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19/11/2009

Madagascar: appel à la solidarité

 

 

 

Je ne suis pas resté insensible à cet appel, d’ailleurs comment pourrait-on l’être ? 

 

CRISE HUMANITAIRE A MADAGASCAR

Appel à  la solidarité et à l’intervention internationale

Combien de morts faudra-t-il pour que la communauté internationale s’émeuve enfin et que l’on vienne effectivement en aide à la population malgache ?

 

Madagascar est un pays en guerre. Il ne s’agit pas ici d’une guerre d’invasion. Il s’agit d’une véritable guerre menée par un groupe d’individus qui, à travers un coup d’état, ont effectivement pris de manière anticonstitutionnelle le pouvoir en s’alliant à une frange soudoyée de l’armée,  contre les citoyens malgaches épris de démocratie.

 

En ayant pris le pouvoir sans réel projet politique, préoccupés avant tout d’écarter les gens de l’appareil d’état qui auraient pu s’opposer à eux, ils se sont avérés incapables de fédérer les différentes forces politiques du pays, ou de les impliquer pour parvenir à une solution de consensus. Qui plus est, refusant ce consensus qui aurait pu ramener la paix, ils démontrent aujourd’hui une incompétence politique, technique et économique qui a mené en quelques semaines le pays à une véritable cataclysme économique (faillites en cascade, arrêt des flux douaniers, disparition intégrale du tourisme …).

 

La population qui aspire au respect de la légalité et des valeurs démocratiques a manifesté contre ce coup d'Etat et a réclamé le retour à l'ordre constitutionnel. Mais les manifestations pacifiques de cette population, qui n’a jamais exprimé un quelconque appel à la violence, ont été et sont encore violemment étouffées.

 

Les tentatives d’intimidation voulant juguler l’expression des citoyens, ont rapidement évolué en répression : arrestations arbitraires, enlèvement et disparitions de personnalités politiques et de journalistes, censure des médias (condamnée par Reporters Sans Frontières),  assassinat et dispersion de manifestants par des tirs à balles réelles, intimidations vis-à-vis du corps médical hospitalier pour dissimuler les effectifs de victimes… etc …

 

L’insécurité qui s’est installée, caractérisée par des exactions de plus en plus violentes et de plus en plus systématiques (pillages, intrusion dans les maisons, enlèvements, racket, …) menées par un corps d’armée renégat et des milices privées affidées  au pouvoir,  a installé un véritable climat de terreur.

 

Si la résolution de cette crise doit appartenir avant tout aux malgaches eux-mêmes, la violence de ces évènements nous laissent aujourd’hui désemparés, d’autant que le danger est grand de voir,  dans le désastre économique et politique que vivent aujourd’hui les malgaches,  se déclencher en plus une véritable guerre civile alimentée par les enjeux de pouvoir des différentes factions alliées hier pour renverser le gouvernement en place et qui ne tarderont pas demain à se déchirer.

La Communauté Internationale  est témoin de cette situation, mais reste relativement muette, peut être à défaut d’information ou de volonté politique. Après l’avoir vue formellement condamner le coup d'Etat, notre inquiétude est grande qu’une reconnaissance de fait par la communauté internationale se fasse au fil du temps de cette autorité mise en place par un putsch, au détriment des intérêts vitaux et des aspirations démocratiques des citoyens malgaches et de la sécurité de leur avenir.

Le pouvoir actuel, en prétendant défendre SA démocratie, contredit les principes fondamentaux émis dans la déclaration des droits de l’homme, repris dans la charte des droits de l’homme et la charte des Nations Unies. Le droit à la paix, à la prévention des conflits, à la sécurité et au développement économique, social et culturel de notre pays et de ses citoyens est violemment bafoué.

 

Nous en appelons aujourd’hui à toutes les instances, organisations, groupements politiques,  groupements d’individus citoyens, pour qu’ils nous reconnaissent et nous soutiennent, à travers toute forme d’action, dans notre lutte pour un retour à la paix civile et un retour au respect des plus élémentaires principes démocratiques.

 

Un réseau de citoyens malgaches

 

 

 Coup d’état, frange soudoyée de l’armée, incompétence technique, politique et économique, manifestations pacifiques violemment étouffées, arrestations arbitraires, enlèvements et disparitions de personnalités politiques et de journalistes, censure des médias, assassinat et dispersion de manifestants par des tirs à balles réelles, intimidations… voici un vocabulaire malheureusement bien connu, qui traduit tout le mal dont sont capables les régimes totalitaires.

