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19/06/2018

Gilet de sauvetage

 


 Une affiche annonce une conférence sur le thème des « violences policières ». Thème élargi à d’autres : « islamophobie et racisme, contrôle au faciès, état d’urgence, libertés politiques… ».


Voici le texte qui l’accompagne :


« Nous sommes en train d’assister à la reconstruction médiatique et politique d’un “ennemi intérieur”. D’un côté, il s’agit du militant syndical et politique qui refuse la société de régression sociale qu’on nous impose depuis plusieurs décennies. De l’autre, il s’agit du musulman ou de celui qui est présumé l’être, toujours supposé délinquant, voire « terroriste » en puissance. » (1)


 Comment être plus clair ? L’extrême gauche en déficit de soutien dans la classe ouvrière (et plus largement dans le peuple) a trouvé un substitut : l’islam. Plus particulièrement ceux qui parmi les musulmans propagent la haine de l’occident et de la démocratie.


 Pourquoi alors s’opposerait-on à ce qu’un rappeur jihadiste se produise au Bataclan ? Pourquoi s’insurger contre un chauffeur qui refuse de s’asseoir sur le siège occupé précédemment par une femme ? Pourquoi voir dans les errements de déséquilibrés des actes terroristes islamistes? Pourquoi mettre l’accent sur les atteintes à la laïcité dans les écoles ? Pourquoi mettre en cause à toute occasion l’islam politique ?
Ne comprenez-vous pas qu’il est devenu plus, bien plus qu’une religion, le gilet de sauvetage d’une idéologie qui ne séduit plus que des nostalgiques de Staline, Mao et Che Guevara ?

§


(1) d’après Valeurs actuelles

 

31/05/2018

Marx réveille-toi !

 


 La collusion entre l’extrême gauche et l’islam politique « antisioniste » est maintenant connue et reconnue par des personnes qui, il y a peu, s’en étonnaient encore. Une affiche présentant le président de la République vêtu en uniforme nazi avec sur l’épaule un drapeau israélien était brandie dans le cortège de la manifestation du 26 mai. Quelques jours plus tard, dans un appel à manifester le 1° juin, on peut lire à la une du journal Informations ouvrières n°5035 le 30 mai 2018 :

 

« De Gaza à Haïfa, un seul sang, un seul destin ! »

 

 A faire retourner Karl Marx dans sa tombe. Vous me direz, depuis les procès de Moscou et le goulag, s’il nous regarde de là-haut, il en a vu d’autres. Toute notre histoire n’a été que lutte des classes, voilà ce qu’affirmait le Manifeste du parti communiste dans sa première page. Les théories nébuleuses qui évoquent depuis Gobineau, Rosenberg et Hitler le sang et le destin n’ont rien à voir avec la conception marxiste de l’histoire, ni même avec les conceptions utopiques ou réformistes du socialisme.

 On ne voit pas ce que viennent faire le sang et le destin dans le conflit israélo-palestinien. En Palestine comme en Israël, il y a des classes, des gens qui profitent et d’autres qui sont exploités. Des religieux qui voudraient que la loi des hommes soit subordonnée à celle d’un dieu, que les femmes soient soumises, que les écoles ne transmettent que l’écriture sainte. Des va-t’en-guerre qui ne raisonnent qu’en terme de roquettes et de bombes.

 Aux révolutionnaires d’Informations ouvrières, journal d’un parti ouvrier qui se dit indépendant, s’ils ont encore la faculté de penser par eux-mêmes, il faut conseiller de laisser le sang et le destin à leur place, c'est-à-dire sur les calicots des attardés qui rêvent peut-être encore d’un Reich de mille ans.

 

§

03/05/2018

Idéologie sans frontière.

 


 Non, les casseurs du premier mai ne sont pas des militants d’extrême droite. Les idées que ces derniers défendent sont tellement simplistes qu’elles sont facilement identifiables, donc condamnables. Le plus petit enfant sachant lire sera choqué par un slogan raciste. Pour preuve : dès les premières années de collège on fait visiter des musées et des mémoriaux de la déportation à des classes d’élèves pour les amener à réfléchir et à respecter les autres, quels qu’ils soient.

 Les inscriptions vues sur certains calicots du premier mai appellent à la violence. En même temps, elles ont un point commun : elles condamnent le capitalisme. Des individus du cortège s’en prennent à une agence bancaire, à un restaurant et à une concession automobile entre autres symboles du système qu’ils désignent comme une cible.

 On entendra l’extrême gauche « parlementaire » critiquer du bout des lèvres la violence « d’où qu’elle vienne » comme ils disent, mais son silence sur les slogans hurlés par les casseurs est assourdissant. Car l’extrême gauche qui parle dans toutes les radios et les télés a depuis longtemps choisi son camp : celui de l’opposition systématique à l’économie de marché certes, mais à une société dans laquelle le libéralisme économique est indissolublement lié aux libertés fondamentales, dont celle de manifester le premier mai derrière des banderoles appelant à la violence. Quelle est la frontière idéologique entre un militant anticapitaliste et un manifestant qui attaque une agence bancaire ? Elle est ténue. Un caillou.

 La différence entre le démocrate et le totalitaire, c’est que le premier, même si c’est parfois bruyamment, donne son avis personnel, le second selon ce qu’il faut qu’il pense. L’idée du fasciste qu’il soit de gauche ou de droite (avec cette différence citée plus haut, que les idées de gauche sont plus séduisantes) vient d’ailleurs que de lui-même : programme, charte, manifeste, bureau politique, réunion de cellule, congrès, tendance, fraction, faction, réseau, canal historique…(1)

 Les idées totalitaires ne sont pas le résultat d’une pensée, elles ne peuvent être que colportées. Elles infiltrent d’abord l’homme puis s’étalent sur les bannières.

 


§

 


(1) Je n'oublie pas non plus, comme je l'ai déjà écrit ici, que contrairement aux idées d'extrême droite, l'humanisme revendiqué par la femme ou l'homme de gauche est un moyen peu coûteux d'assurer leur bonne conscience. Vociférer contre le Front national ne constitue pas un programme politique, ils le savent. Mais ça donne un semblant d'existence.