15/03/2009
Coupe de France
- Dino Morandini passe la balle à Fernando Hernandez qui drible et renvoie sur l’aile pour Mohammed Bensoussan… qui évite la touche. Quel match ! Toufik Hezlaoui et Farid Zetlaoui se replient avec toute la défense girondine. Mais dans les cages, Hartmann est là, qui guette et qui attend… et qui bloque en catastrophe. Long dégagement. Battini. Panatos. Orlando. Ben Saïd, qui franchit la surface de séparation. Battini, toujours lui, Brnstshetz, Bakundé, Ko Aoundé très dangereux de la tête… Oh la la ! L’efficacité bordelaise en contre-attaque. Tir !… au-dessus, de toute façon Rachid Baïkila était à la parade. La foule exulte :
- Rachid ! Rachid ! Rachid !
- Jean-Paul ?
- Oui… le studio ?
- On nous appelle de Marseille, où Yakundé vient de marquer sur un centre de Kerendörffer…
- Ici Marseille. Le public en délire assiste à la résurrection de son équipe, avec quel brio ! Les Strasbourgeois font ce qu’ils peuvent avec Ortega, Sottovicë et Ribanello, mais ne peuvent arrêter le raz-de-marée marseillais. Déjà trois buts grâce à Hoko Béhoué, Sonato Bellinello et l’éternel Yakundé le Magnifique.
- Mais dîtes-moi, ces prouesses sont de bon augure pour la Coupe du monde ! Baïkila, Panatos, Ben Saïd et Yakundé sont d’ores et déjà assurés d’une sélection en Equipe de France ?
- Ici Paris. Oui effectivement.
- Même ceux qui n’ont pas leur carte de séjour ?
- Le décret ne s’applique pas aux sportifs de haut niveau.
- C’est logique. Le général Pétain ne la demandait pas aux tirailleurs sénégalais. Ils participaient aussi à la gloire de la France...
- Excusez-moi de vous interrompre… Lille vient de marquer. Allo, Lille ?
- Ici le stade vélodrome. Sur un tir de Ben Saïd, Bordeaux vient de marquer. Rachid Baïkila était sorti trop tôt, au grand désespoir des supporters qui sifflent et hurlent :
- Rachid ! RE-TOUR-NE-DANS-TON-PAYS !
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19:04 Publié dans étrange | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : xénophobie, racisme, supporters
13/03/2009
RMI
Elle est encore jeune, un brin enveloppée et de belle humeur. Le matin à sa fenêtre, elle regarde en souriant les c… qui se rendent au boulot, mal réveillés, crispés sur le volant.
Non, je plaisante. Elle n’est pas à sa fenêtre, elle est encore au lit. A côté d’elle, un hippopotame mâle ronfle à poings fermés. Les enfants chahutent dans la salle de bains, ils seront bientôt prêts. Le plus courageux frappe à la porte de la chambre, mais se garde bien d’ouvrir, il a compris la leçon, la dernière fois ça lui a valu une torgnole.
- C’est l’heure maman !
Le pachyderme ronfle un peu plus fort, se retourne et fait craquer les lattes. La mère baille et s’étire, passe un déshabillé, peste en pataugeant dans l’eau répandue dans le couloir et suit ses enfants jusqu’à la porte d’entrée. La plus grande rattrape par la bandoulière de son sac le tout petit qui se précipitait sur le trottoir. La mère, de loin, jette un oeil sur la petite troupe qui traverse la rue.
Nul n’est censé ignorer la loi. Cette dame l’a bien compris. Ses droits, elle les connaît jusque dans les moindres détails. Pour le repas de midi, pas de problème : cantine, bons payés par la mairie. Vacances gratuites aussi pour les nombreux enfants de cette famille monoparentale, plus RMI, allocations familiales, je crois n’avoir rien oublié… Ah si, le pachyderme (pas marié) touche aussi le RMI, l’embonpoint l’oblige à se replier sur une activité sédentaire : la Playstation, il paraît que c’est un champion. Quand il s’arrête de jouer, il fait un enfant à sa compagne. Le premier qui me dit qu’ils ne sont pas heureux, je le fusille.
A deux pas de là, il y en a qui ne savent pas où mettre leurs enfants avant l’ouverture de l’école car, été comme hiver, ils partent de bonne heure pour aller faire un ménage ou de la maçonnerie à l’autre bout de la ville. A la fin du mois, la République leur envoie le SMIC. Au-delà du vingtième jour du mois, ils survivent. A midi les enfants mangent des petits sandwiches. Mais quand l’instituteur demande quels sont ceux qui ne participeront pas au voyage, personne ne bronche. La fierté, sans doute.
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13:39 Publié dans portraits | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : assistés, travail, allocations
12/03/2009
Droit de s'aimer, voir conditions...
Comment s’en sortir sans cataloguer, classer, étiqueter une partie de l’humanité ? Il y a des hommes, il y a des femmes qui aiment des personnes du même sexe. Point. Et au lieu d’en faire un pataquès, de nous pencher gentiment sur leur cas comme sur des animaux d’expérience, au lieu de prendre des attitudes de grands seigneurs en se demandant s’ils pourraient être autorisés à se marier et à éduquer des enfants, on ferait mieux d’examiner le cas des hommes qui battent leur femme, qui violentent leurs enfants, et aussi des brutes qui insultent et maltraitent les personnes dont je parlais plus haut. Liberté ! Ouverture d’esprit ! Tolérance ! Lumière !
18:41 Publié dans libre pensée | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mariage, homosexualité