03/08/2014
La bête est encore là
Envoyé : mercredi 23 juillet 2014 20:07
À : CABINET-PM Courrier
Objet : [Exprimer une opinion] encouragements
Nom : Pourny
Prénom : Michel
Titre du message : encouragements
Objet du message : Exprimer une opinion
Bravo pour votre discours limpide contre l'antisémitisme! Continuez votre combat contre l'intolérance d'extrême droite et d'extrême gauche.
Réponse:
Monsieur,
Par courrier électronique du 23 juillet 2014, vous avez bien voulu adresser au Premier ministre un message d'encouragements.
Soyez assuré que le Chef du Gouvernement a pris connaissance avec attention de vos propos et de votre témoignage de soutien. Il nous a chargés de vous en remercier.
Nous vous prions de croire, Monsieur, à l'assurance de nos sentiments les meilleurs.
Le Cabinet du Premier ministre
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J'ai apprécié la fermeté du premier ministre en réaction aux actes antisémites commis lors de la manifestation de Barbès. Manifestation qui n'avait rien à voir avec un soutien au peuple palestinien. La démocratie nous permet d'exprimer des opinions dans les rues, sur les places publiques, jusque devant les ministères, l'assemblée nationale, les ambassades. Les personnes qui sont choquées par la guerre qui fait un grand nombre de victimes à Gaza sortent dans la rue et manifestent leur soutien à un peuple qui a déjà trop souffert. D'autres personnes qui jugent qu'un état a le droit de se défendre contre les tirs de roquettes et la construction de tunnels destinés au passage de terroristes sur son sol, manifestent leur soutien à Israël. Il y a de la politique dans ces manifestations bien sûr, mais aussi un souci de justice, un rejet de l'intolérance et de la violence d'où qu'elle vienne. Ces réactions sont saines, légitimes, humaines.
S'il faut être inquiet, c'est de constater que le rassemblement de foules dans la rue donne lieu à des gestes, des paroles, des actes antisémites. Des synagogues ont été visées. La bête immonde est encore là et même pire. Elle est ici. Soixante dix ans après l'extermination de millions d'êtres humains parce qu'ils étaient juifs, des bandes s'en prennent à nouveau à l'existence de ces derniers, saisissant comme prétexte le conflit du proche orient pour déverser leur haine de l'autre. Le premier ministre a eu raison de réagir avec vigueur. Mais il faut tenir bon, il faut donner suite, que les délinquants, car le racisme est un délit, que les délinquants soient jugés et châtiés.
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09:39 Publié dans Antisémitisme | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : israël, palestine, gaza, antisémitisme
15/01/2014
Voisin d'en face et de partout
Mais qu’on le laisse un peu tranquille ! Bien sûr je lui en veux. Comment ne pas en vouloir à un homme qui fait de l’antisémitisme un sujet de rigolade ? Plus insupportables encore sont les fous rires des spectateurs. Il y a pire : mon voisin d’en face.
Les humoristes ont le droit de dire ce qu’ils veulent, on est en démocratie. Au fait qu’est-ce que c’est, la Shoah ? Ah, s’il fallait dresser la liste des crimes commis dans l’histoire ! Ecoutez… c’était quand ? Pendant la guerre ? Mon pauvre monsieur, c’est du passé tout ça.
Cet homme qui autant que je me souvienne n’a jamais donné l’impression d’avoir pensé à quelque chose, défend donc la liberté de penser. Il entame ses discours par « On peut penser ce qu’on veut, mais… ». Il dit : « Le génocide nazi qui eut lieu au siècle dernier est du passé, tournons la page ». Par contre, il baptise ses enfants et dans l’église une fois ou deux par an il se prosterne devant un homme crucifié et ressuscité d’entre les morts, vingt siècles auparavant. Il y a donc pour lui passé et passé. Un qu’il faut oublier parce qu’il y a des problèmes plus importants, en particulier l’augmentation des impôts locaux, et un autre qui bien que deux fois millénaire est toujours d’actualité, qui nous permet une fois ou deux l’an, baptême, communion, mariage, de bambocher et de boire un bon coup.
