12/11/2025
13 novembre 2015, 7 octobre 2023: la bête immonde
Ce que j'écrivais ici même le 18 novembre 2015.
S'en prennent-ils à nos valeurs? Si l'on tient ce langage, cela revient à dire qu'il y a d'autres valeurs possibles. D'autres façons de concevoir les relations humaines que libres, pacifiques, tolérantes, comme si les valeurs -républicaines ici- pouvaient se concevoir dictatoriales ailleurs, simplement pour satisfaire cette idée qui parcourt les ondes et les écrans et nous fait regarder tout ce qui vient d'ailleurs comme intéressant, teinté d'exotisme, original ?
Si nous envisageons comme acceptable, et même inévitable un mode de vie excluant liberté, tolérance et démocratie, alors envisageons comme possible qu'on exécute une femme adultère, qu'on autorise la polygamie, qu'on excise une petite fille, qu'on interdise toute éducation à la moitié de l'humanité, qu'on tue un apostat, et pourquoi pas qu'on persécute les mécréants, qu'on interdise les cultes chrétiens et juifs, qu'on nie la Shoah, qu'on casse des monuments millénaires, qu'on décapite un innocent, qu'on extermine un comité de rédaction, qu'on tue froidement cent trente personnes qui assistent à un concert.
Non, le terrorisme islamique ne s'en prend pas à nos valeurs, ni à la baguette de pain, ni au cru de Bordeaux, au contraire des armées ennemies qui durant notre histoire franchirent nos frontières, ces nouveaux attaquants en veulent à la terre entière, la proie qu'ils cherchent ici est la même qu'ils cherchent ailleurs, c'est l'Humanité. Car les valeurs qu'on croit parfois être les nôtres viennent d'un lieu aujourd'hui attaqué de toutes parts, le XVIII° siècle, celui des Lumières. Il est question plus ou moins de rendre facultatif cet enseignement, plus ou moins. Afin de ne pas choquer les âmes sensibles. Certes la lecture du Traité sur la tolérance, des Lettres persanes, des articles de l'Encyclopédie pourraient donner des idées aux enfants, il vaut mieux peaufiner en classe l'éducation religieuse dont ils sont déjà saturés à la maison avant de les abandonner devant un écran où ils peuvent eux aussi manier la kalachnikov.
Les valeurs qu'il faut défendre ne sont pas françaises, elles ne sont pas grecques non plus, ni latines, ni allemandes. Elles sont de partout et de nulle part. La liberté, l'égalité, la fraternité, la démocratie, la laïcité, voilà un trésor qu'il faut défendre. Mais à la différence de l'or et du diamant, ce trésor il ne faut surtout pas le dissimuler, plutôt le mettre à la portée du monde, que chacun, d'où qu'il vienne puisse s'en emparer.
Le terrorisme d'aujourd'hui est religieux, essentiellement religieux. Etonnante cette insistance à innocenter la religion, comme si la religiosité ne pouvait apporter à l'humanité que du positif, de l'amour et la paix. Oublié le massacre des indiens d'Amérique, oubliée l'Inquisition, la persécution des hérétiques, des savants, oubliée la rouelle, oubliés les bûchers, oubliés les massacres de la Saint-Barthélemy, les dragonnades! Et aujourd'hui la persécution des chrétiens d'Orient n'est-elle pas religieuse?
La police et l'armée font leur travail. Il nous reste à serrer les poings, nous qui n'avons d'arme que la parole. Il faut nous en servir, et comme la colère nous envahit, le premier qui soutient qu'il n'y a de dieu que Dieu et que Mohammed est son prophète, on l'empoigne et on le conduit à l'école.
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11:39 Publié dans libre pensée, Totalitarisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : 13 novembre, 7 octobre, islamisme, totalitarisme
28/09/2025
L’actualité du « Voyage de Jana »
La directrice du service public audiovisuel avait dit :
« On ne représente pas la France telle qu’elle est mais telle qu’on voudrait qu’elle soit. »
Cette déclaration nous ramène au moins trente-six ans en arrière dans l’univers communiste.
