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25/05/2012

Elle marche à petits pas

 

 Je l’ai souvent croisé dans cette maison. Jamais un sourire, jamais un bonjour, jamais un signe. Et moi bêtement je m’acharnais. Bonjour monsieur, accompagné d’un sourire. Au début. Car peu à peu, de déception en amertume, mon sourire s’effaça.  Il me restait l’espoir qu’un jour peut-être cet être taciturne qui me frôlait sans tenir compte de ma présence s’éveillât, s’animât et, me tendant la main, m’expliquât ce qu’il faisait ici.  

 Jusqu’au jour où, assis tranquillement près de ma mère qui sommeillait, j’étais absorbé par mes pensées, vous savez dans ces lieux il n’y a que ça à faire : faire défiler les images du passé, en agrandir une ou deux, rouvrir les yeux, mettre au point sur l’infini. Il se pencha vers moi. Dîtes monsieur… 

 Il me demanda si je connaissais une maison moins chère. A son bras, elle avance à petits pas. Elle dit qu’elle a peur. J’ai peur j’ai peur j’ai peur ! Mais qu’est-ce que tu as encore ? Tu as voulu marcher. Bon tu vois que je parle avec le monsieur… Oui, vous en connaissez des moins chères ? Rendez-vous compte, j’ai tout vendu, maison, meubles, voiture. Nous n’avons plus rien. Et jusqu’à quand ? Six mille euros pour nous deux. Il pose un doigt sur sa tempe. On serait tenté d’en finir. 

 Sa compagne marche sur place, au rythme de ses petits pas habituels. Je réponds que je connais des maisons moins chères mais plus loin, en province. Il se relève sans mot dire, ils repartent tous les deux, à pas comptés, en direction du petit salon car il pleut dehors. J’ai peur j’ai peur j’ai peur. 

 La deuxième fois qu’on s’est rencontré, j’étais avec maman sur un banc dehors à l’ombre et à l’abri du vent. Elle, dans son fauteuil et moi qui lui parlais, des fois je lui chante quelque chose, des couplets que je garde encore en mémoire, il n’y a qu’avec ma mère que je les chante, la mauvaise réputation, l’orage, la complainte des filles de joie, pauvre Martin. C’est déjà pas mal d’avoir retenu tout ça. Bon, j’étais avec maman, et voilà notre homme qui passe, bras dessus bras dessous avec la dame, ce jour-là elle ne dit rien, regarde droit devant elle, avance à petits pas.  

 Cette fois, je lui adresse un bonjour assez fort pour qu’il s’arrête. La femme poursuit sa route, d’un pas seulement, retenue qu’elle est par le bras de son compagnon. Elle continue à marteler le sol, sur place, puis s’arrête. Il me dit que ma mère a de la chance d’avoir une visite. Eux ont cinq enfants. Pas un pour venir les voir. Je ne sais pas quoi répondre. Peut-être sont-ils loin d’ici ? 

 Bah, répond-il. Ils sont un peu partout. Il y en a un qui habite dans cette ville. Depuis que les problèmes de succession sont réglés, je ne le vois pas plus que les autres. Oh, ce n’est pas pour lui faire de la peine à elle, elle ne se rend compte de rien. A propos de notre discussion de l’autre jour, la direction d’ici nous a fait une petite réduction, ce n’est pas grand-chose, c’est pour le geste. Il tourne la tête, et tous deux poursuivent leur chemin dans ce parc de verdure, parsemé des premières fleurs, aux couleurs du printemps. 

 

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19/05/2012

Mais quelle diversité ?

 

 

 

 Qui divise les hommes ? Les libres penseurs ? Les athées ? Les humanistes ? Certainement pas. Et pas plus les croyants de bonne foi –il y en a- qui pratiquent leur religion sans en imposer aux autres, et surtout sans prescrire quoi que ce soit concernant la conduite des autres. Respecter la diversité du monde, d’accord, et même s’en réjouir. Mais pas les multiples facettes de l’ignorance. Si les hommes avaient su, les religions ne seraient jamais sorties d’où elles viennent. Du cerveau de quelques illuminés assoiffés de pouvoir. Depuis le premier sorcier qui a prétendu lire dans les étoiles ou les entrailles des animaux, jusqu’aux papes et ayatollahs qui prescrivent comment il faut vivre (et aussi comment il faut mourir), les religions n’ont pas cessé de pomper l’air à l’humanité. Qu’elles ne nous donnent pas des leçons de diversité, car elles disent toutes la même chose ou à peu près : qu’il faut courber l’échine, suer pour survivre, accepter l’injustice car les derniers seront ceci cela…, accoucher dans la douleur, supporter jusqu’au bout, et quel bout, les souffrances des maladies incurables, voiler la moitié de l’humanité, exciser les petites filles, contrôler et même fermer les écoles et beaucoup d’autres choses peu réjouissantes. 

