23/02/2014
Un domaine où l'art et l'argent... (suite)
Voici les photographies promises. Elles ont été prises au début des années soixante avec l’appareil Mosquito en bakélite que les usines Simca où travaillait mon père m’avaient offert à l’occasion de Noël. La qualité sur l’écran n’est pas exceptionnelle, mais l’optique rudimentaire du Mosquito n’est pas seule en cause. La numérisation est faite à partir de tirages 18x24. N’étant pas un expert en informatique, je ne sais pas faire mieux. Qu’elle était belle l’Ariane ! On pouvait monter à trois devant, sans ceintures évidemment !!! Vous imaginez cela aujourd’hui ? Mais ça ne fait rien, on était heureux, elle nous a emmenés plusieurs fois en Auvergne, et même en Italie à 60 kilomètres heure de moyenne, sauf quand il fallait monter un col, car nous étions des aventuriers, les grands tunnels qui traversent les montagnes n’existaient pas.
cliché M.Pourny
Aurillac, les bords de la Cère en 1960 cliché M.Pourny
cliché M.Pourny
Le château du Grand Pressigny en Touraine (vers 1960)
11:27 Publié dans Photographie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : simca ariane, aurillac, grand pressigny, mosquito
19/02/2014
Crèche Baby-Loup, un projet expérimental unique en France
Suite à la pétition « Crèche Baby-Loup : Appel à toutes les consciences républicaines !» en mars 2013, j’ai reçu ce message que je communique à mon tour :
« Chers soutiens,
Depuis le 19 mars 2013, jour où la Cour de Cassation a semblé invalider notre modèle de vivre-ensemble, les choses n'ont pas été simples pour l'association Baby-Loup. Conflits de loyauté, menaces, tentatives de mise en échec de nos actions de solidarité... Exposés à un climat délétère, nous avons été contraints de fermer notre crèche associative de Chanteloup-les-Vignes au 31 décembre 2013. Sans les centaines de lettres de soutien venant de toute la France que vous avez contribué, par votre engagement, par votre parole, à nous faire parvenir, nous n'aurions peut-être pas eu la force d'envisager une suite à ce projet d'établissement d'accueil pour la Petite Enfance ouvert 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, en capacité d'apporter des réponses adaptées à la plupart des difficultés que les familles peuvent rencontrer (plannings de travail atypiques et changeants, tentatives de réinsertion dans l'emploi, hospitalisations, ruptures de domicile, violences intrafamiliales...). Un projet expérimental depuis plus de 20 ans, unique en France et respecté dans toute l'Europe, qui a démontré que des modes de garde à la carte sont possibles, et pourraient faciliter le quotidien des citoyens dans l'ensemble des Régions, si jamais elles le décidaient.
En respect de vos marques d'affection pour un modèle social particulièrement utile, nous n'avons pas attendu la "résistance" de la Cour d'Appel de Paris du 27 novembre 2013 pour engager le temps de l'espoir plutôt que celui de la désillusion. Après des mois de travail, nous pouvons aujourd'hui vous annoncer qu'une nouvelle structure Baby-Loup existera. Un projet architectural spécifiquement adapté à notre manière de travailler est en effet en train de se concrétiser sur la commune de Conflans-Sainte-Honorine, à quelques kilomètres seulement de notre ancien lieu d'activité. Les travaux ont débuté au milieu du mois de décembre et devraient s'achever à la fin du mois de février. En parallèle, nous avons déménagé ce que nous pouvions conserver de notre équipement dans un entrepôt et, en l'attente d'une ouverture espérée pour le courant du mois de mars prochain, nous avons investi des locaux provisoires dans lesquels nous accueillons actuellement les parents du département pour étudier en détails leurs besoins, ainsi que divers formateurs pour que notre personnel puisse perfectionner les différentes pratiques (éveil culturel, soins thérapeutiques, accompagnement psychologique...) qu'implique l'accueil bienveillant de jeunes enfants au quotidien.
Si renaissance il y a, nous ne pouvons toutefois vous cacher que l'opération a d'ores et déjà englouti l'ensemble des financements que l'association a pu obtenir, ce qui ne pourra que fragiliser sensiblement ses prochaines années de fonctionnement. Malgré les dons de particuliers que nous avons reçus ces derniers mois (venant d'ailleurs souvent de personnes modestes dont nous ne pourrons jamais assez saluer la générosité), force est de constater qu'il nous manque des fonds pour aménager proprement ce nouveau lieu et pouvoir ainsi l'investir avec le professionnalisme et la sérénité que méritent les familles.
C'est pourquoi nous nous permettons de vous solliciter à nouveau, connaissant votre exceptionnelle capacité de mobilisation, afin que notre association puisse bel et bien continuer de vivre et d'inventer les politiques familiales du futur. Si vous le voulez bien, vous pouvez donc dès maintenant dire et faire dire à l'ensemble de vos connaissances que chacun est aujourd'hui en mesure de sauver Baby-Loup en envoyant dans les prochaines semaines, décisives, un chèque de contribution au nouveau siège social du projet, soit :
Association Baby-Loup, 1 rue Camille Pelletan, 78700 CONFLANS-SAINTE-HONORINE
En attendant de pouvoir vous montrer le résultat concret de vos participations, nous vous remercions du fond du cœur pour votre reconnaissance et votre attention.
