14/12/2012
Temple d'Apollon secourable
cliché M.Pourny 1977
à Bassae dans le Péloponnèse
10:26 Publié dans Photographie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : souvenirs de grèce
06/12/2012
Transformer le monde
Transformer le monde ? Boudieu de boudieu comme dirait Chris… Bon. On s’y met ? Oui mais c’est lourd. C’est du lourd.
Les grands penseurs ont procédé par étapes. Tenter l’installation d’une société idéale à Genève. Associer le capital et le travail dans une même entreprise. J’admire l’œuvre de Jean-Baptiste André Godin et son familistère : plus d’un siècle d’existence, des ouvriers et ouvrières heureux. Un véritable palais social. Avec la contrainte toutefois de vivre entre quatre murs, coupés du monde extérieur. Allez-y quand même, c’est à découvrir à Guise. Un détail à méditer : Godin vivait dans son familistère dans les mêmes conditions que ses ouvriers.
On a instauré la démocratie il y a deux mille cinq cent ans à l’échelle d’une cité : Athènes. Mais seuls les citoyens jouissaient de l’égalité et de la liberté. Ces avantages leur étaient accordés grâce à l’exploitation de milliers de métèques et d’esclaves qui produisaient les richesses dans des conditions inhumaines. La démocratie pour quelques uns n’est pas la démocratie. Mais l’idée était là. Elle pouvait suivre son bonhomme de chemin. Sans s’affoler, c’est le moins qu’on puisse dire.
1789 ans après, plus 400 ans (la démocratie athénienne n’ayant vécu que quelques années), à l’extrême bout de l’Europe, au bord de l’océan, un pays connu pour le jugement éclairé de ses philosophes tenta de franchir le pas : en finir avec les privilèges accordés à une minorité d’individus au détriment d’un peuple plongé dans la misère. La colère refoulée au cours des siècles des siècles déferla sur le pavé. Et la joie, le délire. Et la terreur. Bon, on n’a rien sans rien, et la terreur il ne faut pas en parler, c’est blasphémer. La RRRRRévolution FFFFFrançaise, c’est du sacré. D’ailleurs mises à part l’Amérique, la Russie, la Chine, et d’autres encore mais insignifiantes, la Révolution est avant tout principalement d’abord française.
Ailleurs ils ont tenté le coup. Sans succès. En Amérique, l’inégalité sociale est un fléau national. En Russie, les barbelés rouillent dans l’archipel sibérien mais les policiers des soviets sont encore au sommet de l’état. En Chine, on déporte des millions de paysans pour le bien de tous, à la stalinienne.
Chez nous les nuits sont calmes. On fait un gros dodo. Les capitalistes ont gardé le pouvoir. Mais ce sont les gentils, de gauche. Les masses populaires des villes et des campagnes, on ne les prend plus à rebrousse-poil. On les caresse doucement, on les endort. Le chômage est égal à lui-même, il a même augmenté depuis que les méchants ont abandonné les affaires. Tout va mal, mais c’est pour la bonne cause : transformer le monde. Ici aussi on procède par étapes. D’abord, le redressement productif du pays. Pour cela, on licencie encore un peu, mais pas violemment comme dans l’ancien régime. On agrémente les plans sociaux de discours empreints de compassion et on réunit des commissions d’experts qui savent eux de quoi ils parlent, ils sont payés pour plaindre les familles privées de ressources. Bref la gauche au pouvoir, c’est le chômage plus les enluminures. On a encore une armée, mais c’est pour envoyer aux quatre coins du monde des messages de paix. D’ailleurs on retire nos soldats des pays en guerre. Entre nos murs, on accepte toute la misère du monde sauf celle venue d’ailleurs : on expulse les gens du voyage dont le mode de vie est incompatible avec l’idée de redressement productif.
Oui, il faudra nous y faire, le socialisme est en marche. Je souhaite toutefois qu’il n’avance pas trop vite. Engager la France sur la voie de la justice sociale, c’est bien, mais allons-y mollo. On a vu des cas où les masses populaires des villes et des campagnes, incultes et dépourvues du sens de la mesure, trop longtemps privées de tout et de pain, s’en prirent violemment aux biens et aux personnes.
Allez à Guise, c’est dans l’Aisne (02) au nord-est de St-Quentin, visitez le familistère de Godin. Je sais que ça ne va pas plaire aux révolutionnaires professionnels de passage, qui vont hurler à l’utopie. On leur répondra que la société future qu’ils nous proposent depuis un siècle et demi à grands renforts de dictatures, de polices politiques et de camps de rééducation, n’est malheureusement pas une utopie.
