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13/10/2023

Attitudes honteuses, mais non surprenantes

 

 

Depuis quelques décennies l’extrême gauche a compris qu’elle avait définitivement perdu ce qui lui restait de faveur du côté de la classe ouvrière. Celle-ci en effet est partie vers d’autres horizons. Trop de blablas, de trahisons, de mensonges dont le plus grave a été de faire croire aux travailleurs qu’un avenir radieux se profilait à l’est.

 

Alors, s’il n’y a plus de classe ouvrière sur qui compter pour exister, autant s’en inventer une autre, un nouveau prolétariat, de substitution. L’islamisme des banlieues peut jouer ce rôle, il remplit parfaitement le cahier des charges: antioccidental, anticapitaliste (dans les mots), critique radicale du monde judéo-chrétien, héritier idéologique des mouvements de décolonisation... L’islamisme présente aussi des caractéristiques qui conviennent à l’extrême gauche d’aujourd’hui: la haine de la démocratie et de la liberté d’expression, le recours à la violence contre tout ce qui représente l’autorité: la police, l’état, l’armée.

 

Il y a aussi entre l’extrême gauche et l’islamisme une convergence que l’un et l’autre parviennent de moins en moins à dissimuler: la désignation d’Israël comme symbole d’un monde libre à maudire.

 

§

 

 

07/03/2016

Une pétition

 

 

 

Voilà bientôt six ans que je tente –avec les faibles moyens du blogueur lambda- d’alerter qui je peux sur la renaissance de l’antisémitisme dans notre pays (et au-delà). Je dis renaissance, un terme inapproprié. Car d’une part, la haine du « juif » ne s’est jamais éteinte. En outre elle se réincarne. Rompant l’isolement de l’extrême droite traditionnelle, les islamistes et leurs alliés d’extrême gauche revendiquent presque cette horreur, usant de l’euphémisme « antisionisme », feignant de confondre juifs et Israéliens, selon la technique inventée par les nazis du « Turnspeech » : si holocauste il y a, il a lieu ici et maintenant en Palestine, où les victimes arabes tombent sous les bombes « juives ».

 Extrait d’un article de Jbara al-Barguti, « Shylock of New-York and the industry of death » (Al-Usbu al-Adabi, 27 novembre 1999) (1):

« Les enseignements du Talmud, imprégnés de haine et d’hostilité envers l’humanité, sont enracinés dans l’âme juive. A travers l’histoire, le monde a connu plus d’un Shylock (2), plus d’un père Thomas {les Juifs de Damas furent accusés de sa mort en 1840} victimes de ces instructions talmudiques et de cette haine {…} Maintenant le temps du Shylock de New York est venu {…} Le pain azyme d’Israël continuera à être imprégné du sang que le Talmud l’autorise à verser à la gloire de l’armée juive. »

 A la Conférence de Durban en 2001 les ONG arabes, palestiniennes et musulmanes ont accusé Israël d’être un « Etat d’apartheid raciste » et de perpétrer un « holocauste » en Palestine. Une brochure présentée au Centre d’exposition de Durban montrait un portrait d’Hitler avec en légende :

« Si j’avais gagné la guerre, il n’y aurait plus de… sang palestinien . » (3)

 Avez-vous vu l’extrême droite s’indigner du sort réservé à Salman Rushdie et Taslima Nasreen, l’un condamné par une fatwa, l’autre adversaire de l’obscurantisme religieux, tous deux condamnés ou menacés par le terrorisme islamique ? Ces alliances ne sont pas nouvelles. Hitler et le grand mufti de Jérusalem étaient de grands amis. « Les juifs, je vous les laisse. » lui confiait le guide. Combien de pays musulmans, bien avant les persécutions contre Rushdie et Nasreen, ont abrité des criminels de guerre nazis ?

 L’extrême droite traditionnelle, les islamistes et …oui, je dis bien : leurs alliés d’extrême gauche. L’image de l’usurier juif symbole du monde de l’argent, emblème du capitalisme triomphant est trop belle, trop riche de sens pour être ignorée des porteurs de calicots aux slogans faciles et mobilisateurs. Quand je vois, j’entends, je lis ces slogans prônant la destruction de l’état d’Israël, invectives meurtrières hurlées ici, à Paris, par ces gens venus d’horizons si différents, depuis les encenseurs du Hamas jusqu’aux nostalgiques de cet immense zoo protégé par un rideau en fer, hurlements qui n’ont d’égal que le silence des médias et des milieux politiques dominants, je suis bien obligé de constater que l’antisémitisme a encore de beaux jours devant lui.

 En attendant les beaux jours promis au Proche-Orient après la disparition définitive de l'état israélien, on nous propose aujourd'hui de boycotter les marchandises qui en proviennent. Les avez-vous entendus ces « militants » réclamer le boycott des produits provenant de pays qui ignorent les droits de l'homme, emprisonnent les journalistes, maltraitent les femmes, pays dans lesquels le bourrage de crâne tient lieu d'éducation ?

