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08/10/2009

Certains savent de quoi ils parlent

Les femmes étaient tenues à part à tous les niveaux de la société. Dans certaines réceptions officielles on commença à séparer par sexe les invités, les personnalités féminines les plus importantes étant elles-mêmes isolées de leurs collègues masculins. A la télévision, les présentatrices furent priées de couvrir leur tête de dupattas, et celles qui refusèrent furent congédiées. Les athlètes des excellentes équipes de hockey  féminines pakistanaises durent se couvrir les jambes sur le terrain, ce qui les empêcha du même coup de participer aux compétitions internationales. Le zèle islamique du régime allait parfois jusqu’à l’absurde. « Cette photographie montre une femme jambes nues » reprochait un censeur du régime au rédacteur en chef d’un journal, désignant l’illustration d’un article sur la coupe du monde de tennis. « Ce n’est pas une femme, répliqua le journaliste, c’est Björn Borg ».

 

Benazir Bhutto, une autobiographie, p317

 

Ainsi que l’a très clairement expliqué son plus remarquable théoricien Adolf Hitler, on impose peu à peu le totalitarisme à une société, en y infiltrant des habitudes insensiblement acquises et acceptées.

 

Jean-François Revel.- La nouvelle censure, p.212

13:39 Publié dans libre pensée | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : femme, liberté

15/05/2009

Interdit d'interdire ?

 Cette maxime a plus de quarante ans : « Il est interdit d’interdire », formule ramassée, facile à dire, à écrire, à reproduire. En réalité ce slogan, de libérateur n’en a que l’allure, car en imprégnant les esprits, il a causé des dégâts dans les familles, les écoles, les banlieues, bref partout où la société a besoin de règles, de repères. A une certaine époque il était de bon ton de souhaiter que des criminels en fuite ne soient pas rattrapés par la police. Aujourd’hui encore, on accuse la police d’être elle-même par son attitude –son existence ?- responsable des violences, au moins d’en être à l’origine. Ce qui sous-entend que si la police n’était pas là…

 En réalité, à travers la police, c’est la société qui est visée. La société fondée sur la recherche du profit, l’argent, la spéculation, l’exploitation de l’homme par l’homme, les inégalités. Le discours est simple, clair, précis : si on pique ton portefeuille ou si une étudiante se fait agresser dans le train, ne cherchez pas, c’est la faute de la société. Celui qui s’est emparé de ton bien était dans le besoin, l’agresseur de la jeune fille avait lui-même été violenté par son père. Supprimez la misère et vous verrez : c’en sera fini de la délinquance, du crime et même du terrorisme.

 On imagine le désastre que cette idée peut engendrer dans la société humaine. Si c’est la faute des autres, ce n’est la faute de personne. Je pense avec nostalgie à nos maîtres d’autrefois qui s’efforçaient de cultiver en nous le sens des responsabilités. Y en a-t-il encore ? On me dit que oui. Je veux bien le croire, mais ils ne sont pas majoritaires. On nous apprenait que chacun était responsable de ses actes. En classe terminale, les préceptes du philosophe Kant qui affirmait que la maxime de mon action devait pouvoir être érigée en règle universelle, ne provoquaient pas les ricanements. Dans le métro, des gens se font agresser par une bande de voyous, et le commentateur de la radio a cette expression : « des jeunes un peu turbulents ». Alors vous pensez, Kant, on en est loin.

 S’il est interdit d’interdire, c’est le plus fort qui gagne. Ou le plus roué, le plus rusé. Il n’y a derrière mes propos rien de « sécuritaire » au sens péjoratif appuyé de l’angélisme ambiant. Je veux dire que l’absence d’interdictions, règles et sanctions, annonce la fin de la démocratie. Les trois mots qui sont inscrits sur les frontons de nos mairies indiquent d’abord que nous sommes libres. Etre libres de nos actes signifie que nous devons en répondre. C’est le plus beau cadeau que nos ancêtres révolutionnaires nous ont transmis : nous ne sommes plus des sujets, nous sommes libres et responsables. De là l’égalité. Oh certes, devant la loi seulement, c’est déjà beaucoup. Du haut en bas de l’échelle la loi républicaine nous place tous sur un pied d’égalité : chacun doit répondre de ses actes, le milliardaire frauduleux, l’agresseur du métro. La démocratie donne à ces personnes le droit de se défendre.

 

 Et curieusement, dans cette société de plus en plus permissive, où toute règle nouvelle est perçue comme une atteinte à la liberté de chacun et soulève protestations et manifestations de rue, voilà qu’on se propose d’interdire la présentation des listes « antisionistes » de Dieudonné aux élections européennes.