 Cela se passe en 2009 à Madagascar, vingt ans après la chute d’un mur célèbre derrière lequel sévissaient des imposteurs assoiffés de pouvoir. Voyez-vous, le ventre de la bête est bien encore fécond. Ah bien sûr, cela ne se passe pas en Europe. Madagascar est loin, très loin, presque aussi loin que cette Afrique du sud qui accueillera la Coupe du monde de foot. Mais voilà, le sport a un retentissement mondial, même s’il est l’occasion d’assister à des matches dénués de toute sportivité, scènes de violence gratuite, voir les affrontements entre supporters égyptiens et algériens récemment.

 Mais à Madagascar, la violence ne l’est pas, gratuite. Elle s’abat sur un peuple. Alors parlons-en. Pour plus d’information, rendez-vous sur :

 

   http://citoyennemalgache.hautetfort.com/alerte/

 

 

 

22/10/2009

Il avait vu juste. Mais chut! Il y a des choses à ne pas dire.

« On aboutit donc à cette situation renversée, que nous vivons tous les jours dans cette société que nous appelons par convention l'Occident, situation où ceux qui veulent détruire la démocratie paraissent lutter pour des revendications légitimes, tandis que ceux qui veulent la défendre sont présentés comme les artisans d'une répression réactionnaire. »

 

J-F Revel

24/07/2009

L'Extrême-gauche au banc d'essai

 

Armée rouge.jpg

Un soldat de l'Armée rouge vendait son uniforme et ses médailles. C'était en Allemagne en 1989. Il désirait se marier avec une allemande, c'était le seul moyen pour lui de rester à l'Ouest. Ils étaient des milliers dans son cas, des favorisés par rapport à leurs camarades restés au pays. Car ils étaient membres de l'armée d'occupation en RDA, donc déjà sur place. Novembre 89. Le mur tombait. L'URSS existait encore.

 

 

§

L’idéologie de l’extrême gauche est-elle encore crédible ? Points à examiner :

 

-         la dictature du prolétariat (en suspens, n’apparaît plus dans les programmes, mais…)

-         la question du parti

-         le problème de la propriété privée 

-         l’extrême gauche est-elle en décalage par rapport à la société contemporaine ?

-         l’extrême gauche au pouvoir ?

 

1/ La dictature du prolétariat. Sur le papier, La théorie de la lutte des classes est riche d’espoir :  à la fin des fins, c’est-à-dire après la Révolution Mondiale, quand les Comités ouvriers, soldats et paysans auront été élus et auront établi depuis les steppes sibériennes jusqu’aux confins des forêts tropicales une société communiste, oui, enfin, on assistera à la disparition des classes sociales et chacun disposera des ressources nécessaires à ses besoins.

 Ca, c’est l’aspect positif, enthousiasmant, de la théorie marxiste. C’est presque trop beau pour être vrai. Les livres ont la réponse : ce sera très dur, la classe des capitalistes défendra becs et ongles sa domination sur le monde. Nécessité donc d’une révolution, qui sera probablement une guerre civile, suivie, après la victoire du prolétariat, de la dictature de celui-ci, afin d’éviter les rebuffades de la bourgeoisie. Rebuffades pouvant aller jusqu’à la formation d’armées blanches sous l’égide d’un impérialisme toujours prêt à tuer dans l’œuf un soulèvement prolétarien dans quelque pays que ce soit. Bref, une dictature, MAIS ATTENTION : de gauche, c’est-à-dire douce, tolérante, acceptant et même suscitant le dialogue. Expériences intéressantes déjà vécues: Russie, Chine, Albanie, Cuba, Corée, Cambodge, démocraties populaires, pays frères africains.

 

2/ La question du parti. La construction d’un parti ouvrier : comment éviter le populisme ? Les milieux visés par l’extrême gauche colportent bien souvent les idées les plus réactionnaires, xénophobie, homophobie, racisme, antisémitisme, misogynie, dogmes religieux, superstitions… C’est peut-être le talon d’Achille de nos révolutionnaires : le décalage entre l’aspect libérateur de leur programme (à voir de plus près quand même, l’aspect…) et les sentiments primaires de la clientèle (on ne dit pas « clientèle » , on dit « les masses », ce n’est pas plus poétique, mais c’est le langage du socialisme scientifique). Voilà. D’où le silence de nos révolutionnaires sur ces sujets, silence allant parfois jusqu’à l'assentiment. Il faut dire qu’ils sont parfois placés dans des situations cocasses : des ouvriers blancs sont licenciés, on embauche à peu de frais des immigrants maliens. Pour le patron, c’est une aubaine. Pour le révolutionnaire, que faire ? (comme disait Lénine). Le parti avait trouvé la solution. Il avait –au bulldozer- dégagé les bidonvilles occupés par les Maliens. Mais c’était l’époque révisionniste. D’ailleurs cherchez « bulldozer » dans les écrits de Marx Engels Lénine Staline Mao Tsé Toung Marchais, vous ne le trouverez pas. Remarquez, vous ne trouverez pas Goulag non plus. Ca y est, j’ai perdu le fil. Oui, les sentiments primaires des « masses » (c’est plus fort que moi, je mets les guillemets, reliquat d’une vieille éducation bourgeoise réactionnaire) : il m’est arrivé de surprendre les ricanements de certains de nos intellectuels révolutionnaires quand les noms de personnalités connues pour leur homosexualité étaient évoqués. Ah ? Ah.