Ce qu’entendaient là-bas les personnes qui vivaient dans ce monde, s’ils s’en tenaient aux informations diffusées par les seuls médias existants, ceux du pouvoir, ce n’était pas des informations sur le monde dans lequel ils vivaient, mais sur ce qu’il fallait qu’ils voient. La vraie vie, le monde réel, ce n’étaient pas l’enfermement, les internements en hôpitaux psychiatriques, la persécution des dissidents accusés d’être des agents de l’impérialisme (on ne parlait pas là-bas d’ « extrême droite » mais c’était kif-kif), les procès truqués, la censure des œuvres littéraires, l’exil des écrivains, les déportations en Sibérie, la famine organisée pour des peuples entiers, l’écrasement de la rébellion des peuples allemands, hongrois, polonais et tchécoslovaques, bref : la terreur.
Non, la vraie vie c’était l’édification (certes difficile) d’une société nouvelle, le début du commencement de la fin de l’exploitation de l’homme par l’homme, avec en plus la conquête de l’espace, le sacre des « Héros de l’Union soviétique», une superbe réalité confirmée (à demi-mots mais quand même confirmée) par le dirigeant du Parti communiste français : « Le bilan des pays socialistes est globalement positif ».
Ainsi au cours de son voyage, Jana fait part de son expérience :
« On n’était plus responsable de rien, l’état s’occupait de tout, partout, dans les rues, les campagnes, dans les usines, les syndicats, les journaux, les écoles où il enseignait une histoire nouvelle, une reconstitution « progressiste » du passé. Radio et télévision disaient et montraient ce que nos oreilles et nos yeux ne pouvaient voir ni entendre, aveuglés qu’ils étaient par des années de soumission à la vision « bourgeoise » du monde. Imbéciles que nous étions, nous croyions vivre dans un univers sous surveillance, où la peur imposait le silence, un pauvre monde, où la majorité de la population devait se contenter du minimum pour survivre et se convaincre que le meilleur allait arriver un beau jour.
Pauvres de nous ! Nous voyions tout à l’envers. Car ce monde n’était que le fruit de notre imagination, comme l’image inversée d’un paysage projetée au fond d’une caverne par un trou minuscule ! Le monde à l’endroit, le vrai, celui du communisme en construction, seul le parti pouvait le voir, car ses yeux comme ceux d’Argos étaient innombrables et étaient dotés de ce pouvoir extraordinaire de ne voir dans la réalité que ce qui était prévu dans les livres fondateurs. »
Si cela pouvait faire réfléchir les journalistes de l’audiovisuel public, contrairement à cette dangereuse déclaration de leur directrice, la mission d’un service d’information financé par les contribuables est de les informer sur le monde tel qu’il est.
11:22 Publié dans Totalitarisme, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le voyage de jana
18/09/2025
L'ultime argument
Quand la gauche n’a plus rien à dire, qu’elle a épuisé tous ses arguments, il lui en reste toujours un, l’ultime : vous êtes d’extrême droite !
Cela me rappelle mes années d’étudiant. C’était en 1968. Depuis quelques mois, des démocrates tchèques avaient tenté de réformer le régime. A leur tête, un communiste sincère et courageux, Alexandre Dubcek. Ces quelques mois ont été qualifiés -à juste titre- de « Printemps de Prague ». Quand nous manifestions de la sympathie pour ce mouvement et que nous interrogions les militants de l’Union des étudiants communistes, ceux-ci nous accusaient d’être des agents de l’impérialisme américain, d’être des « hitléro-trotskistes ».
Nous étions pourtant loin d’être des supporters du nazisme et de l’impérialisme, mais à nos questions, les communistes d’alors n’avaient pas de réponse. Ah si ! L’intervention des chars le 21 août, l’occupation militaire et l’arrestation d’Alexandre Dubcek.
Cinquante-sept ans après, je pensais que la chute du mur de Berlin serait aussi celle de la division du monde entre le camp du bien et celui du mal. Je me trompais. Le stalinisme a tellement imprégné les esprits qu’il en reste toujours quelque chose.
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11:07 Publié dans Totalitarisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : stalinisme, argumentation, extrême droite

