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27/03/2015

Stigmatisation, amalgame, confusion et niaiseries

       

 

 Après chaque scène d’horreur répandue sur les ondes et les écrans, après chaque massacre perpétré par ceux qu’il faut appeler des « terroristes », des « fous », des « déséquilibrés », des « enfants de la misère sociale », des « jeunes à qui la société ne propose que chômage et misère » pour éviter à tout prix de prononcer le mot islam, après chaque crime perpétré au nom d’Allah, nos bourgeois de gauche ont vite fait de sécher leurs larmes et s’empressent de crier gare à la stigmatisation. J’accorde que le mot est attirant, agréable à prononcer et à entendre, enrobé juste de ce qu’il faut de mystère, presque de religiosité en rappelant les marques laissées sur le corps du Christ à ce qu’on dit. Les victimes des meurtres, chrétiens, juifs, kurdes, arabes, africains, israéliens, jusqu’aux villages rasés, femmes violées ou réduites à l’esclavage, tous ces êtres humains sur qui les islamistes se sont accordé le droit de tuer ou de persécuter, ces êtres humains ne sont pas stigmatisés. Ils sont morts ou blessés à jamais. Alors on s’offusque le temps d’un flash d’info, on verse une larme. 

 Et nos troupes de bobos de passer à l’offensive, la langue française leur donne du grain à moudre, 

que l’islam ce n’est pas ça, mais une religion d’amour et de paix, 

que le Coran a été mal interprété, 

que des extrémistes il y en a partout, les fondamentalistes pullulent dans toutes les religions, 

que le pire des dangers serait de montrer du doigt la communauté musulmane qui n’aspire qu’à respecter la république et même à la renforcer, 

...et là on lâche le mot clé comme on lâche les chiens : éviter l’amalgame, c’est-à-dire le procédé consistant à assimiler injustement un adversaire à un groupe pour le déconsidérer.. 

 Si vous dîtes par exemple qu’un crime a été commis par un musulman, d’abord vous commettez une erreur, le crime a été commis par une personne qui se revendique de la religion musulmane tout en n’y comprenant rien du tout. En outre, vous mettez l’ensemble de la communauté musulmane en accusation, car si un musulman est capable de crime, pourquoi pas les autres. On passe vite fait de l’amalgame à la stigmatisation, en camouflant l’évidence : de nos jours les terroristes d’où qu’ils viennent ont un point commun : ils agissent au nom d’Allah. 

 Si convenir de cela n’apaise pas l’esprit, cette constatation a au moins l’avantage de tenir les choses pour ce qu’elles sont. Mieux vaut dire une vérité que tourner autour du pot et embarbouiller les faits bruts dans un tissu d’explications qui ne visent qu’à masquer la lâcheté bien humaine qui, face à l’expansion galopante d’une idéologie envahissante, nous incite à fermer les yeux et à boucher nos oreilles. 

 Dans cette accusation de stigmatisation et d’amalgame contre les gens qui ont le sens de l’observation, les politiciens corrects à gauche et à droite se sont offerts un allié de poids : l’extrême droite. Ils tirent à boulets roses dessus. En réalité, l’extrême droite, ils l’ont créée eux-mêmes, ils l’entretiennent par leur aveuglement, leurs discours alambiqués, leurs mouvements de menton jamais suivis par les actes, et surtout et c'est l'essentiel par leur méconnaissance des conditions de vie difficiles de la majorité du peuple. Enfermés qu'ils sont dans l'idéologie du vivre-ensemble, le peuple réel leur échappe, celui des paysans, des pêcheurs, des ouvriers, des artisans, des commerçants, celui des chômeurs, celui de l'immense majorité qui, avant de le faire ensemble veulent simplement vivre. Nos responsables sont victimes d’une maladie qui a fait des ravages au siècle dernier : l’enfermement idéologique. Certes, nous n’en sommes pas au goulag, mais j’oserais dire : le cœur y est. Regardez avec quel acharnement on s’en prend non seulement à l’extrême droite, mais aux vingt cinq pour cent de français qui lui accordent leurs suffrages, on parle de gens perdus, désorientés, qui ne croient plus en rien. Pour un peu ces gens qu’on dit « perdus » et qui sont en réalité ceux que l’extrême gauche d’hier appelait les masses laborieuses des villes et des campagnes, à qui elle promettait monts et merveilles, masses (quel mot affreux) aujourd’hui sans travail et sans avenir, qu'on affligerait presque de l’insulte infâme d’ennemis du peuple, catégorie qui faisait fureur dans la grande Union soviétique de la Mer noire jusqu’à la Kolyma. L’extrême droite elle-même n’en revient pas à la fois d’être portée si haut dans les sondages et les votes réels, aussi parce que ses maîtres à penser savent que leur programme n’est qu’un catalogue de promesses susceptibles certes de remplir les urnes, mais aussi une catastrophe promise pour le pays sans parler de l’Europe. 

