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02/06/2012

Un artiste ? Certainement pas !

 

 Le maire de Strasbourg ne sait pas s’il doit interdire la venue de Dieudonné pour un spectacle dans sa ville. Il envisage une interdiction « en fonction de l’évolution des circonstances ». Pour lui, l’éventualité de troubles à l’ordre public pourrait faire la décision. Quels troubles ? « Une manifestation prévue d’opposants à la venue de l’artiste ».

 L’antiracisme des socialistes est à géométrie variable. Les manifestants antiracistes seraient donc une menace pour l’ordre public ?  Cet homme qui n’est pas un « artiste » mais un manipulateur d’extrême droite à l’antisémitisme affiché ne représente-t-il pas par lui-même un danger ? Pas pour « l’ordre public », mais simplement pour la démocratie et les droits de l’homme ?

 Par ailleurs, le maire assure faire la différence entre « la liberté d’expression, d’opinion, et le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie qui sont des délits ». L’islamophobie un délit ? Pourquoi pas l’anticléricalisme ? L’athéisme ? Et bientôt peut-être le blasphème ?  la laïcité ?

 Mais le pire, je l’ai trouvé non dans les propos du maire, mais dans les commentaires de l’article sur Orange : (en parlant de « l’artiste ») …Peut-il vraiment être raciste et inciter à la haine raciale en étant noir… ?

 Oui. On peut être raciste en étant noir. On peut être raciste en étant juif, arabe, asiatique, même les blancs peuvent être racistes. On peut être raciste en étant de gauche, de droite, chrétien, musulman ou athée. Le racisme n’a pas une couleur particulière, c’est toujours une horreur.

 

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29/05/2012

La diversité culturelle au banc d'essai

 

 

 Quatre petites filles d’origine africaine avaient été excisées, c’est-à-dire qu’elles avaient subi l’ablation du clitoris. Les faits s’étant produit sur le sol français, voilà que la justice s’en prend à leurs parents qui sont poursuivis pour « complicité de violence volontaire ayant entraîné une mutilation sur une mineure de moins de quinze ans par un ascendant ». Ils encourent une peine de 15 ans de réclusion criminelle. 

 On peut espérer des réactions rapides du MRAP et de SOS racisme, et leur condamnation sans réserve de la justice française, justice d’une civilisation qui se croit à même de juger et de condamner des personnes venues d’ailleurs apporter ici, au milieu d’une société qui confond liberté et lubricité, un peu de rigueur dans le pur respect des valeurs fondamentales : le plaisir pour la femme c’est l’enfantement, les travaux ménagers, l’obéissance à son maître, et la prière. 

 Toutes choses qui ne sont pas encore bien assimilées dans notre culture. Claude Guéant avait raison : toutes les civilisations ne se valent pas. Il en coulera encore de l’eau sous les ponts avant que nos esprits s’ouvrent et acceptent dans les faits la diversité culturelle. 

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25/05/2012

Elle marche à petits pas

 

 Je l’ai souvent croisé dans cette maison. Jamais un sourire, jamais un bonjour, jamais un signe. Et moi bêtement je m’acharnais. Bonjour monsieur, accompagné d’un sourire. Au début. Car peu à peu, de déception en amertume, mon sourire s’effaça.  Il me restait l’espoir qu’un jour peut-être cet être taciturne qui me frôlait sans tenir compte de ma présence s’éveillât, s’animât et, me tendant la main, m’expliquât ce qu’il faisait ici.  

 Jusqu’au jour où, assis tranquillement près de ma mère qui sommeillait, j’étais absorbé par mes pensées, vous savez dans ces lieux il n’y a que ça à faire : faire défiler les images du passé, en agrandir une ou deux, rouvrir les yeux, mettre au point sur l’infini. Il se pencha vers moi. Dîtes monsieur… 

 Il me demanda si je connaissais une maison moins chère. A son bras, elle avance à petits pas. Elle dit qu’elle a peur. J’ai peur j’ai peur j’ai peur ! Mais qu’est-ce que tu as encore ? Tu as voulu marcher. Bon tu vois que je parle avec le monsieur… Oui, vous en connaissez des moins chères ? Rendez-vous compte, j’ai tout vendu, maison, meubles, voiture. Nous n’avons plus rien. Et jusqu’à quand ? Six mille euros pour nous deux. Il pose un doigt sur sa tempe. On serait tenté d’en finir. 

 Sa compagne marche sur place, au rythme de ses petits pas habituels. Je réponds que je connais des maisons moins chères mais plus loin, en province. Il se relève sans mot dire, ils repartent tous les deux, à pas comptés, en direction du petit salon car il pleut dehors. J’ai peur j’ai peur j’ai peur. 

 La deuxième fois qu’on s’est rencontré, j’étais avec maman sur un banc dehors à l’ombre et à l’abri du vent. Elle, dans son fauteuil et moi qui lui parlais, des fois je lui chante quelque chose, des couplets que je garde encore en mémoire, il n’y a qu’avec ma mère que je les chante, la mauvaise réputation, l’orage, la complainte des filles de joie, pauvre Martin. C’est déjà pas mal d’avoir retenu tout ça. Bon, j’étais avec maman, et voilà notre homme qui passe, bras dessus bras dessous avec la dame, ce jour-là elle ne dit rien, regarde droit devant elle, avance à petits pas.  

 Cette fois, je lui adresse un bonjour assez fort pour qu’il s’arrête. La femme poursuit sa route, d’un pas seulement, retenue qu’elle est par le bras de son compagnon. Elle continue à marteler le sol, sur place, puis s’arrête. Il me dit que ma mère a de la chance d’avoir une visite. Eux ont cinq enfants. Pas un pour venir les voir. Je ne sais pas quoi répondre. Peut-être sont-ils loin d’ici ? 

 Bah, répond-il. Ils sont un peu partout. Il y en a un qui habite dans cette ville. Depuis que les problèmes de succession sont réglés, je ne le vois pas plus que les autres. Oh, ce n’est pas pour lui faire de la peine à elle, elle ne se rend compte de rien. A propos de notre discussion de l’autre jour, la direction d’ici nous a fait une petite réduction, ce n’est pas grand-chose, c’est pour le geste. Il tourne la tête, et tous deux poursuivent leur chemin dans ce parc de verdure, parsemé des premières fleurs, aux couleurs du printemps. 

 

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