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01/06/2020

Christo

 

Sous 40000m2 de tissu, Christo et sa femme Jeanne-Claude avaient emballé le Pont-Neuf à Paris en 1985.

Christo.jpg

cliché M.Pourny, septembre 1985

 

12/05/2020

Vérité toute nue

 


 Il s’est passé quelque chose d’étonnant sur le petit écran. Un homme politique de premier plan s’exprime, comme tous les français pendant l’épidémie, il est confiné chez lui, la caméra de son ordinateur le montre en buste. Et soudain, au beau milieu de l’interview, un enfant apparaît à son côté, l’enlace et lui fait un câlin. L’homme, encore absorbé par ses explications, tente de raisonner son fils, par un geste amical on devine qu’il lui demande de ne pas le déranger pendant son travail. Mais le jeune garçon insiste, intéressé qu’il est aussi par ce qui se passe sur l’écran. Il est adorable ce petit, et tout dans son attitude montre combien il doit être aimé dans cette maison.

 Je ne me rappelle plus le contenu des paroles de ce responsable d’un grand parti politique, il devait probablement donner son avis sur la terrible crise sanitaire qui frappe notre pays et le monde. Mais peu importe. Ce qui reste en mémoire, c’est l’image simple, dépouillée, d’un père et d’un enfant. Comme si subitement, sur les mots, les convictions et les argumentations, l’amour et la sincérité avaient pris le dessus.

 Image formidable, car étonnante en cette époque difficile où les rapports humains sont perpétuellement tendus, les nerfs à fleur de peau. Et peut-être que s’il m’avait fallu exprimer un choix en période électorale, j’aurais voté pour cet homme. Comment pourrait-il être mauvais s’il est aimé par son fils ?

 Cela me ramène aussi à la faiblesse humaine. A commencer par la mienne. Car si j’ai été ému par cette image, j’aurais pu l’être par une autre présentant le pire des dictateurs enlacé par son enfant. Ce n’est pas impossible après tout. On sait maintenant que des criminels de guerre peuvent être des modèles au sein de leur foyer, de bons maris, de gentils papas. Mais je ne voudrais pas rester sur cette note pessimiste. Chassons ces idées sombres et gardons cette belle image en mémoire, car pendant une minute ou deux, sur des millions d’écrans dans tout le pays, c’est la vérité toute nue qui s’est imposée, au moment où on ne l’attendait pas.

 

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19:52 Publié dans Autour d'un mot | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : père, enfant, amour

30/04/2020

Politic art

 

 

 Ce qui est lassant dans la vie politique, c’est d’entendre le pouvoir dire toujours la même chose, et l’opposition dire toujours le contraire de la même chose. Que vienne donc le temps où le pouvoir nous surprendra, aurons-nous du même coup la joie d’entendre l’opposition constater qu’enfin celui qui tient entre ses mains la destinée du pays ne tient pas ses promesses !

 Mais ce n’est qu’un rêve. L’opposition existe parce qu’elle s’oppose. Imaginez-vous le plus rebelle des opposants souhaiter la réussite de son pays quand celui qui préside n’est pas de son parti ? On peut même supposer qu’il attend avec délectation la pire crise possible si cela confirme le bien-fondé de son programme politique.

 Autant que l’exercice du pouvoir, celui de l’opposant est un travail, presque un métier. Savoir se taire quand la décision prise est la bonne, en évitant le compliment, attendre les difficultés et intervenir en évitant les gros mots, en prenant la posture d’un sage qui, s’il était en position de décider, saurait résoudre les problèmes.

 Mais voilà, l’opposant n’est pas en position de décider et c’est sa première qualité : tous les problèmes de la terre s’évanouissent car ce qui est proposé est d’autant plus beau qu’il n’y a pas d’incidence sur le réel. A l’opposé du vœu de Platon, c’est dans l’opposition que le philosophe fait son nid. Pour une pensée idéaliste, belle et séduisante, parfois mise en musique par des bateleurs qui savent vous vendre deux idées pour le prix d’une.


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