§
09:10 Publié dans libre pensée | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : révolution, démocratie, égalité, godin, familistère, guise
28/11/2012
Oh non ! Toutes les religions ne se valent pas
Au nom de qui, au nom de quoi reprocherions-nous à un croyant de croire ? Cela s’est vu dans le passé, et sans remonter aux Romains, il y eut au siècle dernier des crimes commis au nom de l’athéisme militant. Il y eut aussi les malheurs survenus à d’honnêtes gens qui ne croyaient pas comme il faut, ou pas au même dieu, ou pas selon les mêmes rites.
Et voilà qu’aujourd’hui, alors qu’en occident les tenants du pouvoir spirituel ont mis un bémol à leurs commandements, d’autres s’avancent, menaçants, armés jusqu’aux dents d’un vocabulaire que n’aurait pas renié les inquisiteurs. Ils menacent les mécréants mais aussi les infidèles, ceux qui ne croient pas comme eux.
Des libres penseurs, ou qui se prennent pour tels, nous disent que toutes les religions sont à mettre dans le même sac…poubelle s’entend. Voilà un bel exemple d’intolérance. Imaginons un peu ces gens au pouvoir… Ne répétons pas les errements meurtriers du siècle dernier. Quand on regarde ce qu’est l’islam aujourd’hui, on constate que toutes les religions ne se valent pas. Avez-vous entendu les juifs, les chrétiens, les hindouistes, les bouddhistes appeler à la guerre sainte contre les incroyants ? Les avez-vous vu attaquer des lieux de culte à la voiture piégée aux heures de grande affluence ? Non. Ces actes meurtriers sont certes les effets de l’ignorance et du bourrage de crâne, mais aussi les accomplissements d’un dogme dont la cohérence est la volonté de domination d’une communauté sur toutes les autres y compris par la violence.
L’islam : une religion ?
Pour les croyants sincères, le culte est un rapport, un lien avec la puissance divine. Pour la plupart des religions, le respect du dogme n’implique nullement l’indifférence, le mépris, encore moins la haine de l’autre, encore moins sa disparition. Bien au contraire, au moins dans l’esprit. Si ce ne fut pas toujours le cas, ça l’est aujourd’hui. Je regarde les intégristes chrétiens battre le pavé, leurs propos sont durs, intolérants, déconnectés des préoccupations des gens, tout au plus, ils suscitent la moquerie. Mais quand le soir ils rentrent chez eux et s’occupent de leurs enfants qu’ils ont souvent nombreux, le calme revient dans le pays et leurs concitoyens dorment sur leurs deux oreilles.
L’islam ne tient pas en place, il empiète sur la vie des gens. Il en veut toujours plus. Il est totalitaire. Il investit les partis, les associations, les clubs sportifs. Il pénètre l’état, l’administration, les services publics, les programmes scolaires. Se faisant l’avocat du droit à la différence, il séduit les enseignants, s’impose dans les écoles. Il s’infiltre partout, dans les télés, les publicités. Le pouvoir politique lui est acquis, au nom de cet autre culte, qui consiste à glorifier la bêtise pourvu qu’elle vienne d’ailleurs. Culte sans lequel les musulmans seraient des femmes et des hommes comme les autres, sans s’afficher comme tels, en acceptant de vivre selon les lois du pays qui les accueille.
Au nom du respect à tout prix de la diversité culturelle on a rangé les déclarations des droits humains au fond des tiroirs. C’en est fini de l’Universel. Oubliées les Lumières. Place à la tradition, aux mœurs d’un autre âge. Après tout, si un fils, un frère ou un père oblige une femme à se voiler la face, au pire on dira l’air désolé que ce n’est pas bien, au mieux qu’elle a de très beaux yeux, ou que la haute couture n’a pas encore révélé tous ses secrets. Au nom du même non-respect de nos principes, pourquoi ne pas admettre le châtiment par le fouet, la polygamie, l’excision, la lapidation ?
Je relis alors ce beau texte de Spinoza.
« Ayant ainsi fait connaître les fondements de la foi, je conclus enfin que la connaissance révélée n’a d’autre objet que l’obéissance et est ainsi entièrement distincte de la connaissance naturelle, tant par son objet que par ses principes et ses moyens, que ces deux connaissances n’ont rien de commun, mais peuvent l’une et l’autre occuper leur domaine propre sans se combattre le moins du monde et sans qu’aucune des deux doive être la servante de l’autre. En outre puisque les hommes ont des complexions différentes et que l’un se satisfait mieux de telles opinions, l’autre de telles autres, que ce qui est objet de religieux respect pour celui-ci excite le rire de celui-là, je conclus encore qu’il faut laisser à chacun la liberté de son jugement et le pouvoir d’interpréter selon sa complexion les fondements de la foi, et juger de la foi de chacun selon ses œuvres seulement, se demandant si elles sont conformes ou non à la piété, car de la sorte tous pourront obéir à Dieu d’un entier et libre consentement et seuls la justice et la charité auront pour tous du prix. »
Spinoza.- Traité théologico-politique
10:46 Publié dans Totalitarisme | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : religion, islam, islamisme, intolérance