qui, malgré leur bon vouloir et leur acharnement à rendre heureux leurs peuples, n'y peuvent mais, empêchés qu'ils sont par le méchant impérialisme occidental.

 

On retrouve la même démarche, de façon encore plus radicale dans la déclaration d'un autre parti, le Parti Ouvrier Indépendant (Informations ouvrières du 21 janvier 2010) :

 

« Régulièrement, les médias nous informent que des citoyens français meurent en Afghanistan. Ces jeunes gens auraient été envoyés là-bas « pour défendre la démocratie contre la menace du terrorisme ». La démocratie, ce serait donc nous, les petits anges du monde occidental ! Le terrorisme, ce serait eux, les barbus en costume traditionnel qui obligent leurs femmes à porter la burqa.(1) »

 

La question centrale de l'article est :

 

« Mais de quel droit pouvons-nous donner des leçons ? »

 

Suit une liste de crimes et massacres dont nos « démocraties » se sont rendues coupables :

 

  • - la Saint-Barthélémy et ses milliers de cadavres;
  • - les dragonnades des Cévennes, la répression religieuse la plus inhumaine de tout temps;
  • - les massacres de juin 1848 et ses 15000 ouvriers trucidés par les milices bourgeoises et bien-pensantes;
  • - la Semaine sanglante de la Commune de Paris qui vit les mêmes milices massacrer 30000 femmes et hommes;
  • - notre politique coloniale, qui fit «suer le burnous» pendant plus d'un siècle et qui a laissé installer des régimes qui rendent encore plus malheureux les «indigènes»...

 

Certes, pour s'en tenir à la France, il n'y a pas de quoi s'enorgueillir d'un passé aussi sanglant, violences auxquelles il faudrait ajouter la Terreur révolutionnaire, les guerres sanglantes napoléoniennes, les millions de morts pour rien entre 1914 et 1918, la collaboration et la persécution des juifs et des résistants par l'Etat français... bref.

 

Mais pourquoi s'en tenir à la France ? L'analyse s'éclaircit quand on lit :

 

« Durant la guerre froide, on nous a déjà fait le coup du « monde libre et de la défense de la démocratie ».

 

Ah ? Comme c'est joliment dit, « la guerre froide », mais qu'y avait-il donc face au « monde libre » ? Un paradis réservé à deux cent et quelques millions d'individus qui, de Berlin à la Sibérie construisaient entre des barbelés une société nouvelle ? Alors oui, comparé au régime totalitaire qui de social n'avait que le nom, les démocraties capitalistes occidentales pouvaient être qualifiées de monde libre. J'ajouterais que nous avons eu chaud de n'être pas libérés du nazisme par l'armée rouge. On sait ce qu'il en a coûté aux peuples d'Europe de l'est. N'est-il pas révoltant de lire dans le même article :


 « Depuis la chute du Mur de Berlin, les «  peuples libérés » constatent à leurs dépens que la « voix de l'Amérique » racontait des histoires et que leur nouvelle situation n'a rien à envier à la précédente. »

 

Si l'auteur de l'article a connu l'Europe des démocraties populaires, c'est probablement comme touriste. Et encore ! Il a dû fermer les yeux. Les tuyaux de gazoduc qui passaient au-dessus des lotissements (Eisenach en Thuringe),

 

 ces files d'attente interminables devant les étalages quasiment vides des épiceries (banlieue de Prague),

 

 ce couple d'enseignants retraités de RDA rencontré en Tchécoslovaquie, contraints de planter leur tente canadienne dans la zone « DDR » du camping, zone quadrillée par des joggeurs de la stasi en survêtement, couple d'enseignants à qui il était interdit de communiquer avec les campeurs des autres états, et qui durent attendre plusieurs années pour la livraison d'une Trabant crachant une fumée suffocante, alors que d'autres, membres du SED roulaient en Lada ou en Skoda, sans parler des notables du parti qui passaient leurs vacances en occident,

 

 ces Praguois (communistes pourtant !) qui ne pouvaient se rendre en France, car ils s'étaient rendus en Italie capitaliste l'année précédente,

 

 ces étudiants slovaques qui poussaient jusqu'en Slovénie pour faire le plein de carburant,

 

 ce couple de communistes yougoslaves qui se plaignait de verser des impôts pour assister monténégrins et kosovars, mais qui justifiaient que les routes menant (à Korcula) à la propriété de Tito fussent asphaltées et régulièrement entretenues, alors qu'ailleurs...,