 Les avez-vous entendus ces « militants » appeler au boycott des produits cubains quand les poètes de là-bas étaient en prison ? Au boycott des produits de l'Est quand des peuples étaient déportés, des dissidents internés, quand la moitié orientale de l'Europe était ceinte d'un rideau infranchissable ?

 Non, vous ne les avez pas entendus. Car ce n'est pas l'humanisme qui guide ces gens, encore moins le souci de voir la paix et la concorde régner sur le monde. N'allons pas chercher plus loin que l'obéissance à un dogme. D'un côté le mal où siègent auprès de l'Amérique les pays capitalistes et le « lobby juif international » (4), de l'autre les forces « progressistes » comme personne n'ose plus les nommer, mais le cœur y est. En gros, le Souverain Bien rassemble les contempteurs des démocraties occidentales.

 On est en droit de douter que ceux qui appellent au boycott de l'état d'Israël sont des amis réels du peuple palestinien. L'antisémitisme ne peut mener qu'à la division, au conflit et à la mort.

 C'est pourquoi j'ai signé cette pétition pour l'interdiction du mouvement antisémite et islamiste BDS* en France et en Europe dont le texte peut être lu sur:

                                        www.europe-israel.org

*Boycott Désinvestissement Sanctions contre Israël

 

§

 

(1) article repris dans la « Revue d’histoire de la Shoah » n°180, janvier-juin 2004

(2) Shylock, personnage central du Marchand de Venise de Shakespeare (1596), usurier juif impitoyable finalement berné, suivant les traditions élisabéthaines, mais auquel l’auteur a donné une grandeur pathétique insolite à cette époque (cf. son plaidoyer antiraciste de l’acte III). En 1814, Kean triompha dans ce rôle.

© Hachette Multimédia / Hachette Livre, 2001

(3) in Response, Rapport du Centre Simon Wiesenthal, automne 2001, p.3-6:

(4) l'extrême droite antisémite n'a pas le monopole de cette terrible expression. En son temps, l'abbé Pierre l'a employée aussi.

 

03/08/2014

La bête est encore là

 

 

Envoyé : mercredi 23 juillet 2014 20:07
À : CABINET-PM Courrier
Objet : [Exprimer une opinion] encouragements

Nom : Pourny
Prénom : Michel
Titre du message : encouragements

Objet du message : Exprimer une opinion

Bravo pour votre discours limpide contre l'antisémitisme! Continuez votre combat contre l'intolérance d'extrême droite et d'extrême gauche.

 

Réponse:

 

Monsieur, 

Par courrier électronique du 23 juillet 2014, vous avez bien voulu adresser au Premier ministre un message d'encouragements.

Soyez assuré que le Chef du Gouvernement a pris connaissance avec attention de vos propos et de votre témoignage de soutien. Il nous a chargés de vous en remercier.

Nous vous prions de croire, Monsieur, à l'assurance de nos sentiments les meilleurs.

 

Le Cabinet du Premier ministre

 

 

§

 

J'ai apprécié la fermeté du premier ministre en réaction aux actes antisémites commis lors de la manifestation de Barbès. Manifestation qui n'avait rien à voir avec un soutien au peuple palestinien. La démocratie nous permet d'exprimer des opinions dans les rues, sur les places publiques, jusque devant les ministères, l'assemblée nationale, les ambassades. Les personnes qui sont choquées par la guerre qui fait un grand nombre de victimes à Gaza sortent dans la rue et manifestent leur soutien à un peuple qui a déjà trop souffert. D'autres personnes qui jugent qu'un état a le droit de se défendre contre les tirs de roquettes et la construction de tunnels destinés au passage de terroristes sur son sol, manifestent leur soutien à Israël. Il y a de la politique dans ces manifestations bien sûr, mais aussi un souci de justice, un rejet de l'intolérance et de la violence d'où qu'elle vienne. Ces réactions sont saines, légitimes, humaines.

 

S'il faut être inquiet, c'est de constater que le rassemblement de foules dans la rue donne lieu à des gestes, des paroles, des actes antisémites. Des synagogues ont été visées. La bête immonde est encore là et même pire. Elle est ici. Soixante dix ans après l'extermination de millions d'êtres humains parce qu'ils étaient juifs, des bandes s'en prennent à nouveau à l'existence de ces derniers, saisissant comme prétexte le conflit du proche orient pour déverser leur haine de l'autre. Le premier ministre a eu raison de réagir avec vigueur. Mais il faut tenir bon, il faut donner suite, que les délinquants, car le racisme est un délit, que les délinquants soient jugés et châtiés.

 

§