28/04/2013
"Sale blanc! Sale français!"
En voilà des propos peu sympathiques. Mais ce n’est pas du racisme. Tout au plus des insultes, lancées sous le coup de l’émotion par des jeunes discriminés. Les voilà les victimes, les seules, les vraies.
C’est aux blancs, ces colons, c’est aux français, ces exploiteurs de l’Afrique qu’il faut intenter un procès. Non mais regardez-les ces innocents, qui hurlent leur chant de guerre aux finales de foot, qui laissent leurs femmes papillonner dans les rues, qui ne croient plus en rien, qui nous bassinent avec les trois couleurs de leur drapeau, qui envoient leurs troupes contre ceux qui croient à quelque chose, là-bas nos frères.
Oh là ! Pas si vite ! S’il y a eu des guerres et des colons, c’était avant. Et on n’était pas nés. Ce n’est pas à soixante millions de français de payer pour des fautes que leurs ancêtres et encore pas tous, ont commises. Si tu veux qu’on revienne sur le passé, on peut, mais c’est un jeu dangereux, il y aurait des surprises.
Le bourgeois de gauche qui porte sur ses épaules l’humanisme planétaire, les droits humains, la fraternité et la paix entre les peuples, s’insurge contre l’idée qu’il pourrait y avoir un racisme anti-blanc. Le Monde et Marianne sous le bras, il est content sur les quais de Seine. Le soleil d’un printemps tardif darde ses rayons sur l’onde, et des reflets fantomatiques s’animent sur les reliefs du Pont-Neuf. Il est content. Il a lu dans son journal quelque chose qu’il partage. Le racisme en France touche une écrasante majorité de personnes d’origine étrangère, surtout quand la couleur de leur peau n’est pas blanche. Qu’il y ait parfois –et encore méfions-nous des témoignages, on sait que l’extrême droite est partout dans les rues- des abus venant de personnes qui en ont assez d’être discriminées, obligées de poireauter au bas des immeubles, impatientes qu’elles sont de trouver un boulot, cela ne fait aucun doute. Il ne faut pas prendre ces insultes, le mot est un peu fort, au pied de la lettre. Si vous entendez un jour « sale blanc, sale français », dîtes-vous que c’est un appel au secours, le cri de quelqu’un qui souffre, une victime du capitalisme sauvage, un laissé pour compte, un jeune en mal de vivre, un martyr, pire : un produit de votre propre société en décomposition. Répondez à son appel, excusez-vous, qu’il vous pardonne enfin d’être l’arrière petit-fils d’un homme qui a peut-être été pour quelque chose dans la colonisation de son pays, et qui sait, peut-être d’avoir élu en mai 1981 un président de la république qui, garde des sceaux du gouvernement socialiste de Guy Mollet en 1956, n’était pas le dernier à accepter et même ordonner les décapitations de nationalistes algériens, entre autres du responsable du parti communiste de ce pays. Si vous avez un doute, rendez-vous sur Google, « Mitterrand guerre d’Algérie », c’est instructif, mais ma parole…c’est encore un coup de l’extrême droite, ils sont partout !
Quand au racisme, ce fléau n’a pas de couleur. Il est malheureusement universel. Et celui qui insulte une personne parce qu’elle est française et blanche de peau commet un délit et doit être puni.
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09:10 Publié dans Colère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : français, blanc, racisme, délit
08/02/2013
Tisserons-nous un jour le linceul du vieux monde ?
Vous souvenez-vous ? Mais si ! Vous avez la musique en tête…
Pour chanter veni creator
Il faut porter chasuble d’or
C’est nous les canuts
Nous sommes tout nus
Les canuts n’existent plus mais l’injustice persiste. Certes la pauvreté ne crève pas les yeux dans les rues. On peut disposer d’une automobile et manquer de tout. Jouer sur ordinateur, avaler les programmes télé et se nourrir comme on peut. Cacher sa misère. Quand des sommes colossales sont versées aux actionnaires des grandes entreprises, sont livrés au chômage des travailleurs sans lesquels actionnaires, entreprises et bénéfices n’existeraient pas.