 

 à Weimar les murs noirs de pollution portant encore dans les années 80 les traces des impacts de balles et d'obus de la guerre,

 

 les soldats de l'armée rouge cantonnés en Saxe dans des immeubles insalubres aux carreaux cassés et jamais remplacés que par des cartons,

 

 ces soldats justement qui faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour se marier avec une allemande afin de rester à l'ouest après 1989,

 

 ces fugitifs qui passèrent au risque de leur vie rideau de fer ou mur de Berlin,

 

 fugitifs qui jamais ne les franchissaient d'ouest en est,

 

 et ces révoltes ouvrières des années cinquante en Allemagne, en Pologne, en Hongrie, qu'il était de bon ton dans les milieux de gauche de qualifier de contre-révolutionnaires, que l'Humanité disait téléguidées par l'oncle Sam alors qu'il n'en était rien ? Ces révoltes écrasées par les chars soviétiques ? Dans les rues de Prague non plus en 1968 on n'a jamais dû lire « URSS go home ». Là-bas c'était impossible,

 

 et ces communistes français qui nous dressaient un tableau idyllique du socialisme, qui rendaient des visites de courtoisie à Ceaucescu, qui ne savaient pas, qui ne savaient rien, et qui un jour, quand tout le monde a su, ont jugé le bilan du socialisme à l'est globalement positif,

 

 et ces communistes qui prétendent aujourd'hui encore, vingt ans après la chute du mur de Berlin et l'ouverture des archives que là-bas des conquêtes sociales sont remises en cause, ceux-là de quel droit se permettent-ils de faire l'éloge de ce dont ils n'ont pas souffert ? Qu'ils relisent London, Plioutch, Soljenitsyne, Chalamov, qu'ils se demandent ce que sont devenus les Imre Nagy, les Dubcek, et tous ces militants sincères restés fidèles à leurs principes !

 

 Qu'on ne me réplique pas qu'à mon tour je n'ai pas d'yeux pour voir ici la misère, le chômage, la difficulté de vivre pour des millions de gens, la délinquance, l'incompétence des gouvernants. Mais je ne suis pas un communiste à l'envers. Je ne prétends pas que nous vivons au paradis, ni que le capitalisme est un objectif à poursuivre. Mais au moins, je me rends compte que je suis en liberté, que les auteurs des articles cités plus haut le sont aussi, que tout critiques qu'ils sont, ils ne seront ni rééduqués ni internés en hôpital psychiatrique, je constate aussi que cette candidate du NPA voilée s'exprime devant tous les micros et sous l'œil des caméras. Je vois aussi que les chars ne sortent pas des casernes pour écraser les manifestations des enseignants, des postiers et des travailleurs licenciés. Je constate que le pire des délinquants dispose d'un avocat pour sa défense, que des journaux à fort tirage publient des caricatures du plus haut magistrat de la république sans être poursuivis.

 

 Pour une extrême gauche en errance, faute d'avoir un idéal crédible et mobilisateur à proposer, l'occident capitaliste est la cause de tous les maux. Les islamistes proclament la même chose. Lisez les communiqués de Ben Laden. Terroriste certes, mais fin diplomate dans ses discours, il ne cesse de faire des appels du pied à la gauche et à l'extrême gauche occidentales : ses ennemis à lui sont ceux de nos gauchistes et altermondialistes : avant tout le grand Satan américain, l'impérialisme, le capitalisme, le libéralisme, mais surtout, mais il ne le dit pas, et c'est son objectif premier : la démocratie sous toutes ses formes, droits de l'homme, toutes les libertés, statut de la femme, éducation...

 

J'ai devant les yeux un ouvrage, ouvert aux pages 20-21, je lis : (2)

 

« Il est temps de prendre conscience que ce mode de croissance de l'Occident, qui nous conduit à des vies sans but et à la mort, tente de se justifier par un modèle de culture et d'idéologie qui porte en lui ces germes de mort (...) :

 

  • - une conception impitoyable des rapports humains, fondée sur un individualisme sans frein, et qui n'engendre que des sociétés de concurrence de marchés, d'affrontements, de violence, où quelques unités économiques ou politiques, aveugles et toutes puissantes, asservissent ou dévorent les plus faibles;

 

  • - une conception désespérante de l'avenir, ...sans rien qui transcende cet horizon pour donner un sens à nos vies et nous détourner des chemins de la mort.»

