19/04/2025
Liberté de la presse
La jeune femme est plaquée contre le mur. Nulle part elle ne peut se dérober. Mais le voudrait-elle seulement ? Ils sont autour d’elle, sur le côté, derrière. Devant, la fuite est impossible, il y a la balustrade et le vide. Ils l’insultent, l’accusent de tous les maux. Une femme imposante pèse sur elle de tout son poids. Elle lui interdit tout mouvement et lui donne des coups de coude rageurs. D’autres, venus de l’arrière, se fraient un passage en bousculant leurs propres compères, pour s’approcher au plus près et l’invectiver. On entend : « Dehors ! », « Fous le camp ! ». La scène est terrible, car on ne voit personne pour défendre la jeune femme. Chose curieuse dans ce pays où le féminisme actif connaît un renouveau : personne, pas même une militante ne se dresse pour défendre l’opprimée.
Cette scène ne se passe pas sur un balcon, ni dans la ruelle coupe-gorge d’une banlieue déshéritée. Non. Nous sommes au seuil du Palais-Bourbon, devant l’Assemblée nationale. La jeune femme est journaliste. Ceux qui la bousculent, la pressent contre le mur et l’insultent sont des militants de divers partis de gauche, et parmi eux des députés.
J’écrivais il y a dix ans : « On savait qu'Hitler avait fait des petits. Voilà qu'un autre triste patriarche se révèle au monde soixante-deux ans après sa mort: Staline. Fascisme. On avait le brun, on avait le vert, on a le rouge. »
J’attends qu’on me dise : « Oui, elle est journaliste, mais elle travaille pour une publication d’extrême droite, cela explique bien des choses… »
Ah ? Cela explique quoi ? Que c’est la gauche qui définit les limites de la liberté pour la presse ?
Pour l’observateur que je suis, l’extrémisme je ne le vois pas du côté de cette femme, mais plutôt du côté de ceux qui, parce qu’ils n’ont rien à proposer, se donnent bonne conscience en inventant un diable à combattre.
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PS : merci à Plantu qui, en quelques traits, a su décrire la scène.
11:07 Publié dans Colère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : liberté de la presse, gauche
10/11/2024
Ils ont des yeux et ne voient point...
Bien sûr, il faut craindre ce nouveau fascisme qui, sous les slogans « Free Palestine » et « Halte au génocide », couvre la voix d’une chanteuse à l’Eurovision, met une cible dans le dos de personnes dont le nom a une consonnance juive, interdit les manifestations de femmes solidaires des victimes du pogrom du 7 octobre, décide qui peut venir s’exprimer à l’Université, organise la chasse aux supporters israéliens dans les rues d’Amsterdam, mais se tait quand une fillette est agressée et violée parce que juive.
Bien sûr qu’il faut craindre ce nouveau fascisme dont le carburant (sauf pour les aveugles et les sourds) est l’islamisme !
L’apathie, l’indifférence, le silence de beaucoup de nos concitoyens ainsi que d’une grande partie de la sphère médiatique vis-à-vis des progrès inquiétants de l’antisémitisme me rappellent cette parabole de la Bible :
Ecoutez ceci, peuple insensé et qui n’a point de cœur ! Ils ont des yeux et ne voient point, ils ont des oreilles et n’entendent point. (Jérémie 5.21)
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18:33 Publié dans Colère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fascisme, islamisme, indifférence, silence
02/09/2024
Les faits sont simples, elle les a dits
Il faut accepter cette pensée selon laquelle un jour tous les problèmes seront résolus. L’idée d’un Grand Soir est tellement séduisante qu’on ne peut s’en débarrasser. Parce que nous vivons perpétuellement dans le projet, il nous est difficile de ne pas croire qu’il fera beau dimanche. Et qu’un jour, après avoir vécu le pire, les choses vont s’arranger. Même les plus mécréants des humains, croient encore en quelque chose, une bonne étoile, un renversement de situation, ou simplement une amélioration de la météo.
Pour écrire cela, il ne faudrait pas avoir entendu les propos de cette dame qui a perdu son mari dans des conditions tragiques. Gendarme tué par un délinquant récidiviste. Les faits sont simples, elle les a dits, dans un langage d’une clarté limpide. Un langage que nous n’avions pas entendu depuis des années. Pour elle, pour ses enfants, la bonne étoile et l’espoir sont des mots qui n’ont aucun sens.
Pourtant, après un tel drame, il y a encore aujourd’hui des idéologues pour excuser la délinquance. Pour cela, qu’y a-t-il de plus pratique que l’explication sociologique ? Ils sont pauvres, donc…Déjà enfant, il a été violenté par son père, donc…Il vient d’un quartier où la règle est celle du plus fort, donc… C’est la vieille idée selon laquelle « Nous n’y sommes pour rien », une idée très ancienne. « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » disait Jésus (Luc 23 : 34). Pas très différent de ce que disait Marx « Ce n’est pas la conscience qui détermine notre être, mais l’être social qui détermine la conscience ». Il ajoutait que les hommes faisaient leur propre histoire, mais dans des conditions non déterminées par eux-mêmes, ce qui revient à nier toute idée de liberté. Les hommes n’étant que les membres d’un « troupeau », d’une « classe sociale », ou selon certains aujourd’hui, d’une « ethnie », d’une catégorie… d’un « peuple colonisé »…leurs actions seraient déterminées exclusivement par cette appartenance. L’individu disparaît derrière le groupe. Ce n’est pas lui qui pense, pas lui qui délibère. On est individu par intérim, réduit à un espace où circulent non plus des idées, mais les revendications et les colères d’une troupe, porte-parole parfois de millions de gens présentés comme des victimes. Un enfant non encore né sera considéré plus tard comme le descendant d’un peuple colonisé ou, par malchance, d’un peuple colonisateur ! Quelle horreur !
Plutôt que le Grand Soir -on se demande même s’il faut le souhaiter, vu le comportement inquiétant de ceux qui le prônent- que vienne le jour où l’on ne jugera plus les hommes pour ce qu’ils sont, mais pour ce qu’ils font.
Quand celui qui a utilisé sa voiture comme une arme sera jugé, on pourra encore entendre les banalités d’usage, que la mort d’un homme est une tragédie, que c’est un acte inacceptable, que la justice sera implacable et que le juge n’aura pas la main qui tremble. Mais le juge aura toujours au fond de lui cette petite voix qui lui demandera : toi qui juges, es-tu bien sûr que cet homme à la barre est pleinement responsable de ses actes ? Est-il besoin de rappeler que Sarah Halimi a perdu la vie, victime d’un homme en proie à « une bouffée délirante aigüe, diagnostic absolument irrécusable » selon le psychiatre ?
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11:36 Publié dans Colère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : délinquance, justice, excuse