Solidairement vôtre,
L'équipe de Baby-Loup »
§
Pour plus d’information sur les activités de Baby-Loup, ainsi que plus généralement sur la lutte que mènent les défenseurs de la laïcité contre l’obscurantisme religieux, je vous conseille le site :
09:47 Publié dans annonces | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : crèche baby-loup, laïcité, conflans-sainte-honorine
06/02/2014
Rire
Je me rappelle une discussion après la sortie du film « La vie est belle ». Il faut une certaine liberté d’esprit pour apprécier les effets comiques qui cadencent cette reconstitution du crime perpétré par la barbarie nazie. En particulier la scène où les détenus dans leurs châlits écoutent sans comprendre le Kapo qui profère en hurlant des menaces de mort. Il fallait traduire, c’est Roberto Benigni –réalisateur et acteur principal- qui s’y colle et ça l’arrange, car son fils est là aussi, il lui avait promis un beau cadeau. Le voilà donc qui raconte une histoire de concours avec des prix à gagner, un discours à l’opposé bien sûr de celui de la grosse brute en uniforme qui annonce tous les malheurs possibles. Certes l’opposition entre les deux discours, et la façon dont ils sont prononcés sont risibles, elles révèlent aussi que l’irrationnel n’est pas du côté qu’on croit. Les paroles du père en complet décalage avec celles du kapo sont celles de la raison, ce qu’elles traduisent, c’est l’amour d’un homme pour son fils. On rit, on pleure en même temps. Quelle belle manière de montrer l'absurdité du fascisme ! Un chef d’œuvre.
Cela n’a pas plu à tout le monde. Certains de mes amis n’ont pas ri, j’ai même entendu qu’il ne fallait pas. Je mets de côté le char américain libérateur dont la présence à l’issue du film n’est pas appréciée par les pacifistes de gauche qui auraient sans doute préféré un char soviétique, passons, ce n’est pas mon propos. Pourquoi ne faut-il pas rire devant une situation, si elle est comique ? Faut-il se retenir ? Y a-t-il des choses dont on peut rire, et d’autres dont on ne peut pas ? Je ne sais pas répondre à cette question. Pierre Desproges s’en sortait en disant qu’on pouvait rire de tout mais pas avec n’importe qui. Peut-être faut-il distinguer aussi rire et moquerie.
Beaucoup d’humoristes aujourd’hui s’en prennent avec délice aux célébrités. Ils se font imitateurs et certains possèdent un don indubitable pour l’art de la caricature. D’autres n’ont pas ce don et ridiculisent leurs cibles pour leur aspect physique, corpulence, petitesse, habillement, pour leur difficulté d’élocution. A l’heure où juger les hommes selon leur faciès est interdit, le succès rencontré par ces artistes est étrange.
A la petite école, je me rappelle avoir été surnommé « pourri », « fourmi », « fourni », cela ne me plaisait pas, sans me rendre malade pour autant. J’imagine quelle doit être la détresse d’un enfant montré du doigt à cause de sa couleur de peau, de son aspect physique ou de son infirmité. Pas la peine de se rendre en Allemagne dans les années trente pour s’en faire une idée. L’effet de groupe est le carburant de la moquerie. C’est ce qui la distingue de l’humour qui est le produit d’une observation autant que d’une réflexion, pour celui qui le fait et pour celui qui écoute. Il peut être acerbe, cruel et même noir, il ne vise personne et n’a qu’un but : provoquer le rire. Avec un petit quelque chose en plus, il rassemble les gens, fait oublier leurs différences, il arrive même à déboulonner les idoles. Les systèmes totalitaires ne l’aiment pas, le condamnent, l’exilent, l’enferment. La moquerie par contre, toujours dirigée contre les autres, n’est pas incompatible avec le totalitarisme. Elle divise, désigne, dénonce et provoque la haine.
Etonnante cette exigence soudaine du respect de la liberté d’expression…de propos antisémites. Cette liberté, quelques pauvres esprits ont pu l’exprimer devant des synagogues et même devant le camp d’extermination d’Auschwitz. En démocratie, beaucoup de choses sont permises car on ne met pas un policier derrière chaque citoyen. Mais si par malheur un jour le pouvoir était confié à ces gens, ils seraient les premiers à tout interdire, sauf à se moquer des gens qui ont un long nez, de grandes oreilles, une jambe plus courte que l’autre, des taches de rousseur ou des cheveux crépus. Certains n’hésiteraient pas à humilier un cabotin sous prétexte qu’il porterait une barbe et n’aurait pas la couleur de peau des gens d’ici. Mais cela, les démocrates s’interdisent de le faire, car sous nos latitudes le racisme est un délit.
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09:38 Publié dans Antisémitisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : benigni, humour, moquerie, haine