 

Pour Roger Garaudy, ancien membre du parti communiste français, la solution est dans l'Islam, qui

 

« n'est plus « l'Infidèle » du temps des croisades ou le terroriste de la guerre de libération de l'Algérie (...) »

 

mais plutôt

 

« cette vision de Dieu, du monde et de l'homme qui assigne aux sciences et aux arts, à chaque homme et à chaque société, le projet de construire un monde indivisiblement divin et humain comportant les deux dimensions majeures de la transcendance et de la communauté. »

 

« L'islam est INDIVISIBLEMENT une religion et une communauté. Une foi et un CODE DE VIE. »

 

 S'il reste encore en extrême gauche quelques militants sincères et soucieux de préserver laïcité, république et démocratie ici et de soutenir la lutte des populations sous tutelle religieuse là-bas, ils pourraient méditer ces propos d'un ancien maître à penser communiste pour qui toutes les religions sont un opium pour le peuple, sauf l'islam.

 

§

 

   

(1) Voir « Une pensée qui n'a de libre que le nom »

(2) Garaudy.- Promesses de l'islam, Seuil, 1981

 

Les mots ou expressions en majuscules, en caractère gras et soulignés le sont par moi.

 

 

01/12/2009

En Suisse, la démocratie a parlé

 

 « Le minaret est un élément architectural des mosquées. Il s'agit généralement d'une tour élevée dépassant tous les autres bâtiments. Son but est de fournir un point élevé au muezzin pour les 5 appels à la prière par jour

 

Trois mots arabes dérivent de la même racine arabe signifiant annoncer :

  • appel à la prière (arabe : أذان ['aδān])
  • muezzin (arabe : مُؤَذِّن [mu'aδδin]) passé par le turc müezzin.
  • minaret (arabe : مِئْذَنة[mi'δana]) »

 

fin de citation (Wikipedia)

 

 Elément architectural de la mosquée, le minaret est avant tout le lieu d'appel à la prière. On nous dit et redit que la présence de minarets dans le paysage serait une affaire strictement religieuse et n'aurait aucune incidence politique.   

 

 Un retour au petit monde de Don Camillo, la présence du clocher au milieu du village n'était pas et n'est toujours pas une affaire strictement religieuse. Certes, l'Eglise a su exploiter la panoplie complète des arguments violents, persécutions, tourments, bûchers pour rassembler ses ouailles et écarter les esprits frondeurs, elle a aussi su s'imposer au centre de la vie publique. L'église au milieu du village, la croix à l'entrée des cimetières et dans les lieux publics, salles de classe, funérariums... Il faut parfois parlementer longtemps pour faire retirer cette croix accrochée, bien visible, au mur de la pièce de recueillement, expérience vécue par une amie. Qu'on ne nous dise pas que l'attitude de l'Eglise n'est pas politique. Ou alors, je n'ai rien compris aux événements de 1789 où il m'a semblé que le clergé et la noblesse... 

 

 Bref, à entendre nos élus politiques, les minarets seraient des constructions strictement religieuses, puisqu'ils ont pour fonction d'appeler à la prière. Après tout, les cloches ont ici la même fonction, avec quelques différences toutefois. Elles n'appellent pas cinq fois par jour à la prière, pour en savoir plus il faut se rendre au culte, la prière ne se fait pas dans la rue, mais à l'abri du regard des autres. Ce qui limite sensiblement l'atteinte à la liberté de circuler, de croire et de penser. Des différences qu'on retrouve dans le domaine vestimentaire. Reconnaître un chrétien dans la rue ? A moins qu'il ou qu'elle porte une croix de grande dimension autour du cou... Les musulmans, nul besoin de questionner, de parler, leur appartenance religieuse est plus manifeste. Dans de grandes métropoles européennes, les prières qui se font en pleine rue rendent la présence des non-croyants gênante sinon inopportune. Oui, l'islam est en expansion. Et alors ? me dira-t-on.

 

 Et alors, si toutes les religions sont de l'opium pour les peuples et sont fondamentalement réactionnaires, parce qu'elles justifient un ordre social et politique conforme à des dogmes millénaires, l'islam n'échappe pas à la règle, mais il en rajoute : il implique la guerre aux non-croyants, aux juifs et aux chrétiens (qualifiés de « croisés »). En outre, il n'accepte pas d'autres lois que la sienne propre. Si pour des raisons tactiques, les porte-parole de cette religion proclament qu'ils s'accommodent de la république et de la démocratie, la pression exercée par les islamistes est ressentie de plus en plus fortement par les populations des pays non musulmans, en particulier quand la laïcité est mise en cause.