 Enfermement idéologique donc, fondé sur des confusions ou des niaiseries. L’interdiction du port du voile devient une atteinte à la liberté de la femme, le vivre-ensemble implique que tous les modes de vie, toutes les cultures et la diversité des cultes soient respectés dans les écoles, d’où les menus à la carte dans les cantines, les cours d’histoire aseptisés pour éviter les mots et la Shoah qui fâchent, l’islamophobie et le racisme devenus synonymes (au mépris du combat de ces militantes courageuses arabes, africaines ou asiatiques qui luttent pour les libertés dans les états théocratiques), la tolérance sans limite vis-à-vis d’un fatras religieux barbare au nom des droits de l’homme qui deviennent le droit de dire des énormités du moment qu’elles viennent d’ailleurs, surtout des pays qu’on s’accuse chaque jour un peu plus d’avoir colonisés, pour un juste retour des choses. 

 Toutes ces confusions rassemblées forment un système qui a son origine dans les années soixante, dans le tout est permis, il est interdit d’interdire, c’étaient déjà plus que des mots, qui sont devenus des mots d’ordre par la suite, sanglante, quand le crime lui-même pouvait se comprendre quand on s’en prenait au Capital, c'est-à-dire au diable et à ses représentants. Au nom de cette idéologie, pour laquelle toute autorité n’a pas sa raison d’être, on peut contester celle des parents, laisser les enfants dire et faire ce qu’ils veulent, contester celle des professeurs comme si ce qu’ils enseignent n’était qu’une opinion parmi d’autres, mettre en cause la république parce qu’elle est bourgeoise, la loi parce qu’elle est répressive, la règle commune parce qu’elle n’est pas adaptée aux hommes qui sont tous différents. Le danger du fascisme il faut le voir ici, dans ces discours qui excusent tout, qui déresponsabilisent à tout va car la cause du mal serait la société toute entière, la misère, le capitalisme, le système voilà le grand mot qui englobe tous les ennemis de l’Homme. Dans ce système n’apparaissent pas les terroristes, car ils proviennent du Tiers monde, un ailleurs qui comme tous les ailleurs est certes critiquable, mais gentiment car comme ce qu’on dit des enfants, là-bas ils ne savent pas encore ce qu’ils font. 

 Dans ce système n’apparaît pas non plus celle à qui revint la mission d’en finir avec lui, Gauche immaculée, armée des anges, qui dans un combat inlassable d’un siècle et demi n’a pu empêcher ni la guerre, ni la misère sociale et dont l’internationalisme a laissé place au culte d’un exotisme de carnaval.

 

§

03/02/2015

Ne nous laissons pas bercer par les mots

 

 Des millions de français ont rendu hommage aux victimes des attentats. Ils ont manifesté leur attachement aux libertés, celle de la presse en particulier, à la démocratie. Il fallait bien ces événements pour réaliser -encore une fois- que la démocratie n'est pas un phénomène naturel. Menacée à ce point, on comprend qu'il faut la défendre. Quand nous sommes malades la santé n'a pas de prix. En trois jours, chômage, pouvoir d'achat et querelles idéologiques ont été balayés de la surface médiatique. Nous sommes devenus les champions de la lutte contre ceux qui s'en prennent au genre humain. Le réflexe Je suis Charlie est bon, beau, clair, enthousiasmant. 

