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02/11/2012

Vivre ensemble... qu'ils disent !

 

 On interdit à nos enfants de s’en prendre aux plus petits. On leur dispense mille explications quand ils demandent pourquoi d’autres, croisés dans la rue n’ont pas leur couleur de peau, ou se déplacent dans un fauteuil, ou s’avancent aidés d’une canne blanche. On leur explique afin que leur regard s’humanise, et que plus tard… On souhaite que plus tard nos enfants deviennent des femmes et des hommes à part entière, ouverts, agissant en bonne intelligence avec leurs frères humains. De grands mots ? 

 Oui de grands mots qui j’espère ne font sourire personne. Mais voilà… Des mots que l’on a trop entendus, des formules ressassées, de la récitation pour citoyens de seconde zone. Des discours politiques corrects. Du flan. De la bouillie pour les chats. Des voix pour se faire élire. Des sentences sorties de la bouche de ministres dépassés par la crise. Des mots pour ne rien faire. Du bruit. Ronflements d’une démocratie assoupie. 

 Car au petit matin, la maréchaussée a ceinturé le camp. Les femmes, les enfants sortent des caravanes. Des hommes résistent. Pas longtemps. La force est en uniforme, solide, violente et il le faut. Il en faut de la violence, il en faut de la haine elles vont ensemble, pour sortir de leur lit des petits enfants qui n’ont rien fait que d’être nés. Et les femmes qui crient. 

 Ca je l’ai su plus tard. Car le jour du drame, j’étais sur ma chaise et j’écoutais la radio. Dans quelques coins de France, des Rom(1) qui vivaient dans des conditions innommables au milieu des ordures et gênaient les habitants du quartier, ont été expulsés par la police « afin d’être relogés ailleurs ». Il est vrai, disait la commentatrice, qu’il est difficile de laisser perdurer l’existence de ces bidonvilles insalubres. C’est une appréciation généralement admise par le corps politique dans son ensemble, mais aussi et c’est ce qui me choque, par la majorité du peuple. Et ce qui me choque encore plus : par moi. Comme des millions de français, je ne souhaite pas que des gens vivant dans des habitations de fortune, sans électricité, sans bloc sanitaire avec douches et toilettes, sans eau courante, viennent s’installer près de chez moi. Au nom de quoi donnerais-je des leçons de morale à ceux qui, non contents de vivre dans un quartier déshérité, doivent accepter cette situation ? Il faudrait rendre un hommage particulier aux maires qui ont agi courageusement, en aménageant des espaces viabilisés afin que les gens du voyage puissent vivre dans des conditions d’hygiène normales, tout en restant des nomades. 

 Mais quelques jours après, c’est bien le peuple lui-même qui dans un quartier de Marseille s'en est pris, sans l’intervention de la police, à des personnes qui vivaient dans un camp à proximité d’un quartier d’habitation. De braves gens avaient été cambriolés, et c’était par les Rom. Ca ne pouvait être que par les Rom. Si on pouvait rendre les Rom responsables de la délinquance, et pourquoi pas de la dette de la France, on le ferait, drapeau tricolore en tête et Marseillaise.  

 Ah il est loin le culte de la Différence, dépassés l’émouvant appel au Vivre Ensemble, la France produit du Mélange des Cultures, le Confiteor pour les erreurs d’antan, rafles et colonisations. Salauds ! Vous exploitez le vieux fond raciste populaire contre les gens du voyage pour nous faire avaler bien des choses. Les pires méthodes rôdées par les pires des dictateurs, vous les faîtes vôtres. Vous êtes aussi des lâches. Car en matière de délinquance, d’atteinte aux lois de la République, ainsi qu’aux droits des femmes, les Rom n’ont de leçon à recevoir de personne. Mais le hic : eux n’ont pas cinq millions de coreligionnaires derrière eux. Ils sont seuls. On attend encore la réaction des fameuses associations très pointilleuses sur les affaires concernant les droits de l’homme si promptes à réagir quand un pot de peinture est déversé sur le mur d’une mosquée. Elles ont toussé pendant quelques jours. Maintenant tout est calme.  

