16/04/2014
L'Europe à l'origine de tous les maux ?
C’est l’opinion de la Fédération nationale de la Libre Pensée qui…
« …fidèle à ses traditions et à ses principes, pose franchement et fraternellement la question à tous les démocrates, les républicains, les laïques de France et d’Europe, à leurs organisations : Peut-on avancer vers la démocratie, la laïcité, la paix en Europe en conservant une structure oppressive, totalitaire et cléricale ? Qui peut le penser sincèrement ? »
Diable ! Ces gens-là n’aiment pas l’Union européenne. Si l’on consulte les citoyens de ce pays, on constate que c’est une opinion largement partagée. Parfois avec raison, mais je remarque que lorsque les institutions européennes réparent une injustice, ou qu’elles aident au financement d’un projet national, il n’y a pas grand monde pour relever le fait. Mais je comprends la colère des personnes qui sont victimes de la crise. Quoi de plus logique que de s’en prendre à ce qu’il y a de plus haut ? Cela ne justifie pas la propagation d’erreurs grossières ou pire de mensonges, simplement dans le but de récupérer la colère ambiante dans un but exclusivement politicien. Les termes employés dans ce texte sont très forts, ils seraient à l’extrême limite acceptables pour orner des calicots entre Bastille et République afin de réveiller la foule. Mais venant de personnes qui se nomment libres penseurs, le vocabulaire employé pourrait faire rire s’il n’était aussi mensonger.
Opprimer, c’est soumettre à une autorité excessive et injuste, persécuter par des mesures de violence. Quelle est la nation qui dans l’histoire n’a pas abusé d’une injuste autorité, n’a pas usé de violence pour assumer son pouvoir ? Y en a-t-il eu une seule ? Non. Les nations qui composent l’Europe aujourd’hui n’ont pas attendu l’Union européenne pour imposer à leurs peuples respectifs austérité, chômage, baisse du pouvoir d’achat, et mesures de violence. Est-il besoin –pour la France- de rappeler l’ère gaulliste, les réquisitions lors des grèves ouvrières, la répression policière, la stricte limitation des libertés publiques ?
Totalitaire : le mot a échappé à l’auteur de ce texte, qui a dû confondre l’Union européenne avec Cuba, l’Iran, la Chine ou la Corée du nord. A moins que… notre libre penseur ait réussi à faire passer clandestinement ce message depuis le fond de sa prison où il fut jeté sans ménagement par l’horrible régime policier européen.
Cléricale : c’est un fait que la France, l’Italie, l’Allemagne, la Pologne, l’Espagne et d’autres ne l’ont jamais été, cléricales. Avant l’instauration de l’Union européenne, les citoyens ou sujets de ces nations, non contents de nager dans le bonheur, étaient d’affreux mécréants, méprisant tout ce qui de près ou de loin ressemblait à un dieu, un pape, un évêque, un curé, un pasteur. D’ailleurs la Fédération de la libre pensée n’existait pas encore, étant à cette époque: sans objet. Maintenant que l’Union a placé un pape sur le trône, tout a changé, on reconstruit les églises, on impose par la force baptêmes, communions et mariages religieux, on fixe des crucifix dans les salles de classe, les femmes habillées de noir restent clouées dans leur cuisine, une lourde croix autour du cou. France laïque, pourquoi nous as-tu abandonnés ?
Trève de rigolade, gardons-nous de ces mauvais prophètes qui montrent du doigt l’ennemi, si les choses étaient si simples, il y a longtemps que le bonheur des peuples aurait cessé d’être un projet. Si l’Europe était tout cela : oppressive, totalitaire et cléricale, il faudrait sur le champ appeler à l’insurrection. Pour ma part, avec l’âge mais aussi l’expérience, je suis fatigué d’entendre des propos aussi tranchés et définitifs, je serai tenté de demander à ces va-t’en-guerre : s’insurger sans savoir pourquoi, pour qui ? Surtout pas pour asseoir sur le trône des militants qui n’ont rien de libre, et dont la pensée se réduit à quelques slogans racoleurs.
Avant de nous débarrasser du totalitarisme européen, nos libres penseurs feraient bien de faire le ménage en eux-mêmes, de mettre définitivement de côté leurs préjugés j’oserai même dire leur nationalisme, et de revenir à une idée simple, qui fut et c’est le paradoxe, celle de leurs maîtres à penser, que l’ennemi principal est dans leur propre pays.
