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27/12/2011

"Fêtes de la Nativité endeuillées au Nigéria: 40 personnes en mal d'être"

 

C’est-y pas là un titre politiquement correct ? Car savez-vous…

 

On ne doit pas dire :

 

« Des attentats meurtriers ont été commis au Nigeria par des islamistes qui ont lancé des explosifs dans une église au moment où les chrétiens étaient rassemblés pour assister à  la messe de minuit. »

 

On doit dire :

 

« Des tensions intercommunautaires ont gâché les fêtes de Noël au Nigéria. »

 

C’est là toute la finesse de la langue pratiquée par les estafettes de Sainte Diversité Culturelle.

C’est là aussi l’image de notre propre lâcheté, habitants d’un pays à majorité chrétienne, incapables que nous sommes d’appeler les choses par leur nom : un crime un crime, un innocent un innocent, un musulman un musulman, l’intolérance l’intolérance, un islamiste un abruti. Incapables que nous sommes de manifester notre solidarité avec ceux qui, à deux France d’ici, sont persécutés à cause de leurs croyances religieuses. 

 Nos chrétiens à nous pourront-ils un jour regarder dans les yeux un copte, un catholique de Syrie, un évangéliste nigérian ?

 

18/12/2011

Au village sans prétention...

 

 

  A la sortie de l’école, tous les jours il était là. Il n’avait pas l’air normal. Il était louche, a dit une mère de famille. 

 L’autre fois, appuyé contre un poteau, il mangeait un yaourt  avec une cuillère. Il avait une attitude suspecte. Il n’était pas net. On n’avait pas confiance. Il regardait les enfants. Moi je cachais ma fille derrière moi. J’avais peur pour mes enfants. On avait appelé la police. Elle n’est jamais venue. Le directeur est sorti une fois ou deux pour lui parler, lui demander de s’en aller. Toujours il revenait, a dit une autre, mais personne ne s’en approchait.

 Une fois, il a été vu tenant par la main une fillette qui avait dû s’égarer. Il l’a ramenée à l’école, et l’a rendue à un membre du personnel. Les parents de la fillette ont porté plainte au commissariat.

 Cela ne pouvait plus durer. Il en va des enfants. On n’en pouvait plus d’avoir peur. L’homme a été poursuivi par des passants et rattrapé à l’entrée de son immeuble. Après, la police est arrivée. Ils l’ont menotté, ils l’ont embarqué, et dans la voiture il a fait un malaise.

 Une mère de famille a dit : Il est mort, je n’ai pas de réaction. Je pense que c’est un mal pour un bien. Maintenant je suis tranquille.  

 La voisine de l’homme dans la petite tour grise de six étages a dit qu’il n’était pas méchant du tout, qu’il était différent, que les gens étaient durs avec lui parce qu’ils avaient peur. Il ne savait pas se défendre. Il parlait mal, on ne comprenait pas ce qu’il disait. Les gens l’agressaient dans la rue, surtout les jeunes. Ils l’insultaient. Il ne méritait pas ça. Il a été effrayé par la police. 

 Il y a des milliers d’hommes qui meurent chaque jour. Et pour nombre d’entre eux sans que cela soit mérité. Je pense aux personnes qui n’ont pas de logis, qui passent l’hiver dans la rue. Certains ne voient pas le printemps, ils ne résistent pas au froid. Mais l’image de cet homme-là, dont on ne sait rien, même pas le nom, l’image de cet homme restera gravée dans ma mémoire. C’est l’Injustice. Il faudrait un Le Nain pour la peindre, un Victor Hugo pour l’écrire, un Vittorio De Sica pour la présenter au public, à cette femme qui n’a pas de réaction, qui pense que la mort d’un innocent est un mal pour un bien, et qui maintenant dort sur ses deux oreilles. 

 La voisine dans la petite tour grise a dit des choses bien. Le genre humain existe encore.

  

§

04/11/2011

Longue vie à Charlie hebdo !

 

 Nos grands parents se sont battus pour imposer la liberté d’expression dans ce pays. Ils sont parvenus à remettre l’Eglise catholique à sa place, dans ses bâtiments. Les plus courageux d’entre eux ont combattu le nazisme, le pire de tous les totalitarismes. Ce ne sont pas quelques illuminés qui vont museler l’opinion. 

 Et aujourd’hui, quelques jours après l’attentat, je ne dis pas comme ces angelots de gôche pour lesquels tout se vaut, que tous les extrémismes sont à combattre, car à ma connaissance, il y en a un qui pose des bombes et détruit les locaux d’un journal. Alors, messieurs, désignez-le !   

 Champions de la voiture piégée et de la cagoule, le courage ne fait pas partie de votre credo. Pauvres imbéciles ! Charlie hebdo vivra, plus que jamais. Et longue vie à l’humour, aux caricatures, surtout quand elles s’amusent de cette monstruosité liberticide: l’islam. 

 Et si ça ne vous plait pas, allez prier ailleurs !