 Sinon, aux informations, rien. Si, les violeurs en réunion de deux jeunes filles ont été relaxés. Eux sont toujours en France, et dorment sur leurs deux oreilles dans des logements en dur. 

 

§ 

 

(1) Rom (les), l’un des trois grands groupes de Tsiganes, parlant la langue romani, dite aussi tsigane, dans laquelle homme se dit rom. Ils vivaient et vivent surtout en Europe centrale, mais certains ont gagné l’Europe de l’Ouest et même l’Amérique du Nord et l’Afrique. 

© Hachette Multimédia / Hachette Livre, 2001 

Tsiganes ou Tziganes, nomades d’origine mal connue, qui ne furent jamais ni conquérants ni pasteurs, auj. disséminés en Europe et en Amérique, plus partic. en Europe centrale. L’exode des Tsiganes aurait débuté au IXe s., de l’Inde vers l’Iran, puis, par l’Arménie et les pays caucasiens, vers la Grèce (XIVe s.), ensuite (XVe s.) la Hongrie, l’Allemagne, la France, l’Espagne, le Portugal, l’Angleterre. Ils furent de grands forgerons. La musique tsigane, célèbre en Iran au Xe s., a souvent influencé celle des pays hôtes: musique instrumentale en Hongrie, vocale en Russie, flamenco en Espagne, etc. Les Tsiganes se divisent en trois grands groupes: Gitans ou Kalé (langue kalo), en Espagne surtout; Rom (langue romani), les plus traditionalistes, en Europe de l’E. (Hongrie notam.); Manouches ou Sinti (langue sinto) en Allemagne, Italie et France (où on les appelle gitans, bohémiens ou romanichels). De nombr. mesures d’expulsion ont été prises pendant des siècles dans divers pays à l’encontre des Tsiganes; l’Allemagne hitlérienne a tenté de les exterminer.  

© Hachette Multimédia / Hachette Livre, 2001

 

31/10/2012

Et si la vie reprend son cours

 

  

 Vous souvenez-vous de cette boutade de Pierre Desproges ? Quand Brassens est mort, j’ai pleuré, quand Tino Rossi est mort j’ai repris deux fois des nouilles. Le chanteur était connu du monde entier, se produisait dans les plus grandes salles. Le poète n’était connu qu’en France, et longtemps les radios ignorèrent ses chansons. Malgré tout le respect que je dois à ma grand-mère, Tino est mort pour moi bien avant qu’il rende son dernier souffle. Je ne connaissais pas Georges Brassens, mais il m’était si proche qu’il me manque encore. 

 Ce professeur qui nous disait qu’une piqûre au doigt nous faisait plus souffrir qu’un séisme à l’autre bout du monde causant la mort de dix mille personnes, et moi qui suis douillet, j’irais jusqu’à cent mille, il avait bien raison d’indiquer les limites de la sensibilité humaine. C’est vrai que nous sommes plus touchés par le malheur qui frappe les personnes qui nous sont proches que par celui qui frappe celles que nous connaissons peu. Quand à celles dont nous ignorons jusqu’au nom, il faut des efforts d’imagination pour comprendre leur douleur. C’est pourquoi certaines associations renseignent les donateurs sur la vie, la personnalité de l’enfant (le plus souvent) qu’il faut aider. Si la photographie d’un petit gravement malade provoque une émotion, l’image d’une amie restera éternellement gravée en nous.  

 Et si la vie reprend son cours, rien n’est plus comme avant.  

 Quand à ce dieu dont la toute-puissance ne se manifeste que dans les écritures, je préfère ne pas en parler, je vais casser le clavier.

08/06/2012

Sans titre

 

Il y a toujours beaucoup de choses à dire. L’article qui suit avait déjà été écrit, le voici. Mais quand le malheur frappe votre famille, ceux que vous aimez, l’envie d’écrire n’est plus là, et tout le reste devient dérisoire. Ce blog restera silencieux le temps qu’il faudra, et je sais bien que les lecteurs qui me sont fidèles comprendront.

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