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02/05/2011

Balle tragique au Pakistan: 1 mort

 

 Ils vont dire que les Américains ne font que défaire ce qu’ils ont fait.

 Ils vont dire que la mort d’un terroriste ne résout rien, qu’une menace pèse encore et toujours sur le monde.

 Ils vont dire que le terrorisme ne puise pas sa force du fanatisme d’un chef, mais qu’il est une conséquence de la misère.

 Ils vont dire que la mort de Ben Laden ne règle rien, car pour eux le terrorisme islamiste est la réponse du berger à la bergère, la réponse des peuples exploités et affamés du tiers-monde face à l’arrogance des riches impérialistes occidentaux. 

 Bref, ils vont dire. 

 Ce sont les mêmes qui, le 12 septembre clamaient que ce qui s’était passé la veille à New-York , « c’était bien fait ! ». D’autres ne le disaient pas, mais le pensaient très fort. Des livres ont été publiés qui dénonçaient une supercherie, affirmant que l’attentat du 11 septembre était une effroyable imposture des services secrets américains.

 En Palestine, la foule criait sa joie, sous l’œil des caméras. J’entendis alors, tout près de moi, des propos étonnants. Que ces scènes de liesse n’auraient pas dû être montrées au public, car leur effet risquait de nuire à la cause palestinienne. 

 Trois mille personnes perdirent la vie ce jour-là, pour la plupart des travailleurs. Car le terrorisme islamiste ne s’en prend pas aux dictateurs, aux conducators, aux führers, aux Kadhafi et autres Castro. Il s’en prend aux peuples. 

 Ben Laden était la figure de proue d’une idéologie barbare dont l’objectif est la conquête du monde, par la charia, la mitraillette, les bombes, le fouet, la pendaison et les pierres. Il est mort. Cela nous permet de souffler un peu. De temps à autre les démocraties remportent quelques victoires. On ne va pas bouder notre plaisir. 

§

 

 

 

 

 

 

25/04/2011

Piss Christ: liberté artistique à sens unique

 

 

 Un commando intégriste catholique a dégradé deux œuvres d’Andres Serrano, dont la plus célèbre : Piss Christ. 

 D’intégristes peut-on attendre autre chose que la violence ? Jusque là, rien d’étonnant.  

 La suite est plus surprenante. Un formidable élan de solidarité s’est manifesté dans les milieux influents : politique, culturel, religieux, médiatique. Un élan formidable qui a permis, en deux jours, d’accueillir à nouveau les visiteurs au musée d’art contemporain d’Avignon. De grands noms sont associés à cet élan. Bravo. 

 Il est toutefois dommage que ces personnalités vouées corps et âmes au salut de la liberté d’expression artistique ne se soient pas fait entendre quand Charlie Hebdo et Philippe Val furent conduits devant les tribunaux pour avoir reproduit des caricatures qui ridiculisaient les fondamentalistes islamistes.  

 On peut donc émerveiller en associant le Christ et l’urine, et scandaliser en montrant des barbares coiffés d’une bombe. Mais chuuuuuut ! Pas touche à l’islam.

23/04/2011

850 euros

 

 Ce matin j’ai une pensée pour les familles d’agriculteurs qui s’épuisent pour rien ou quelques centaines d’euros. Le plus beau travail, vital pour l’humanité, celui sans lequel ceux qui gouvernent et ceux qui n’attendent que ça perdraient quelques kilos et plus encore.  

 Pour les pêcheurs qui risquent leur vie en mer pour respecter des quotas fixés par des écologistes de bureau protecteurs des espèces animales. 

 J’ai une pensée pour ces travailleurs des champs et de la mer qui n’en peuvent plus d’être oubliés, méprisés. 

 Une pensée pour ceux qui n’étaient ni en mer ni dans les champs, mais qui ont inhalé pendant quarante ans fumées et poussières de l’usine, qui en sont morts ou qui vivotent avec une retraite ridicule sans réclamer ni se plaindre. 

 Une pensée aussi pour les femmes de Moulinex disparues corps et âmes des chaînes de radio et de télévision, que des patrons ont mises à la rue en remerciement d’années de travail. 

 Une pensée pour les chômeurs, les vrais : les travailleurs sans emploi. 

 Le Travail, parlons-en. Un président nous en avait dressé un tableau idyllique. Il fallait remettre cette grande chose à sa place, en distribuer les fruits selon le mérite. Une belle idée, la plus belle peut-être en ce siècle. Mais allez ! Oublié tout cela. Un politicien de la pire espèce propose d’accorder un salaire qu’il qualifie de citoyen à des personnes qu’il dit sans ressources. Huit cent cinquante euros. Pour des individus payés à ne rien foutre. L’autre là, en bas de chez moi, qui passe son temps à procréer et à manipuler son nintendo, qui touche le chômage, les allocations familiales, et qui bouffe les produits de gens qui marnent en mer, dans les champs et les étables, celui-là toucherait l’argent des impôts de ceux qui travaillent ? Honte ! 

 Et combien d’hommes et de femmes seraient bien contents, après un mois d’activité bien souvent peu gratifiante sous la pression de chefs eux-mêmes sous la pression de chefs, après un mois passé dans des trains bondés ou dans les embouteillages, une fois payés leur carburant ou leur carte de transport, combien d’hommes et de femmes seraient bien contents de se voir distribuer 850 euros ? 

 Encore une fois, c’est la paresse et la magouille qui seraient récompensées. Rien d’étonnant dans cette proposition d’un candidat à la candidature suprême. C’est dans l’air du temps. Les bourgeois pratiquent la charité et le crient bien haut. Il faut faire plaisir à tout le monde, même à ceux qui n’attendent que cela, qui vivent sans souci du lendemain dans l’assistanat professionnel. Car bien que ne travaillant pas, ce sont des pros. Ils savent à qui s’adresser pour assurer leur avenir, connaissent les lois, les adresses des bureaux d’aide sociale, des associations humanitaires, savent comment faire le plein en matière d’allocations, de primes et de ristournes. La société entretient ce genre d’individus, et méprise ceux qui les font vivre. Je n’emploie jamais ce mot, mais aujourd’hui, je l’ai à la bouche : écoeurant.