 Il ne faut pas se laisser bercer par des mots. Et ceux que je lis et que j'entends depuis quelques jours m'inquiètent. Que l'islam n'est pas en cause, que les terroristes n'avaient rien compris, qu'ils avaient mal lu ou mal interprété le Coran, bref que la religion n'a rien à voir dans tout cela. Hier, la représentante d'un parti politique d'opposition déclarait que le problème était social, et rien que social. D'autres qui professaient cette théorie depuis des lustres, même s'ils le disent moins fort, le disent encore. Et puis il y a les dessins, humoristiques. Que viennent faire l'évêque et le rabbin dans ces représentations? Y eut-il parmi ces criminels des adeptes de l'intégrisme chrétien et juif ? Au-delà des crimes commis au mois de janvier, la démocratie française est-elle menacée par la propagation incontrôlée des fondamentalismes chrétien et juif ? Y a-t-il aujourd'hui une guerre sainte chrétienne en France, en Europe, en Afrique et en Asie ? Y a-t-il en France des lieux de cultes profanés par des juifs ? Des enfants musulmans obligés d'être accompagnés sur le chemin de l'école, car menacés par des fanatiques chrétiens et juifs ? Des sujets inabordables dans les écoles sous la pression insupportable de chrétiens, de juifs, d'agnostiques, de libres penseurs et de mécréants de toutes sortes ? 

 Non, il n'y a rien de tout cela. Par contre, il y a dix-sept personnes qui ont perdu la vie, victimes de fanatiques se réclamant d'Allah. Il y a aussi des filles et des femmes qui souffrent en silence, qui sont regardées alors qu'elles n'y sont pour rien. Il y a cette vieille dame qui fait ses courses, voilée et qui a peur car elle ne comprend pas. Cette femme qui est française depuis des décennies, dont le mari aujourd'hui décédé fut longtemps le roi du marteau piqueur, homme honnête et travailleur qui ne volait le pain de personne, mais qui passait pour les millions de lecteurs du petit parisien à l'époque pour un "raton", un "bougnoul", cette femme aujourd'hui, le moins que je puisse faire, c'est de lui rendre hommage. Je la respecte infiniment plus que l'autre là, son Charlie sous le bras, journal qu'il n'a jamais lu, et qu'il ne connaissait pas avant la fin du mois de janvier, ce drôle de gugusse qui a retenu une chose de l'événement: qu'il s'est engagé. 

 Je suis Charlie a tout envahi, tout conquis, on le placarde, des vignettes portant ces trois mots fleurissent partout. Dans mon village, on le cloue sur les portes d'entrée. On le dresse en totem. Je suis Charlie est devenu une pièce d'identité. Si vous ne l'arborez pas, on vous demandera bientôt pourquoi. Les gazettes régionales les plus réactionnaires l'impriment -en petits caractères- sur leurs unes. Vous le verrez bientôt sur les boîtes de conserves, sur les cartons d'emballage et les sacs poubelles. C'est sa place après tout, maintenant qu'il est devenu une raison de ne rien faire, de reprendre comme si rien ne s'était passé le train train quotidien, une raison -s'il en fallait encore une-de ne rien voir. 

 Mais les loups depuis des années ne sont plus à nos portes, ils ont leurs nids dans nos quartiers. Tout le monde le sait. Tout le monde trouve toutes les raisons de garder les yeux fermés au nom d'une multitude d'inventions sémantiques qui ne sont que des cache-misère: vivre ensemble, diversité culturelle, richesse venue d'ailleurs, France du mélange... Cet aveuglement qui est la partie visible de la lâcheté a des alliés de poids: les xénophobes et racistes de tout poil qui désignent l'islam comme ils exècrent l'étranger. Ce n'est pas chose facile de tenter de mettre un terme à la propagation d'une idéologie totalitaire et meurtrière quand surgissent à vos côtés des gens qui n'ont rien à y faire. Non, les défenseurs de la laïcité n'ont rien, mais alors absolument rien à voir avec l'extrême droite. En réalité, les alliances ne sont pas celles qu'on vous dit. Les partis institutionnels et ceux qui ne le sont pas s'entendent sans le dire pour... Oui pour quoi ? Pour maintenir les choses en l'état, les extrêmes parce qu'au fond, mis à part la construction de leurs chapelles, ils n'ont rien à proposer, les partis "républicains" parce que le maintien d'un statu quo est l'objectif de ceux dont la seule ambition est de conserver le pouvoir ou...de s'en emparer. 

