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15/01/2014

Voisin d'en face et de partout

 

 Mais qu’on le laisse un peu tranquille ! Bien sûr je lui en veux. Comment ne pas en vouloir à un homme qui fait de l’antisémitisme un sujet de rigolade ? Plus insupportables encore sont les fous rires des spectateurs. Il y a pire : mon voisin d’en face.  

 Les humoristes ont le droit de dire ce qu’ils veulent, on est en démocratie. Au fait qu’est-ce que c’est, la Shoah ? Ah, s’il fallait dresser la liste des crimes commis dans l’histoire ! Ecoutez… c’était quand ? Pendant la guerre ? Mon pauvre monsieur, c’est du passé tout ça.  

 Cet homme qui autant que je me souvienne n’a jamais donné l’impression d’avoir pensé à quelque chose, défend donc la liberté de penser. Il entame ses discours par « On peut penser ce qu’on veut, mais… ». Il dit : « Le génocide nazi qui eut lieu au siècle dernier est du passé, tournons la page ». Par contre, il baptise ses enfants et dans l’église une fois ou deux par an il se prosterne devant un homme crucifié et ressuscité d’entre les morts, vingt siècles auparavant. Il y a donc pour lui passé et passé. Un qu’il faut oublier parce qu’il y a des problèmes plus importants, en particulier l’augmentation des impôts locaux, et un autre qui bien que deux fois millénaire est toujours d’actualité, qui nous permet une fois ou deux l’an, baptême, communion, mariage, de bambocher et de boire un bon coup. 

 Ce type d’en face je l’ai en horreur. Par la façon qu’il a de cultiver son jardin, comme si sa parcelle de trois cent mètres carrés était le centre du monde. Il pourrait survenir un grand malheur du genre dictature, dragonnades, massacres, on le verrait encore sur son bout de terrain, la cisaille à la main ou appuyé sur le manche de bêche en train de parler à son chien. 

 Ce type me fait peur, bien qu’il n’habite pas en face de chez moi. Ce type n’existe pas. Il y en a des millions. Car il est plus effrayant d’entendre que le génocide nazi est du passé et qu’il faut tourner la page, si cela est murmuré par des millions, que d’entendre que le génocide n’eut jamais lieu, si c’est hurlé par quelques fous. 

 

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08/06/2012

"antisémitisme": un mot toujours difficile à prononcer

 

Lyon : trois jeunes juifs portant kippa agressés…

 

« portant kippa ». Tous les journaux, les radios répètent les mêmes mots : portant kippa. Pourquoi cette insistance ? Je n’ose pas croire qu’il y a ici une forme de reproche –bienveillant, gauche oblige- allons voyons, un effort, ne vous faîtes pas remarquer, soyez discret quand vous sortez dans la rue. Chose qu’on ne dit pas aux musulmans barbus en djellaba ni aux femmes de plus en plus nombreuses qui portent le foulard. Non, je n’ose pas y croire, puisqu’on nous répète qu’il faut respecter la diversité culturelle. Oui mais quand même, la kippa… Et puis tout le monde sait que la France est menacée par la judaïsation galopante. Pour en finir avec les prières dans les rues on construit partout des synagogues à tour de bras, avec l’argent public. 

Pour revenir à l’agression antisémite, une bande de dix individus frappant à coups de barre de fer et de marteau trois jeunes français de confession juive, les réactions des autorités n’ont pas saturé les ondes. Quand le ministre de l’intérieur s’exprime, c’est pour insister sur le caractère religieux de l’agression : 

 "Ces actes d'une extrême gravité sont une attaque délibérée contre notre modèle républicain qui doit permettre à tous, sans distinction, de vivre librement et en toute sécurité son appartenance religieuse" 

 Monsieur le ministre, pensez aussi à ceux qui n’ont pas d’appartenance religieuse. Bon, revenons à notre propos. Agression « antisémite » ou agression de type « guerre de religions » ? 

Le président de la LICRA penche lui aussi pour la deuxième option : 

"On est au XXIème siècle et on a des jeunes qui sont agressés à coups de barre de fer et de marteau parce qu'ils portent une kippa" 

 Il évoque aussi le conflit israélo-palestinien, « avec identification du juif au sioniste ». Que proposez-vous alors, des cours d’éducation politique dans les cités pour expliquer que tous les juifs ne sont pas israéliens, que tous les israéliens ne sont pas juifs, en prenant des exemples basiques du genre : on peut être arabe sans être musulman, et musulman sans être arabe ? Monsieur Jakubowicz, vous savez bien qu’aujourd’hui, il n’y a plus d’antisémites, il nous reste quelques antisionistes, tout au plus. Dieudonné et Le Pen par exemple ne sont pas racistes, ils sont antisionistes (voir « L’éléphant et le moustique »). L’antisionisme ? Une nouvelle forme d’humanisme… 

 Bref, toutes ces explications sont confuses. Si on écoute les bonnes âmes, les agressions cesseront quand les juifs sortiront sans kippa sur la tête, et que l’état d’Israël ne sera plus qu’un triste souvenir.  

 Si le gouvernement israélien était l’auteur de crimes de guerre, s’il occupait des territoires qui ne lui appartiennent pas, s’il emprisonnait des personnes qui n’ont commis aucun crime, cela justifierait-il qu’une bande de nervis insulte et agresse à coups de barres de fer trois jeunes à Villeurbanne ? 

 

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02/06/2012

Un artiste ? Certainement pas !

 

 Le maire de Strasbourg ne sait pas s’il doit interdire la venue de Dieudonné pour un spectacle dans sa ville. Il envisage une interdiction « en fonction de l’évolution des circonstances ». Pour lui, l’éventualité de troubles à l’ordre public pourrait faire la décision. Quels troubles ? « Une manifestation prévue d’opposants à la venue de l’artiste ».

 L’antiracisme des socialistes est à géométrie variable. Les manifestants antiracistes seraient donc une menace pour l’ordre public ?  Cet homme qui n’est pas un « artiste » mais un manipulateur d’extrême droite à l’antisémitisme affiché ne représente-t-il pas par lui-même un danger ? Pas pour « l’ordre public », mais simplement pour la démocratie et les droits de l’homme ?

 Par ailleurs, le maire assure faire la différence entre « la liberté d’expression, d’opinion, et le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie qui sont des délits ». L’islamophobie un délit ? Pourquoi pas l’anticléricalisme ? L’athéisme ? Et bientôt peut-être le blasphème ?  la laïcité ?

 Mais le pire, je l’ai trouvé non dans les propos du maire, mais dans les commentaires de l’article sur Orange : (en parlant de « l’artiste ») …Peut-il vraiment être raciste et inciter à la haine raciale en étant noir… ?

 Oui. On peut être raciste en étant noir. On peut être raciste en étant juif, arabe, asiatique, même les blancs peuvent être racistes. On peut être raciste en étant de gauche, de droite, chrétien, musulman ou athée. Le racisme n’a pas une couleur particulière, c’est toujours une horreur.

 

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