15/07/2010
"Je ne veux pas voir l'immensité de ton univers..."
Des ressortissants cubains libérés ont pu gagner l’Europe. Qu’avaient-ils fait ces gens pour être si longtemps privés de liberté ? J’ai beau lire les journaux, je n’y apprends rien. Peut-être ont-ils été emprisonnés parce que… ils existaient tout simplement. Cela s’est vu dans le passé. Toutes les catégories ethniques, sociales, politiques ont été touchées par ce phénomène au cours de l’histoire. Le pire a été atteint au XX°siècle où l’existence de millions de gens devint insupportable pour les grands régimes totalitaires. Dans un cas, les victimes furent les juifs et les tziganes. Dans l’autre, des paysans trop attachés à leur terre, des peuples sacrifiés et livrés à la famine, des nations entières déportées, des millions condamnés à survivre loin de chez eux, dans des contrées sauvages.
On dit que les dictatures ne souffrent pas d’opposition. Mais ce qui pour eux est insupportable, c’est la vie, la vie tout simplement. Ces régimes tirent sur tout ce qui bouge. La vie est un danger pour des états animés par un Guide un seul ou une Idée une seule. Pour les idéologues de ces systèmes, la réalité n’est pas celle qui est donnée de voir et de vivre, souvent dans les conditions les plus douloureuses, mais celle qui doit être. Les pires souffrances ne doivent-elles pas être acceptées si l’on veut le bonheur dans un Reich qui doit durer mille ans ? Si l’on a en vue, à la fin des fins, la construction d’un monde où chacun aura selon ses besoins ? Alors, pensez, les juifs, les gens du voyage, les syndicalistes, les démocrates, les philosophes et les poètes, tous ces empêcheurs d’imposer l’Idée, de mettre en place le Système, qui pourrait s’indigner de leur liquidation, sinon des ennemis du Peuple, des agents de l’Etranger ? Ces femmes et ces hommes de courage, le plus souvent dans l’impossibilité de faire connaître leur existence hors des frontières de l’état-prison, résistent tout seuls, meurent d’une balle dans la tête, croupissent dans des geôles dont la presse internationale nous dit peu de choses, car dans ces pays la presse internationale ne s’aventure pas hors des bâtiments officiels, et encore, quand elle réussit à passer la frontière. Il est significatif que sur la même île, les conditions de détention des prisonniers de Guantanamo ont fait le tour du monde sur tous les écrans, internet et les journaux, alors que, à quelques kilomètres de là peut-être, des opposants au régime castriste finissent leurs jours en prison sans que personne ou presque n’en soit informé. Il a fallu la chute de Sadam Hussein pour que l’on apprenne quel était le sort terrible réservé aux démocrates irakiens. Quand à la Corée du nord, tout semble aller pour le mieux, le communisme en construction réserve au monde de belles surprises dans un avenir proche.
Dans ces pays donc, la réalité n’est pas celle qui est vécue au jour le jour, mais celle qui doit être. C’est une idée ancienne, selon laquelle nos sens nous trompent, la seule réalité vraie ne peut nous être donnée que par le travail de l’esprit, par l’intellect. L’idée selon laquelle l’homme vit dans le projet, oh combien cette idée peut faire de mal ! Car en scrutant l’horizon avec une longue vue, on risque de ne pas voir où nous marchons et, comme disait le philosophe, de tomber dans un trou. C’était très beau en 1961 d’entendre Youri Gagarine s’adresser au monde depuis son véhicule spatial, premier voyage de l’homme hors de l’atmosphère terrestre. Imaginez qu’au lieu de cela, les journaux du monde entier aient consacré leur une à décrire la condition de vie et de mort des milliers de déportés politiques en Sibérie ! Impensable, au sens strict du mot. L’avenir, c’était Gagarine, et pas seulement pour les journaux communistes. Pourtant en ces jours sombres, la réalité était plus que jamais à nos pieds, sur notre bonne vieille terre, et les dissidents soviétiques ont dû se sentir bien seuls.