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19:30 Publié dans libre pensée | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, union européenne, libre pensée
09/04/2014
La maison de Colette à Châtillon-Coligny
Châtillon-Coligny, la maison de Colette Seagull 6x6, cliché M.Pourny
Châtillon-Coligny, le grenier à sel Seagull 6x6, cliché M.Pourny
10:06 Publié dans Photographie | Lien permanent | Commentaires (0)
03/04/2014
Le Seagull 6x6 bi-objectif
Après l'examen des Fed, Zorki, Zenit et Lubitel, quittons –provisoirement- l’Union Soviétique pour nous rendre en Chine. Voici un appareil photographique de grande qualité qui produit des clichés de format 6 x 6 cm. Même conception que le traditionnel et très connu Rolleiflex 6x6 bi objectif. A l’époque toutefois, dans les années soixante, le modèle allemand valait trois ou quatre fois le prix du chinois.
Contrairement au Lubitel présenté précédemment, très rudimentaire et construit en bakélite, le Seagull 6x6 est un appareil perfectionné, tout en métal dont la façade et les flancs sont recouverts de cuir.
cliché M.Pourny
Dimensions : largeur 105mm boutons d’armement et de mise au point inclus, profondeur 100mm, hauteur capuchon fermé 145mm.
L’objectif de prise de vues, un HAIOU-31, d’une focale de 75mm ouvre à 1 :3,5, le diaphragme ferme à 1 :22 ; mise au point de 1m à l’infini, réglage par bouton tournant sur le flanc gauche, exactement comme sur le Rolleiflex. L’ensemble de la platine qui porte les optiques se déplace sans accroc ni jeu, preuve d’une mécanique de qualité. Une échelle de profondeur de champ figure au centre de la molette de mise au point, sur mon appareil, le disque central reste fixe, le mécanisme est bloqué, sans doute par l’oxydation.
L’objectif de visée est un 75mm ouvrant à 2,8. Il renvoie une image (inversée gauche droite) bien nette de luminosité moyenne sur un dépoli quadrillé (très utile pour les vues d’architecture) de 5x5cm légèrement inférieur au format du cliché : 5,6x5,6cm. La visée est facilitée grâce à une loupe escamotable, et pour la prise de vue à hauteur d’œil, un volet s’ouvre dans le capuchon, ouverture qu’il faut faire coïncider avec le carré d’1cm de côté découpé dans le volet arrière (viseur iconomètre, un bien grand mot pour peu de chose).
Les deux optiques peuvent être équipées de filtres au diamètre vissant de 34mm. Elle sont protégées par un double capuchon en plastique noir.
L’obturateur (central) propose les vitesses de 1 seconde au 1/300°, et la pose B. Les vitesses lentes sont disponibles ½°, ¼°, 1/8°, 1/15° (le Lubitel en est dépourvu). Synchronisation au flash électronique pour toutes les vitesses. L’armement se fait en abaissant un levier au-dessus du bouton des vitesses. Attention, il n’est pas couplé à l’avancement du film…danger des doubles expositions non voulues !
Les réglages de celles-ci et du diaphragme s’effectuent par leviers bien accessibles de chaque côté de l’objectif principal. C’est un appareil qui peut (pour une fois) faire le bonheur des gauchers autant que des droitiers, car les manipulations nécessaires sont bien réparties. A droite : armement, déclenchement, vitesses ; à gauche : diaphragme et surtout mise au point. L’appareil peut être porté indifféremment à gauche ou à droite. A mon avis plutôt à droite, car le pouce et l’index de cette main sont encore disponibles pour les 3 opérations citées plus haut. A noter la présence d’un retardateur et d’un filetage pour déclencheur souple. Sous le boîtier, un écrou standard pour trépied.
Le Seagull tout métal avec ses optiques en verre minéral est assez lourd, une bandoulière est nécessaire.
Le chargement du film 120 (très important, ce format est toujours disponible dans le commerce) se fait comme sur les 6x6 bi objectifs type Rollei, le dos pivote (fermeture à double sécurité) et laisse une bonne place pour l’introduction ou le retrait du film. A faire en lumière atténuée, car ces pellicules ne sont pas protégées dans une cartouche comme en 24x36 !
Un dernier mot sur l’avancement du film, il se fait en tournant le gros bouton moleté à droite du boîtier, le compteur de vues est au centre de celui-ci. Un conseil déjà donné : n’avancer la pellicule jusqu’à la vue suivante qu’au moment de prendre la photo, sinon les têtes de linottes dans mon genre qui ne se souviennent jamais si la vue a été prise ou non risquent soit le cliché vierge, soit et c’est plus grave : la double exposition.
Je montrerai quelques photos prises avec cet appareil, merveilleux cadeau de Patricia et Jean-Luc! Passionnés de photo et de beaux objets, à bientôt !
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10:07 Publié dans Photographie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : seagull, collection, photographie, moyen-format