Ce type d’en face je l’ai en horreur. Par la façon qu’il a de cultiver son jardin, comme si sa parcelle de trois cent mètres carrés était le centre du monde. Il pourrait survenir un grand malheur du genre dictature, dragonnades, massacres, on le verrait encore sur son bout de terrain, la cisaille à la main ou appuyé sur le manche de bêche en train de parler à son chien.
Ce type me fait peur, bien qu’il n’habite pas en face de chez moi. Ce type n’existe pas. Il y en a des millions. Car il est plus effrayant d’entendre que le génocide nazi est du passé et qu’il faut tourner la page, si cela est murmuré par des millions, que d’entendre que le génocide n’eut jamais lieu, si c’est hurlé par quelques fous.
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09:09 Publié dans Colère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : antisémitisme, génocide, mémoire, passé, oubli
08/06/2012
"antisémitisme": un mot toujours difficile à prononcer
Lyon : trois jeunes juifs portant kippa agressés…
« portant kippa ». Tous les journaux, les radios répètent les mêmes mots : portant kippa. Pourquoi cette insistance ? Je n’ose pas croire qu’il y a ici une forme de reproche –bienveillant, gauche oblige- allons voyons, un effort, ne vous faîtes pas remarquer, soyez discret quand vous sortez dans la rue. Chose qu’on ne dit pas aux musulmans barbus en djellaba ni aux femmes de plus en plus nombreuses qui portent le foulard. Non, je n’ose pas y croire, puisqu’on nous répète qu’il faut respecter la diversité culturelle. Oui mais quand même, la kippa… Et puis tout le monde sait que la France est menacée par la judaïsation galopante. Pour en finir avec les prières dans les rues on construit partout des synagogues à tour de bras, avec l’argent public.
Pour revenir à l’agression antisémite, une bande de dix individus frappant à coups de barre de fer et de marteau trois jeunes français de confession juive, les réactions des autorités n’ont pas saturé les ondes. Quand le ministre de l’intérieur s’exprime, c’est pour insister sur le caractère religieux de l’agression :
"Ces actes d'une extrême gravité sont une attaque délibérée contre notre modèle républicain qui doit permettre à tous, sans distinction, de vivre librement et en toute sécurité son appartenance religieuse"
Monsieur le ministre, pensez aussi à ceux qui n’ont pas d’appartenance religieuse. Bon, revenons à notre propos. Agression « antisémite » ou agression de type « guerre de religions » ?
Le président de la LICRA penche lui aussi pour la deuxième option :
"On est au XXIème siècle et on a des jeunes qui sont agressés à coups de barre de fer et de marteau parce qu'ils portent une kippa"
Il évoque aussi le conflit israélo-palestinien, « avec identification du juif au sioniste ». Que proposez-vous alors, des cours d’éducation politique dans les cités pour expliquer que tous les juifs ne sont pas israéliens, que tous les israéliens ne sont pas juifs, en prenant des exemples basiques du genre : on peut être arabe sans être musulman, et musulman sans être arabe ? Monsieur Jakubowicz, vous savez bien qu’aujourd’hui, il n’y a plus d’antisémites, il nous reste quelques antisionistes, tout au plus. Dieudonné et Le Pen par exemple ne sont pas racistes, ils sont antisionistes (voir « L’éléphant et le moustique »). L’antisionisme ? Une nouvelle forme d’humanisme…
Bref, toutes ces explications sont confuses. Si on écoute les bonnes âmes, les agressions cesseront quand les juifs sortiront sans kippa sur la tête, et que l’état d’Israël ne sera plus qu’un triste souvenir.
Si le gouvernement israélien était l’auteur de crimes de guerre, s’il occupait des territoires qui ne lui appartiennent pas, s’il emprisonnait des personnes qui n’ont commis aucun crime, cela justifierait-il qu’une bande de nervis insulte et agresse à coups de barres de fer trois jeunes à Villeurbanne ?
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19:43 Publié dans Antisémitisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : antisémitisme, israël, palestine, licra, vals