 On ne peut s'empêcher de passer et repasser dans nos têtes les images de ces journées terribles, de penser aux victimes, aux dessinateurs, aux policiers, aux personnes tuées dans le magasin casher, à leurs familles qui souffrent. D'autres images sont insoutenables, bien qu'on ne les ait jamais vues, mais certains événements sont à ce point irrationnels qu'il n'y a que l'imagination humaine pour en comprendre la portée. Ces filles violées, réduites en esclavage, ces villageois exterminés, le fouet, les décapitations...au nom de quoi, au nom de qui ? Si comme on nous le dit ce sont des actes de fous, qu'on ose dire aussi que la foi aveugle, qu'elle peut conduire au fanatisme.

  

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19/01/2015

Au nom de qui alors ?

 

Depuis des lustres on nous disait que le terrorisme et son frère de sang l'islamisme étaient les enfants de la misère sociale. L'extrême gauche et une partie de la gauche étaient à la manœuvre. L'ennemi désigné: le capitalisme, et les concepts apparentés: monde occidental, monde de l'argent, des finances, impérialisme -autant que possible américain, un bouc émissaire désigné ne fait jamais de mal, exploitons les instincts primaires xénophobes-, concepts en forme de slogans ramassés adaptables aux calicots, s'élevant parfois haut très haut au-dessus des analyses économiques tranchées, confinant à la morale, condamnant ce monde en déliquescence, dégénéré, qui sombre corps et âme dans le plaisir et la jouissance, quand d'autres hémisphères -il y en a autant que d'associations caritatives- souffrent de tous les maux, de la faim, des épidémies, des dictatures et de la guerre. On nous disait un peu la même chose du féminisme: combat inutile, la femme sera l'égale de l'homme dans la société finale, après la chute du capitalisme et l'extinction de l'état, il fallait que nos copines attendent le Grand Soir, elles pourraient jusqu'alors employer leur temps à combattre aux côtés de la classe ouvrière qui comme on le sait (dans les livres) a toujours été sensible aux revendications féminines. 

Et voilà pourquoi aujourd'hui le terrorisme frappe: le Grand Soir se fait attendre... on ne va pas pleurer vu ce qu'il a engendré quand il a eu lieu. Trève de plaisanterie. Ces illuminés, prophètes de l'apocalypse ont mis un bémol à leur antienne. On les entend moins, ou alors en sourdine. Ils condamnent fermement les actes terroristes qui les ont horrifiés. Mazette! Ils y vont fort! Puis silence ou alors simplement: "je suis Charlie". A l'époque, quand Philippe Val au nom de Charlie hebdo était face au tribunal correctionnel, les mêmes faisaient la fine bouche, marmonnant que la publication des caricatures de Mahomet était inopportune, que c'était aller trop loin, que cela contribuait à mettre de l'huile sur le feu, qu'on ne pouvait pas rire de tout -j'entends la même chose aujourd'hui, mais cela vient des musulmans de France, ceux qui sont solubles dans la république. Et c'étaient des révolutionnaires, ces gugusses qui laissèrent Charlie se débrouiller seul face aux religieux? Pour être juste, je me rappelle aussi ces personnalités de gauche et de droite qui se sont déplacées à l'époque, faisant preuve d'un certain courage, car l'opinion n'était pas franchement du côté du droit républicain. Ce n'était pas comme aujourd'hui, Charlie hebdo a envahi les rues, on se balade avec lui sous le bras, les dogmes ne nous ont jamais autant fait rire, disons le tout net, la France a renoué avec ses héros, Voltaire, Montesquieu, Diderot, rétabli le lien avec ses maîtres laïques, à ce qu'on dit...mouais... hum, je tousse. 