 

La classe ouvrière et son parti révolutionnaire : l’avant-garde est distincte de la classe. Le parti n’est pas la classe ouvrière. Sans le parti, la prise du pouvoir est impossible. Les dangers inhérents à cette situation sautent aux yeux. Les révolutionnaires s’en défendent, ils disent que l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. Allez y comprendre quelque chose. Donc, l’avant-garde est distincte de la classe ouvrière. Cette histoire de distinction me chatouille quelque peu. Pas vous ? L’avant-garde d’une part, le peuple de l’autre. En termes clairs, les gens qui savent… et les autres. Ca nous promet bien des choses pour les lendemains de grands soirs.

 

Les mauvaises langues supputent que la nécessité d’UN parti révolutionnaire exclut la possibilité même du pluralisme. Ils disent :

 

« quand on voit la prolifération des groupes révolutionnaires, chacun se prétendant porteur de la sainte doctrine, et considérant les autres comme des révisionnistes, des renégats, des traîtres (le vocabulaire est riche, NDLR), on peut douter que la construction de ce fameux parti libérateur se fasse dans un climat propice à la réflexion, la libre discussion, la démocratie, la tolérance. Ce qui (aussi) peut augurer de lendemains révolutionnaires difficiles, l’histoire en montre les exemples. »

 

Et voilà, le mot est dit : le pluralisme. Ah il est beau le pluralisme dans nos démocraties occidentales. Ce qu’ils appellent « le monde libre ». N’importe qui peut faire n’importe quoi. Des dizaines de candidats à la présidence, des partis, des syndicats, des avocats, des chaînes de télévision, des associations à tire larigot, même les religions sont en surnombre. Allez vous y retrouver. Alors qu’un seul de chaque serait amplement suffisant. Je te foutrais tout ça dans des camps, moi !

 

3/ Le problème de la propriété privée : A partir de quel niveau de richesse est-on considéré comme un ennemi de classe ? Le marxisme est très clair : quand on possède les moyens de production. Mais alors, cette propriété de 100 hectares sur les hauteurs de Monaco, avec vue sur la mer et ce yacht de cinquante mètres survivront au Grand Soir ? Etonnant. Et moi, n’ai-je donc rien à craindre pour mon petit pavillon de banlieue (lointaine, prudence oblige), mes deux automobiles, ma collection d’appareils photo, même si je ne suis pas membre du parti, et si je continue de manifester ma liberté de pensée sur la voie publique ?

 

4/ L’extrême gauche est-elle en décalage par rapport à la société contemporaine ? Oui et non

 

Oui, parce que depuis un siècle les peuples ont été trop habitués aux libertés démocratiques pour se laisser entraîner dans des entreprises qui ont abouti aux catastrophes que l’on dit.

La classe ouvrière existe-t-elle encore ? Oui, mais ses conditions d’existence sont bien meilleures qu’au temps de Marx, Jaurès ou même de l’après-guerre. Le secteur industriel s’est réduit en Occident comme peau de chagrin au profit du tertiaire. Les fonctionnaires, employés et cadres occupent une place prépondérante dans la société. Ce sont des classes moyennes, attachées à leurs biens, et qui préfèrent s’en remettre à l’ordre existant, même si elles le critiquent- plutôt qu’à des bouleversements qui remettraient peut-être en cause ce qu’elles ont acquis. (Il y a souvent chez ces gens un écart important entre leurs idées parfois généreuses et leur position sociale confortable, l’angélisme est souvent le fait de personnes qui n’ont pas à souffrir de la délinquance : les anges sont loin du diable, les Ferrari rarement brûlées). Question : Dans ces conditions, QUI pour une révolution ? Et quelle clientèle pour l’extrême gauche ? Justement dans les banlieues, dans les populations issues de l’immigration, l’islamisme peut jouer un rôle, il n’est qu’à voir le silence adoptée par nos partis révolutionnaires vis-à-vis des principes (et des provocations) pourtant ultra-réactionnaires de cette religion. Le marxisme en prend un sacré coup sur la tête : pour ses pâles zélateurs, la religion n’est plus aujourd’hui l’opium du peuple… si elle est musulmane. 