 

Il faut replacer la question des minarets dans ce contexte. Et surtout, lire le texte qui avait été soumis à signature avant le référendum en Suisse. Le voici :

 

Initiative populaire "contre la construction de minarets"

 

La récolte des signatures pour l'initiative populaire «contre la construction de minarets» a été lancée le 1er mai 2007. Cette initiative contient une exigence précise: «La construction de minarets est interdite». Cette disposition est ajoutée à l'article 72 existant de la Constitution fédérale. L'art. 72 cst. charge la Confédération et les cantons de la responsabilité de préserver la paix religieuse en Suisse.

 

Le minaret en tant que bâtiment n'a pas de caractère religieux. Il n'est même pas mentionné dans le coran et dans les autres écritures saintes de l'islam.(1) En fait, le minaret est le symbole d'une revendication de pouvoir politico-religieuse qui, au nom d'une dite liberté religieuse, conteste des droits fondamentaux, par exemple l'égalité de tous, aussi des deux sexes, devant la loi. Il symbolise donc une conception contraire à la Constitution et au régime légal suisse.

Celui qui, comme c'est le cas dans l'islam, place la religion au-dessus de l'Etat, donc qui donne aux instructions religieuses une importance plus grande qu'au régime légal institué par l'Etat de droit, se place forcément en contradiction avec la Constitution fédérale. Cette contradiction est impossible à éviter. Le minaret est précisément le symbole extérieur de cette revendication de pouvoir politico-religieuse qui remet en question certains droits fondamentaux garantis par la Constitution (2). L'interdiction des minarets demandée par cette initiative vise à garantir durablement en Suisse la validité illimitée du régime légal et social défini par la Constitution. Les tentatives de milieux islamistes d'imposer en Suisse aussi un système légal fondé sur la sharia sont ainsi stoppées.

Cette initiative ne restreint en revanche pas la liberté de croyance qui est garantie dans la Constitution comme un droit fondamental.

 

 J'ai lu attentivement ce texte, je n'y vois ni racisme ni même xénophobie. Que les extrêmes droites en fassent leur cheval de bataille ne me gêne pas le moins du monde. Je ne suis qu'un démocrate, un libre penseur, et je ne voudrais pas que mes petites filles, cinq fois par jour, entendent les élucubrations d'un rescapé des âges barbares. En même temps, j'espère qu'elles auront les meilleurs rapports avec des personnes venant de tous les horizons. Pour aimer les autres, la religion n'est pas nécessaire. Elle est même nuisible quand elle s'impose par la force.

 

§

 

(1) Le minaret n'a pas été préconisé par Mahomet et date du premier siècle de l'Hégire.(Wikipédia)

(2) Une autre question se pose : construction de minarets avec quel argent ? Le député socialiste d'Evry se demande si l'argent public après tout ne serait pas le bienvenu, ceci pour éviter des financements occultes (genre pays islamistes...) Alors là sans vouloir le jeu de mot, je crois qu'on touche le fond. On voudrait « aménager » la loi de 1905, c'est-à-dire faire payer tout le monde pour éviter la propagation du fondamentalisme. Construire des mosquées pour favoriser l'instauration d'un islam gentil, un islam de France...

19/11/2009

Madagascar: appel à la solidarité

 

 

 

Je ne suis pas resté insensible à cet appel, d’ailleurs comment pourrait-on l’être ? 

 

CRISE HUMANITAIRE A MADAGASCAR

Appel à  la solidarité et à l’intervention internationale

Combien de morts faudra-t-il pour que la communauté internationale s’émeuve enfin et que l’on vienne effectivement en aide à la population malgache ?

 

Madagascar est un pays en guerre. Il ne s’agit pas ici d’une guerre d’invasion. Il s’agit d’une véritable guerre menée par un groupe d’individus qui, à travers un coup d’état, ont effectivement pris de manière anticonstitutionnelle le pouvoir en s’alliant à une frange soudoyée de l’armée,  contre les citoyens malgaches épris de démocratie.