Donc, nos révolutionnaires se calment peu à peu. Ne rêvons pas. Ils ont encore du grain à moudre. Le capitalisme toujours alerte a d'immenses ressources dans tous les domaines: injustice sociale, chômage, misère en métropole, exploitation des richesses au détriment des peuples, au-delà. Le révolutionnaire aujourd'hui, par rapport au citoyen lambda est un peu dans la situation du petit qui est sage trois jours avant noël. Eux, c'est trois jours après les attentats. Ils ont tellement accepté le règne de la violence dans le passé, allant même jusqu'à faire l'apologie de certaines dictatures qu'il leur est difficile, un siècle après, de condamner absolument, définitivement des actes qui visent qui? qui visent quoi? Ce monde occidental qu'ils abominent eux-mêmes. 

Seulement voilà: l'idée selon laquelle la misère sociale est mère du terrorisme et du fanatisme religieux a du plomb dans l'aile. On ne peut plus tenir en 2015 le discours fondé sur la seule analyse économico-sociale. Des millions de personnes vivent misérablement dans ce monde sans plonger dans le terrorisme. Les usines qui ferment, les mines, les villes et villages désertés, les familles victimes du chômage, les commerces fermés, la poste, les écoles qui disparaissent, est-ce que tout cela explique le terrorisme et le fanatisme? Non. Ceux qui s'en tiennent à ce discours le font pour éviter d'affronter le vrai problème, car celui-là est encore plus difficile à résoudre. 

Dans sa lettre ouverte au monde musulman, le philosophe Abdennour Bidar écrit: 

"Ce problème est celui des racines du mal. D'où viennent les crimes de ce soi-disant "Etat islamique"? Je vais te le dire, mon ami. Et cela ne va pas te faire plaisir, mais c'est mon devoir de philosophe. Les racines de ce mal qui te vole aujourd'hui ton visage sont en toi-même, le monstre est sorti de ton propre ventre -et il en surgira autant d'autres monstres pires encore que celui-ci tant que tu tarderas à admettre ta maladie, pour attaquer enfin cette racine du mal!

Même les intellectuels occidentaux ont de la difficulté à le voir: pour la plupart ils ont tellement oublié ce qu'est la puissance de la religion -en bien et en mal, sur la vie et sur la mort- qu'ils me disent "Non le problème du monde musulman n'est pas l'islam, pas la religion, mais la politique, l'histoire, l'économie, etc.". Ils ne se souviennent plus du tout que la religion peut être le coeur de réacteur d'une civilisation humaine!" 

Les intellectuels occidentaux, comme A.Bidar les appelle, sont dans leur majorité prisonniers d'un principe, on peut dire d'un axiome qui a son origine dans la philosophie matérialiste allemande du XIX° siècle, et qui a été formulé magistralement par Marx, que ce n'est pas la conscience qui détermine notre être, mais l'être social qui détermine la conscience. Voulez-vous en finir avec les illusions, croyances et religions? Finissez-en avec l'exploitation de l'homme par l'homme, changez le monde et vous verrez les dieux quitter leur trône! C'est ce même principe qui disculpe les criminels, quand à la barre du tribunal l'être social revient à la surface et que les avocats par milliers, associations et partis cédant à une sociologie séduisante déclarent: le coupable, le seul et le vrai, c'est la société. Une vaste entreprise de déresponsabilisation de l'individu, une machination aux conséquences désastreuses pour les victimes, mais aussi pour les sociétés humaines. 

Qu'il soit chômeur ou actif, jeune ou vieux, français de souche ou d'ailleurs, celui qui ne respecte pas la loi est un délinquant, et doit être jugé comme tel. Quant à la religion, de crime en crime, d'atteinte aux libertés fondamentales en pressions idéologiques quotidiennes, la religion reste ce qu'elle est, encore et toujours un opium pour les peuples, et personne en ce jour ne peut plus affirmer qu'elle ne produit pas elle-même ses propres terroristes. 

"Pas en notre nom": ces quatre mots auront un sens quand les musulmans d'ici respecteront les lois d'ici, quand leurs édifices cultuels ne bénéficieront plus des deniers publics, qu'ils respecteront la laïcité dans les écoles et lors des sorties éducatives, quand leurs filles assisteront aux cours d'éducation physique, quand ils ne décideront plus des menus dans les cantines, ni des horaires d'ouverture des piscines, quand ils éduqueront leurs enfants dans l'esprit du Vivre Ensemble, en leur expliquant que la démocratie a ses minutes de silence. 

 

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