02/01/2018
Une femme, policière...
couchée à terre, frappée à coups de pieds et de poings.
Où sont passées les féministes? Les avez-vous entendues?
09:28 Publié dans étrange | Lien permanent | Commentaires (2)
26/07/2017
Autour d’un mot de deux lettres
C’est un petit jeu auquel chacun s’amuse, qui consiste à se demander ce qui se serait passé si…
Pas toujours avec plaisir, il m’est arrivé plusieurs fois, dans les moments qui suivent un accident, un événement douloureux de me dire que les choses se seraient mieux passées si le feu tricolore était resté plus longtemps au rouge, si cette amie n’avait jamais fumé, si, si…
Certes, la puissance de ce mot est plus impressionnante encore quand il s’agit d’événements qui ont bouleversé l’histoire du monde. Lors de nuits d’insomnie les images et les suppositions défilent, toutes plus saugrenues les unes que les autres, mais au-delà des drames subis, que la meilleure volonté des hommes et parfois le manque de courage n’ont pu éviter dans notre longue histoire, pourquoi le cacher, le jeu du si est inévitable et même captivant. Ainsi je me demande ce qui se passerait s’il n’y avait qu’un continent ou si les dinosaures avaient survécu.
Si Homère avait vu clair,
si Pâris n’avait pas enlevé Hélène
et si Ulysse n’était jamais revenu ?
Si Phidias avait été privé de la vue,
si Socrate n’avait rien dit,
si Alexandre n’avait pas quitté la Macédoine,
si les oies du Capitole avaient bien dormi
et si César avait déposé les armes aux pieds de Vercingétorix ?
Si les coqs ne chantaient pas,
si Judas n’avait pas embrassé Jésus,
si les évangélistes avaient travaillé sur des cassettes enregistrées,
si Constantin ne s’était pas converti,
si les Amérindiens avaient disposé de missiles Tomahawk
et si Luther, ignorant les princes, s’était rallié aux peuples ?
Si Lénine était resté en Suisse faire du ski et de l’escalade,
si la démocratie avait triomphé des tsars en Russie,
si Liebknecht et Jaurès avaient été entendus,
si on n’avait jamais ajusté un fusil à la queue d’une fleur,
si les chants n’étaient jamais guerriers,
si la poudre n’avait pas été inventée,
si madame Hitler avait fait une fausse couche,
si Katyn et Oswiecim étaient restés des petits villages sans histoire
et si le premier geste de l’homme était d’aller vers son prochain ?
Si les hommes n’avaient pas le feu
ou s’ils le découvraient cinq cent mille ans plus tard ?
Si la roue n’avait pas été inventée,
si le tigre aux dents de sabre rôdait,
si on montait dans les arbres,
si on marchait à quatre pattes,
si on était tout nu
et si on communiquait par gestes et par cris ?
Si on savait ce qui allait arriver,
si on avait réponse à tout,
si on ne pensait plus,
si on ne se souvenait de rien
et si papa n’avait pas connu maman ?
§
13:30 Publié dans étrange | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : si, conditionnel, fiction
25/02/2017
Rêvons ensemble
Deux mille dix-sept. Rêvons un peu. On commence par donner du travail aux chômeurs longue durée, après tant d’années d’un travail souvent ingrat et peu récompensé, ils ont bien mérité de reprendre goût à la vie. Pour les jeunes ? Des études longues, enrichissantes, conclues par un diplôme un vrai, avec un emploi au bout, dans la recherche, allez, on va mettre la jeunesse du pays à la recherche, toutes les disciplines sont conviées, à commencer par la médecine, l’écologie, l’éducation des enfants, la conquête spatiale, la philosophie, la littérature et les mathématiques. J’oubliais l’essentiel : les beaux-arts. Voilà ce qui manque à nos jeunes : le sens du beau, de l’élégance, de la belle ouvrage. Qu’ils posent leur téléphone comme on pose une cigarette pour aller faire autre chose. Qu’ils aillent à l’essentiel, qu’ils creusent, qu’ils dressent, qu’ils sculptent, qu’ils peignent, qu’ils composent, qu’ils écrivent, qu’ils s’interrogent, qu’ils doutent, qu’ils pensent.
Rêvons un peu. Tout le monde mange à sa faim. Tous les petits enfants qui souffrent dans les hôpitaux sont entourés, choyés et guéris. Tous les enfants filles et garçons se rendent à l’école. Et puis…
…mais que se passe-t-il ? Toutes les télés du monde s’éteignent. Silence pesant dans les maisons. Mais une voix rassurante se fait entendre. Assis tranquillement dans tous les canapés du monde, un père et une mère appellent leurs petits enfants. Ceux-ci arrivent, mais pas tout de suite car ils sont désobéissants. Ils arrivent les petits, tout étonnés car c’est l’heure du match, et quand c’est le match, de papa dans la maison il ne reste que le corps. De maman, pendant le match, d’habitude on ne sait rien, en errance entre la cuisine, la lessive, les courses, le biberon du bébé, en tout cas une chose est certaine, elle n’est pas à la lecture, ni à l’écriture ni au piano. Donc on éteint les télés, on en finit avec ces nuisances qui nous séparent les uns les autres : écouteurs, téléphones, ordinateurs, moteurs, vaisselle, lessive et Pampers. Ils arrivent les petits, debout face aux parents assis tranquillement dans le canapé. On vous écoute les enfants. On vous écoute.
Des moments délicieux s’annoncent. Sur Internet, les sites antisémites, nazis et islamistes ont disparu. L’humanisme inexorablement tisse sa toile et se répand sur les ondes. On apprend que sur les sept continents (des approximations se glissent parfois dans les rêves) pas une seule personne, vous m’entendez, pas une seule personne n’est inquiétée pour ses idées politiques, philosophiques ou religieuses. Les chrétiens d’Orient se rendent à la messe en famille, saluant au passage les musulmans venus les acclamer. Sur les ondes courtes moyennes et longues les athées et libres penseurs s’expriment sans être censurés ni menacés par quiconque. Les personnes gays ou lesbiennes se promènent tranquillement dans les rues de La Havane et du Caire. En Perse un dictateur fou presse désespérément sur le bouton rouge qui doit déclencher l’offensive atomique, et rien ne se passe. L’annonce de son suicide est accueillie par un grand éclat de rire dans les rues, sur la place de la révolution, où sur un énorme bûcher constitué de cordes, de fouets, de matraques et de potences on brûle les livres sacrés et les journaux de la dictature. Des femmes s’amusent à se dévêtir et lancent leur tchador dans les flammes.
Les terroristes déposent les armes. Des partis hier encore ivres de conquête sur les terres et les âmes reconnaissent l’existence de l’état d’Israël. De l’autre côté la colonisation s’arrête. Un philosophe, là-haut dans les nuages –un philosophe, pas un dieu, car s’il y avait un dieu, il ne serait pas dans les nuages, et tous les problèmes seraient depuis longtemps résolus- un philosophe, là-haut dans les nuages se dit que la terre est à tout le monde, qu’il faut la partager. Dans les rêves il y a encore des philosophes.
Dans mon rêve tout ira bien pour les miens, mes petits enfants. Il y a vous aussi, à qui je souhaite que tout se passe comme dans un rêve, en famille, en santé, en joie de vivre, en bonheur.
§
13:46 Publié dans étrange | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : rêve, bonheur, 2017