 

En ayant pris le pouvoir sans réel projet politique, préoccupés avant tout d’écarter les gens de l’appareil d’état qui auraient pu s’opposer à eux, ils se sont avérés incapables de fédérer les différentes forces politiques du pays, ou de les impliquer pour parvenir à une solution de consensus. Qui plus est, refusant ce consensus qui aurait pu ramener la paix, ils démontrent aujourd’hui une incompétence politique, technique et économique qui a mené en quelques semaines le pays à une véritable cataclysme économique (faillites en cascade, arrêt des flux douaniers, disparition intégrale du tourisme …).

 

La population qui aspire au respect de la légalité et des valeurs démocratiques a manifesté contre ce coup d'Etat et a réclamé le retour à l'ordre constitutionnel. Mais les manifestations pacifiques de cette population, qui n’a jamais exprimé un quelconque appel à la violence, ont été et sont encore violemment étouffées.

 

Les tentatives d’intimidation voulant juguler l’expression des citoyens, ont rapidement évolué en répression : arrestations arbitraires, enlèvement et disparitions de personnalités politiques et de journalistes, censure des médias (condamnée par Reporters Sans Frontières),  assassinat et dispersion de manifestants par des tirs à balles réelles, intimidations vis-à-vis du corps médical hospitalier pour dissimuler les effectifs de victimes… etc …

 

L’insécurité qui s’est installée, caractérisée par des exactions de plus en plus violentes et de plus en plus systématiques (pillages, intrusion dans les maisons, enlèvements, racket, …) menées par un corps d’armée renégat et des milices privées affidées  au pouvoir,  a installé un véritable climat de terreur.

 

Si la résolution de cette crise doit appartenir avant tout aux malgaches eux-mêmes, la violence de ces évènements nous laissent aujourd’hui désemparés, d’autant que le danger est grand de voir,  dans le désastre économique et politique que vivent aujourd’hui les malgaches,  se déclencher en plus une véritable guerre civile alimentée par les enjeux de pouvoir des différentes factions alliées hier pour renverser le gouvernement en place et qui ne tarderont pas demain à se déchirer.

La Communauté Internationale  est témoin de cette situation, mais reste relativement muette, peut être à défaut d’information ou de volonté politique. Après l’avoir vue formellement condamner le coup d'Etat, notre inquiétude est grande qu’une reconnaissance de fait par la communauté internationale se fasse au fil du temps de cette autorité mise en place par un putsch, au détriment des intérêts vitaux et des aspirations démocratiques des citoyens malgaches et de la sécurité de leur avenir.

Le pouvoir actuel, en prétendant défendre SA démocratie, contredit les principes fondamentaux émis dans la déclaration des droits de l’homme, repris dans la charte des droits de l’homme et la charte des Nations Unies. Le droit à la paix, à la prévention des conflits, à la sécurité et au développement économique, social et culturel de notre pays et de ses citoyens est violemment bafoué.

 

Nous en appelons aujourd’hui à toutes les instances, organisations, groupements politiques,  groupements d’individus citoyens, pour qu’ils nous reconnaissent et nous soutiennent, à travers toute forme d’action, dans notre lutte pour un retour à la paix civile et un retour au respect des plus élémentaires principes démocratiques.

 

Un réseau de citoyens malgaches

 

 

 Coup d’état, frange soudoyée de l’armée, incompétence technique, politique et économique, manifestations pacifiques violemment étouffées, arrestations arbitraires, enlèvements et disparitions de personnalités politiques et de journalistes, censure des médias, assassinat et dispersion de manifestants par des tirs à balles réelles, intimidations… voici un vocabulaire malheureusement bien connu, qui traduit tout le mal dont sont capables les régimes totalitaires.

 Cela se passe en 2009 à Madagascar, vingt ans après la chute d’un mur célèbre derrière lequel sévissaient des imposteurs assoiffés de pouvoir. Voyez-vous, le ventre de la bête est bien encore fécond. Ah bien sûr, cela ne se passe pas en Europe. Madagascar est loin, très loin, presque aussi loin que cette Afrique du sud qui accueillera la Coupe du monde de foot. Mais voilà, le sport a un retentissement mondial, même s’il est l’occasion d’assister à des matches dénués de toute sportivité, scènes de violence gratuite, voir les affrontements entre supporters égyptiens et algériens récemment.

 Mais à Madagascar, la violence ne l’est pas, gratuite. Elle s’abat sur un peuple. Alors parlons-en. Pour plus d’information, rendez-vous sur :

 

   http://citoyennemalgache.hautetfort.com/alerte/