Nous tisserons le linceul du vieux monde
Car on entend déjà la révolte qui gronde
On peut ne pas partager les paroles outrancières et parfois menaçantes des délégués syndicaux des entreprises qui ferment, mais au moins eux, on les écoute. Ils savent de quoi ils parlent. Quand des artisans, des commerces, des cafés, des villes entières n’ont plus de grain à moudre, c’est la vie qui s’en va. J’ai vu dans ces belles régions du nord, oui ces belles régions du nord mais ça il ne faut pas le dire, pour l’opinion le nord c’est pas beau… j’ai vu dans ces belles régions du nord des quartiers entiers à vendre, des zones, des espaces inhabités, personne pas un gosse dans les rues, des cartons aux fenêtres, des portes entrebâillées sur rien, comme si tout le monde venait de partir. Quand j’ai vu cela, j’ai pensé aux canuts, à la révolte qu’ils annonçaient et qui ne gronde plus. Plus d’un siècle après les premiers combats ouvriers, la chasuble d’or pour certains et la nudité pour d’autres.
Pas vraiment la nudité, n’en déplaise aux fondamentalistes politiques, la classe ouvrière n’est plus ce qu’elle était, au moins ici. Elle est partie sous d’autres cieux, sur d’autres continents. Là où, comme aux siècles derniers en France, même les enfants travaillent dans des conditions très dures. L’ouvrier français sans emploi, la petite solidarité des associations peut lui venir en aide, il aura de quoi se nourrir, un toit ce n’est pas sûr, et ses enfants, l’avenir de ses enfants ? La société imbécile tire un trait sur le savoir-faire, l’inventivité, la créativité, l’intelligence. Il faut être Monsieur Jourdain pour croire que l’ouvrier travaille avec ses mains. Non mais regardez-les ces intellectuels d’opérette qui, derrière leurs verres fumés, toisent le travailleur des rues, pensant par devers eux que finalement chacun est à sa place. Il n’y a pas de travail méprisable, s’il n’était que manuel, les tâches les plus difficiles pourraient être l’œuvre de robots. Nous sommes tous des êtres pensants, sauf peut-être ici ou là quelques bourgeois parisiens à qui l’école n’a pas livré ce qui leur était dû.
Je dis société imbécile car ce sont les gens les plus précieux qu’on sacrifie, ceux qui font, qui fabriquent, qui produisent les richesses. Mon père était fraiseur outilleur en usine automobile. Il avait son certificat d’études et un CAP d’ouvrier qualifié. Le travail qu’on lui demandait était d’une précision inouïe, car il lui fallait ajuster les outils qui servaient à donner les formes lors de l’emboutissage des tôles de carrosserie. Mon père qui était d’une maladresse qui nous faisait rire était dans son métier d’une compétence reconnue. Savoir faire. A l’époque ils étaient 30000 dans l’usine. Aujourd’hui je ne connais pas le chiffre exact, mais je crois trois ou quatre mille. Certes il y a les robots. Mais à nos enfants les robots ne transmettront rien. On dit que nos jeunes n’ont pas le goût de l’effort, mais la société qu’on leur présente n’ambitionne plus que le farniente, le loisir et l’inactivité. Dans cet environnement, ce n’est plus l’intelligence et l’effort qui sont récompensés. Mais la paresse et son corollaire la ruse, peut-être aussi la délinquance.
Et quel horrible mot celui de reclassement ! A trente ans quand on a peu d’expérience et la vie devant soi, on peut faire un effort pour s’adapter. Quand on a trente ans de maison, le savoir et la compétence et qu’on vous dit la bouche en cœur qu’on va faire de vous un autre homme, il y a des claques qui se perdent. D’ailleurs les claques se perdent de plus en plus, ce n’est pourtant pas les têtes qui manquent.
C’est nous les canuts
Nous sommes tout nus.
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17:54 Publié dans Colère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : canuts, mouvement ouvrier, chômage, révolte
13/01/2013
Expulsion de familles à Boulogne-Billancourt
Avez-vous vu ces enfants livrés à eux-mêmes qui sombrent dans les trafics en tout genre, qui occupent l’entrée des immeubles, qui rendent la vie des colocataires insupportable ?
Et tout ça pourquoi ? Parce que, en banlieue comme ailleurs, les couples homme-homme ou femme-femme sont contre nature, comment pourraient-ils aimer ce qu’ils n’ont pas créé ?
Retour à nos fondamentaux ! Un père et une mère pour nos enfants, et la paix reviendra dans les ménages, les escaliers, les halls d’entrées, les écoles, les banlieues, les pays en guerre et l’humanité toute entière.
09:32 Publié dans Colère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : homosexualité, homoparentalité, éducation, enfants