 On dit que dans certaines villes pas loin de chez nous, on prévoit la construction de plusieurs mosquées pour répondre aux besoins des différentes mouvances musulmanes ? Chaque jour nous apporte dans ce pays de nouvelles surprises qui ne vont jamais dans le sens du raisonnable. Elle a bon dos la diversité dont on nous rabat les oreilles. Satisfaire les multiples facettes de la sottise élevée au rang de religion n’a rien à voir avec l’esprit de tolérance, encore moins avec l’humanisme. J’appellerais cela plutôt de la couardise. Ceux qui sont en charge de la république n’agissent plus selon la raison, mais selon les pressions qui s’exercent sur eux.

 

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15/05/2012

Qui veut noyer son chien...

 

 Pour cacher la réalité de l’islamisation dans le pays, le monde politique a deux solutions.  

 La première est celle adoptée généralement car la plus naturelle : fermer les yeux. Faire comme si de rien n’était. Comme cela devient difficile de ne rien voir, on fera comme si ces quelques femmes voilées croisées dans la rue, odalisques en vadrouille, envoyées de l’Orient éternel, apportaient au cœur de notre morne civilisation occidentale avachie et sous soins palliatifs ce petit plus qui fait la différence, un aiguillon incitatif, une piqûre de rappel, un stimulant, une interrogation, une incitation à s’interroger sur nous-mêmes, et qui sait, pour ceux d’entre nous ayant quelque sens de l’esthétique, une idée nouvelle sur la façon de se vêtir, d’attirer l’attention sur la partie la plus érotique du corps féminin : le regard. On pourra dire aussi que les plus grandes civilisations sont le produit du mélange et que ces êtres venus d’ailleurs apportent du sang frais, en feignant d’ignorer que ces êtres ne viennent pas toujours d’ailleurs, qu’ils sont français depuis longtemps et ne font que se soumettre à des prosélytes d’une religion conquérante. On dira aussi qu’un peu de religion n’a jamais fait de mal à personne, que nos mœurs dissolues en ont bien besoin, et concernant les femmes, qu’elles étaient en occident allées trop loin dans la provocation. Bref, les yeux mi-clos on pourra dire plein de choses. 

 La deuxième solution consiste à dénoncer le « racisme » de ceux qui veulent mettre un terme à la mise au pas de la république : bien sûr les athées, les libres penseurs, mais aussi, beaucoup plus nombreux : les démocrates, les gens de bon sens, ceux attachés aux droits de l’homme, les millions de citoyens qui voient et qui entendent, les femmes (pas toutes malheureusement), les défenseurs de la laïcité et de l’instruction publique, les habitants des banlieues qui se sentent étrangers dans leur propre pays. Le procédé est simple, mais vieux comme le monde et exploité à merveille dans la Russie de Staline : l’amalgame. On insinue que ces gens seraient liés à l’extrême droite. Pour cela une condition préalable doit être remplie : feindre de confondre racisme et islamophobie. Procédé facile car la majorité des musulmans de ce pays sont d’origine africaine. Une accusation ridicule au fond, qui pourrait faire accuser de racisme anti-perse des pétitionnaires en faveur de la libération de Sakineh, de racisme anti-arabe les défenseurs de la laïcité et des libertés démocratiques en Tunisie, et les opposants à l’installation de la charia en Libye. Nos politiciens savent bien que l’islam n’est qu’une religion, peut-être la pire de toutes, mais seulement une religion. On n’accuse pas un anticlérical d’être anti-français sur notre sol. (Inversement, les cléricaux n’ont pas toujours fait honneur à la France quand ils se sont tus quand il aurait fallu qu’ils parlent.) On sait ce que les islamistes ont fait, il y a quelques années en Algérie, ce qu’ils ont fait à l’Algérie. « Le monde arabe », voilà une façon de parler des journalistes. Il n’y a pas de monde arabe, ou alors c’est déjà là du racisme. Le ciment en serait l’islam. Mais il y a dans ce qu’ils appellent « le monde arabe » des gens différents, qui pensent, qui se battent, qui refusent, qui attendent aussi du secours, un secours qui pourrait venir d’ici et qui se fait attendre. A cause d’une clique de bobos satisfaits d’eux-mêmes, enfermés dans leur système de pensée, pour lesquels l’importation de la pire des idéologies peut être annonce de diversité culturelle.  

 Si je parle ainsi, c’est que, sous un pseudonyme « Jean Moulin » un inconnu a publié à la suite de mon article « L’islam, la gauche et le droit de vivre » une liste d’adresses de sites nazis. J’ai mis cette liste à la corbeille. Les personnes qui me font le plaisir de lire ce que j’écris savent que les idées exprimées ici n’ont rien à voir avec le fascisme. Par contre, cette façon de ne pas exprimer ses idées, de n’apparaître que sous un pseudonyme, et d’insinuer qu’il y aurait collusion entre l’islamophobe que je suis et l’extrême droite a quelque chose à voir avec les méthodes de cette dernière, ou peut-être avec le stalinisme qui n’est pas mort.

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