13/03/2009
RMI
Elle est encore jeune, un brin enveloppée et de belle humeur. Le matin à sa fenêtre, elle regarde en souriant les c… qui se rendent au boulot, mal réveillés, crispés sur le volant.
Non, je plaisante. Elle n’est pas à sa fenêtre, elle est encore au lit. A côté d’elle, un hippopotame mâle ronfle à poings fermés. Les enfants chahutent dans la salle de bains, ils seront bientôt prêts. Le plus courageux frappe à la porte de la chambre, mais se garde bien d’ouvrir, il a compris la leçon, la dernière fois ça lui a valu une torgnole.
- C’est l’heure maman !
Le pachyderme ronfle un peu plus fort, se retourne et fait craquer les lattes. La mère baille et s’étire, passe un déshabillé, peste en pataugeant dans l’eau répandue dans le couloir et suit ses enfants jusqu’à la porte d’entrée. La plus grande rattrape par la bandoulière de son sac le tout petit qui se précipitait sur le trottoir. La mère, de loin, jette un oeil sur la petite troupe qui traverse la rue.
Nul n’est censé ignorer la loi. Cette dame l’a bien compris. Ses droits, elle les connaît jusque dans les moindres détails. Pour le repas de midi, pas de problème : cantine, bons payés par la mairie. Vacances gratuites aussi pour les nombreux enfants de cette famille monoparentale, plus RMI, allocations familiales, je crois n’avoir rien oublié… Ah si, le pachyderme (pas marié) touche aussi le RMI, l’embonpoint l’oblige à se replier sur une activité sédentaire : la Playstation, il paraît que c’est un champion. Quand il s’arrête de jouer, il fait un enfant à sa compagne. Le premier qui me dit qu’ils ne sont pas heureux, je le fusille.
A deux pas de là, il y en a qui ne savent pas où mettre leurs enfants avant l’ouverture de l’école car, été comme hiver, ils partent de bonne heure pour aller faire un ménage ou de la maçonnerie à l’autre bout de la ville. A la fin du mois, la République leur envoie le SMIC. Au-delà du vingtième jour du mois, ils survivent. A midi les enfants mangent des petits sandwiches. Mais quand l’instituteur demande quels sont ceux qui ne participeront pas au voyage, personne ne bronche. La fierté, sans doute.
§
13:39 Publié dans portraits | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : assistés, travail, allocations
12/03/2009
Droit de s'aimer, voir conditions...
Comment s’en sortir sans cataloguer, classer, étiqueter une partie de l’humanité ? Il y a des hommes, il y a des femmes qui aiment des personnes du même sexe. Point. Et au lieu d’en faire un pataquès, de nous pencher gentiment sur leur cas comme sur des animaux d’expérience, au lieu de prendre des attitudes de grands seigneurs en se demandant s’ils pourraient être autorisés à se marier et à éduquer des enfants, on ferait mieux d’examiner le cas des hommes qui battent leur femme, qui violentent leurs enfants, et aussi des brutes qui insultent et maltraitent les personnes dont je parlais plus haut. Liberté ! Ouverture d’esprit ! Tolérance ! Lumière !
18:41 Publié dans libre pensée | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mariage, homosexualité
11/03/2009
lettre au CNES (1) et au GEPAN (2), copie au ministère de la sécurité publique
Mesdames, Messieurs, voici les faits :
Il était 8 heures 25 du matin. Je circulais en automobile dans la ville de (3)………..J’étais arrêté au feu tricolore du croisement de la rue (3)…………avec l’avenue (3)……………. Je dois dire que le quartier était très calme, troublé seulement par les cris de quelques enfants en retard sur le chemin de l’école. Sur le trottoir, à quelques mètres de moi est apparu un être que j’ai d’abord pris pour une femme par la silhouette et la démarche. Aucune partie de son corps n’apparaissait car celui-ci était entièrement recouvert (ou maquillé ?) de noir. J’ai toutefois distingué sur un côté de la partie supérieure (la tête chez les humains) une sorte de grille rectangulaire dont j’évalue les dimensions (j’étais trop loin pour juger avec certitude) à 5 x 10 cm. L’être n’émettait aucun son. Ce qui me stupéfia encore, c’est que, quelques pas en arrière, un homme suivait et semblait n’avoir rien remarqué ! Chauve et portant la barbe, il promenait tranquillement un enfant dans une poussette… La scène dura à peine une minute, car avant que le feu passe au vert, l’être disparut, à droite en remontant probablement l’avenue (3)………….J’aurais voulu alerter ce monsieur, je pensais surtout à l’enfant, mais ils disparurent aussi au coin de la rue. Pendant ces… allez vingt ou trente secondes, j’ai pris soin de vérifier alentour, dans mes rétroviseurs et sur les côtés, si un véhicule spatial genre soucoupe ou cylindre volant n’était pas en vol stationnaire, ou même posé quelque part. Je n’ai rien relevé d’anormal. D’autres automobilistes étaient en attente au feu, je regrette maintenant de n’avoir pas eu la présence d’esprit de sortir de ma voiture pour les prendre à témoin. Je dois avouer que j’avais un peu peur, j’étais pétrifié. D’ailleurs au moment de redémarrer, j’ai calé mon moteur.
Je sais mesdames, messieurs, que je m’adresse à des scientifiques pour qui les phénomènes paranormaux et les apparitions d’êtres venus d’ailleurs n’ont pas bonne presse. Vos recherches, vos affirmations et même vos hypothèses sont toujours fondées en raison. Je comprends votre méfiance, votre circonspection face à des faits révélés par les seuls témoignages humains. Posez-vous alors la question : quel intérêt aurais-je moi, modeste retraité, qui n’attends plus de la vie qu’un repos bien mérité et la joie de voir grandir et s’épanouir mes petits-enfants, quel intérêt aurais-je à inventer une histoire d’extra-terrestres ? J’ajoute que mis à part mon épouse et d’autres membres de ma famille, je n’ai fait part de l’événement à personne, et surtout pas à la presse. En vous remerciant d’avoir bien voulu lire cette lettre, veuillez croire …
Signé : Pourny
(1) Centre National d’Etudes Spatiales ;
(2) Groupe d’Etude des Phénomènes Aéronautiques Non identifiés ;
(3) Le nom de la localité, ceux des rues et des avenues ne sont pas mentionnés dans la présente copie . Les lecteurs comprendront facilement pourquoi. Je m’en voudrais de provoquer une panique parmi la paisible population de cette ville qui a déjà suffisamment de soucis avec les problèmes d’emploi et de pouvoir d’achat.
13:59 Publié dans étrange | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paranormal, femme