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18/11/2011

Un candidat à l'élection présidentielle déclare:

 

« Je ne souhaite pas une baisse de la notation de la France… »

 

 Admirable. Enfin un homme politique responsable. Bien que fermement ancré dans l’opposition et concurrent déclaré de l’homme en place, il souhaite le succès de la France, succès que l’adversaire ne manquera pas de mettre à son propre compte. Etonnant.

On pouvait supposer que l’opposition souhaiterait un approfondissement de la crise mettant en lumière l’incapacité du président en place à la surmonter. Contre toute attente, nous avons affaire à un homme qui a le sens des responsabilités. Une carrure d’homme d’état si la crise s’approfondit. Dans le cas contraire, le président sortant restera en place au sommet d’une France dynamique, travailleuse, prospère, préparant pour ses enfants un avenir radieux d’amour et de paix. 

Mais si la note baisse ? Il faudra passer l’oral. Et là, on peut faire confiance à monsieur Hollande.

 

 §

 

08:48 Publié dans étrange | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : démagogie

16/07/2011

Le jour du quatorze juillet

 

  

 La musique qui marche au pas cela ne me regarde pas. Voilà ce qu’au fond de moi je pense, comme beaucoup de gens pour qui l’armée c’est pour faire la guerre, c’est des violences, des viols, des meurtres, des morts, de la détresse. Le jour du quatorze juillet, bien avant d’entendre la chanson du poète, je restais dans mon lit douillet. Des millions de français n’ont pas attendu le discours pacifiste d’écologistes en campagne pour savoir où mènent les défilés militaires. 

 Seulement voilà. Ces mêmes personnes qui brocardent les défilés militaires ont souvent une conception étrange du pacifisme. J’ai encore en mémoire les slogans de ces manifestants qui hurlaient contre l’installation des fusées américaines Pershing en Allemagne. A quelques kilomètres de là, du côté est, des SS 20 soviétiques, ils ne disaient mot.  

 Quand les troupes soviétiques écrasaient dans le sang les révoltes des peuples hongrois, polonais ou allemands de l’est, certes, les écologistes n’existaient pas encore, mais leurs maîtres à penser n’occupaient pas les boulevards à Paris. Pire, ceux qui en France s’indignaient de voir des ouvriers, des étudiants, des gens épris de liberté réprimés sans pitié par la force des armes et des chars d’assaut, étaient raillés et accusés d’être des agents de l’autre camp. 

 On accuse les forces de l’OTAN de semer la mort en Afghanistan, on était moins bavard quand l’armée rouge occupait le même pays. Ce n’est pas tellement qu’il y aurait de bonnes guerres, et d’autres mauvaises, mais ce sont les belligérants qui sont à maudire ou à excuser selon les cas, surtout selon l’opinion. 

 Quand le terrorisme commet trois mille meurtres en un jour, qu’il promet le paradis aux assassins, qu’il s’en prend aux peuples, aux femmes, aux chrétiens, les discours pacifistes sonnent creux. Aussi creux que ceux qui, le 6 juin 44, auraient appelé à la paix. La paix pour qui ? Pour les nazis ?  

 La paix pour qui, aujourd’hui ? Pour les terroristes ? 

 Pacifisme, d’accord. Mais partout et toujours.  

 

§

 

13/07/2011

Complot

 

 

Synonymes : cabale, conjuration, conspiration, coup monté, intrigue, machination, manigances, menées (d’après © Hachette Multimédia / Hachette Livre, 2001) 

 Calomnies, calomnies, il en reste toujours quelque chose. Ces « faits » ne datent pas d’hier. On nous en rabat les oreilles, et là qu’on le veuille ou non, la toile ne fait qu’amplifier les rumeurs. On a commencé par nous faire avaler que le pilote d'une Porsche aurait été l’auteur d’une tentative de viol sur une femme sans défense aux Etats-Unis. Comme par hasard, cet homme, de renommée internationale, était membre de l’opposition en France, et candidat à la présidence de la République, favori de tous les sondages. Sans commentaire. On s’en prend maintenant à une candidate déclarée de l’opposition, je dis maintenant, mais depuis des mois sinon des années, cette femme subit les attaques de partout et de nulle part, attaques allant même jusqu’à laisser supposer qu’elle aurait eu des liens avec un homme qui lui-même aurait eu de mauvaises fréquentations. Pas de quoi en faire un pataquès. On nous dit –qui : on ? Regardez-les ces courageux anonymes- on nous dit quoi ? J’ai perdu le fil. Oui, on nous dit que cette dame boit. Mais qu’est-ce qu’on en a à foutre ! Si c’était vrai, cela la rendrait presque sympathique dans ce monde envahi par les pisse-vinaigre. Ajoutez à cela, dans sa bonne ville de Lille, une vague histoire de piscine dont les horaires ne conviennent pas à tout le monde… Franchement, dans les annales de la république, on a vu pire.  

 Mais le pire, justement, le voilà : toutes ces choses n’étaient que des rumeurs. L’homme en question (aux mauvaises fréquentations) est introuvable. Non seulement il y a des piscines à Lille, mais il y en a pour tous les goûts et à tous les horaires, pour les hommes et même, tenez-vous bien… pour les femmes ! Quand à la dame en question, il s’agirait d’une madame Aubry, une pure invention de la droite, car cette dame n’existe pas.

 

« La manie d’attribuer à des complots les phénomènes intellectuels et sociaux, idée fixe tournée en dérision quand elle apparaît chez les fonctionnaires du maintien de l’ordre, deviendrait-elle signe de hauteur de vue quand elle se manifeste chez des penseurs socialistes ? Au vrai, les régimes socialistes et apparentés n’ont jamais expliqué leurs oppositions autrement. Pour eux, on le sait, il n’y a pas de divergence sincère par rapport au dogme ni de contradiction légitime portée au pouvoir, qu’elle soit politique, sociale, philosophique, artistique, et même scientifique : il n’y a que des conspirateurs à la solde de l’ennemi, ou des fous. » (1) 

Ainsi s’exprimait Jean-François Revel… il y a 34 ans.  

§ 

(1) La nouvelle censure, un exemple de mise en place de la mentalité totalitaire, Robert Laffont, Paris 1977, pages 257-258 ;