 Je remarque d’abord qu’on n’a jamais autant parlé de ces listes que depuis le jour où cette interdiction a été suggérée. Cette proposition n’a pas été suffisamment réfléchie. L’antisémitisme déclaré du personnage rencontre un écho dans le pays. Le contraire est encore plus vrai : s’il est devenu ce que l’on sait, c’est qu’il y a aujourd’hui un antisémitisme galopant qui voit se rencontrer (ce n’est pas la première fois, mais ouvertement aujourd’hui) les négationnistes de différents milieux, allant de l’extrême droite à une partie de l’extrême gauche sans oublier les fondamentalistes chrétiens et islamistes. Il n’est que de consulter les tribunes de discussion et les blogs sur internet pour se rendre compte de l’ampleur de l’offensive. Dieudonné surfe sur la vague. Alors, l’interdire ?

 

 Le même problème se pose vis-à-vis de l’extrême droite dont un leader avait déclaré –entre autres- que le génocide était un détail dans l’histoire. Faut-il pour autant interdire les listes de l’extrême droite ?

 Et si une liste se présentait faisant ouvertement l’apologie du nazisme, faudrait-il l’interdire ? Alors là, je sais que la plupart des gens répondront : oui. Mais alors, à partir de quel degré d’horreur devra-t-on juger un propos, un projet, un programme inacceptable ? Où commence l’insupportable ?

 

 Je ne sais pas répondre à cette question. Les propos provocateurs et les coups d’éclat médiatiques de ces gens-là sont ahurissants et révoltants. Ils sont dangereux, n’oublions pas que les idées qu’ils avancent ont été à l’origine de la souffrance et de la mort de millions d’innocents au siècle dernier.  Entre eux et la démocratie, le combat est inégal. Ils peuvent tout se permettre, à la radio, dans la presse, sur internet. Plutôt que de les interdire, nous devons cesser de nous taire et de faire le gros dos.

 

 

§

 

 

 

 

02/04/2009

Liberté !

 

Liberté pour le grand frère qui voile sa sœur,

Liberté pour le Très Miséricordieux !

 

Liberté pour le néo-nazi persécuté par la justice,

Liberté pour la Race des saigneurs !

 

Liberté pour le professeur négationniste,

Liberté pour l’Amnésie !

 

Liberté pour le profanateur de tombes,

Liberté pour l’Idiot du village !

 

Liberté pour le fœtus de trois jours et quelques minutes,

Liberté pour la Créature de Dieu !

 

Liberté pour le fœtus de trois jours et quelques minutes,

Liberté pour la créature du violeur de passage !

 

Liberté pour le garçon qui insulte sa mère,

Liberté pour le Sexe fort !

 

Liberté pour  le petit chef qui regarde de haut la caissière,

Liberté pour l’Important de mépriser l’accessoire !

 

Liberté pour le dictateur sanglant,

Liberté pour le Chef  et le Droit du sang!

 

Liberté pour le Patron disparu dans la nuit,

Liberté pour l’Outil de travail de s’expatrier discrètement !

 

Liberté pour le patron frauduleux,

Liberté pour le Créateur de futurs espaces verts !

 

Liberté pour le dealer d’en bas de chez moi,

Liberté pour le Vendeur de rêve !

 

Liberté pour le chauffard homicide,

Liberté pour le Pilier du bar-tabac !

 

Liberté pour le médecin homicide,

Liberté pour l’Intouchable mandarin !

 

Liberté pour le poseur de bombe,

Liberté pour le Libérateur de la Corse !

 

Liberté pour l’incendiaire du MacDonald,

Liberté pour le Breton bre-tonnant !

 

Liberté pour l’incendiaire de la synagogue,

Liberté pour le Pilier de l’islam !

 

Liberté pour l’incendiaire de la mosquée,

Liberté pour l’Homo kranion rasibus !

 

Liberté pour l’agresseur d’un innocent,

Liberté pour l’Homo phobus

 

Liberté pour l’incendiaire de la bibliothèque,

Liberté pour l’Inculte  !

 

Liberté pour les meurtriers de Madame Bhutto,

Liberté pour les Soldats de Dieu !

 

Liberté pour les meurtriers de David Pearl,

Liberté pour le Sabre!

 

Liberté pour le pape de parler au nom de tous donc en mon nom,

Liberté pour le Goupillon !

 

Liberté pour l’élève de noter son professeur,

Liberté pour Celui qui apprend de juger le savoir !

 

Liberté pour l’enfant de noter ses parents,

Ah non pas ça !