 

Non, l’extrême gauche n’est pas en décalage par rapport à la société contemporaine parce que la condamnation radicale de la société capitaliste peut faire des émules en cas de crise. Le désespoir de personnes exclues du système, victimes du chômage, de la paupérisation, n’est pas propice à la réflexion. Peuvent s’y ajouter les groupes cités plus haut, dont une frange est fascinée par l’Islam. Les jugements à l’emporte pièce, les slogans hurlés et brandis sur calicots peuvent frapper les esprits fatigués. Au bout, il y a le risque de la violence et de nouvelles tragédies.

 

5/ L’extrême gauche au pouvoir ? Un exemple : ils disent qu’il faut interdire les licenciements. Mais alors il faudra soit : enregistrer les faillites, soit fermer les frontières pour éviter la fuite des entreprises. Nos Saint-Just répondent : non, car la révolution sera internationale. Nous vivrons alors l’époque de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques Mondiales. Comme beaucoup d’entre vous, je serai membre du Parti Communiste Révolutionnaire Altermondialiste International. La carte dans ma poche et n’ayant pas fait de hautes études, j’aurai quand même un emploi (l’ANPE n’existe qu’en régime capitaliste) : je garderai les personnes en cours de rééducation politique (nostalgiques de l’ancien régime, ennemis du peuple, communistes déviationnistes, écrivaillons du dimanche non membres de l’Union Socialiste des Ecrivains Prolétariens, agents de la CIA clandestine, asociaux divers dont l’existence est une erreur –car non envisagée dans la Théorie scientifique de la division de la société en classes : homosexuels, tziganes, juifs, personnes atteintes de troubles mentaux, anciens responsables de sites ou de blogs –un seul blog sera autorisé, mais sans commentaires, bon j’entends déjà des soupirs, mais le téléchargement des chœurs et chants révolutionnaires de l’Armée Rouge de Libération sera LIBRE et GRATUIT, tiens, on se calme…-, patrons expropriés bien sûr, le Centre Leclerc près de chez moi sera gouverné par le soviet des caissières libérées, car dans la société future, les clients des hypermarchés paieront d’eux-mêmes sans qu’on leur demande rien, les marchandises qu’ils auront librement choisies sans aucune pression publicitaire, d’ailleurs pour celles-ci, ce sera comme pour les partis, il n’y aura plus qu’une de chaque : une marque de produits frais légumes et fruits –par exemple le yaourt Besancenot,  la banane José Bové, la pâte à tartiner Laguillier-…) où en étais-je ?

 

 Oui, le camp de rééducation, bah, rien de spécial, la routine, vérification quotidienne de l’électrification des barbelés, rassemblements matinaux sur la place d’appel, lecture publique du dernier discours du Président du Conseil Suprême, et constitution des groupes de discussion, toutes les questions étant autorisées, oui vous avez bien lu : TOUTES. Car la voilà la vraie démocratie. Il ne revient pas au président de tout expliquer en long et en large. Il a autre chose à faire (sur le yacht présidentiel « L’Etoile Rouge » amarré à Mélenchon-sur-mer –anciennement Monaco). Ce n’est pas en écoutant une fois et distraitement Son discours qu’on pourra s’imprégner de sa richesse, découvrir avec ravissement les innombrables secrets semés pour les siècles des siècles dans les contours de sa dialectique, surtout quand on a passé sa vie à fréquenter des ennemis de classe. Donc, questions, discussions, explications, pédagogie. Quelquefois aussi, si le traitement le suggère, quelques injections, suivies de retraites en cellule d’isolement. Rien de bien méchant. Je rappelle à ceux qui joueraient les vierges effarouchées au seul mot de « camp », qu’il s’agira d’un camp socialiste, donc de gauche, progressiste, à visage humain. Je serai donc de garde ce jour-là. Mais je parle beaucoup de moi et j’ai honte car ces problèmes sont sérieux et concernent pas moins de quelques milliards d’hominiens. A ce propos, je ne dis plus hommes car on m’accuserait d’écarter les femmes, je ne dis plus humains un terme trop proche d’humanistes, ce qui exclurait trop de monde, j’évite homo sapiens sapiens trop connoté anthropologie, pompeux et long à écrire, et pour la répétition de sapiens, plus qu’une discussion, c’est une controverse, quand à homo, certains qui ne sont pas encore sapiens risquent d’en venir aux mains.

 

 

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