J’évoquais ces cubains récemment libérés, sans oublier ceux qui sont encore emprisonnés. Qu’ont-ils fait, sinon ne pas avoir saisi la situation réelle de leur pays, celle d’un avenir en construction. Ils ont fondé leur jugement sur ce qu’ils voyaient, ce qu’ils entendaient, ce qu’ils ressentaient, ce qu’ils vivaient, sans replacer ces impressions dans la perspective globale de l’édification du communisme. Le monde apprendra un jour qu’ils étaient dans le vrai et que l’état qui les privait de liberté était entre les mains d’une clique qui s’était arrogée le droit de décréter ce qui était vrai et ce qui ne l’était pas.
Finalement, si parfois les sens nous trompent, l’esprit peut nous tromper aussi. Et les conséquences en sont incalculables. Je ne résiste pas à l’envie de faire partager ces quelques mots du bon vieux Lucrèce :
« …la plupart de telles erreurs sont imputables aux jugements de notre esprit, qui nous donne l’illusion de voir ce que nos sens n’ont pas vu. Rien n’est plus difficile en effet que de faire le départ entre la vérité des choses et les conjectures que l’esprit y ajoute de son propre fonds. » (1)
(1) De la nature, livre quatrième, dans lequel –chose étonnante- Titus Lucretius Carus né en 98 avant notre ère, avait prévu la chute du mur : « Enfin si dans une construction le plan fondamental est faux, si l’équerre trompe en s’écartant de la verticale, si le niveau a des malfaçons, il sera fatal que tout le bâtiment n’ait que vices : difforme, affaissé, penchant en avant ou en arrière, sans aplomb ni proportions, il menacera de tomber, et tombera en effet par parties ; or toute la faute sera aux premiers calculs. » (446-524) Garnier-Flammarion, ed.1964 pp.130-131
§
Laisse-moi ici, auprès des orphelins
Au traître, Fidel Castro.
…Je ne veux pas voir l’immensité
de ton univers : laisse-moi ici,
auprès des orphelins.
Pour continuer de vibrer parmi
ces quelques empans de pierres
et de mousse
je me contente de la lumière
qui habite mon cœur,
le soleil quotidien des naufragés
et la droite opportune.
A moins que tu n’aies
peut-être
mieux à offrir
dans ton monde
fait de foules écrasantes,
de chiffres,
de calculs
et du sourire polissé
qui affleure à tes lèvres ?
Ernesto Dias Rodriguez,
poète interdit, condamné à 40 ans de prison, comme opposant à la dictature. Il est torturé, mais ne cesse de protester, à demi nu, refusant de porter la tenue de prisonnier. Libéré et expatrié de Cuba en 1991 grâce à une vigoureuse campagne menée par le parti communiste français… non, je plaisante !!! Libéré et expatrié de Cuba en 1991 grâce à une vigoureuse campagne en faveur de sa liberté menée par les Pen Clubs de France et des Etats-Unis.
[Avec mes remerciements aux éditions Gallimard, à Reporters sans frontières, à la FNAC, pour ces extraits de l’Anthologie de la poésie cubaine censurée, proposée par José Valdès, éd. Gallimard, 2002.]
§
19:43 Publié dans Totalitarisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : totalitarisme, communisme, nazisme, cuba, castro
10/07/2010
Sur la liberté de l'internaute
Suite à un projet de réglementation sur Internet, visant à ce que les personnes qui s’expriment le fassent en leur nom et non sous un pseudonyme (1), j’ai entendu :
Les blogueurs veulent défendre la liberté !
Les blogueurs tiennent à leur liberté !
Une loi obligeant les gens à exprimer leurs opinions en leur propre nom serait donc liberticide ? Sacrebleu, qu’elles sont loin les leçons de morale de nos maîtres de l’école primaire ! Qu’ils sont loin les idéaux de ces penseurs lumineux lus et commentés dans nos classes des lycées ! Des noms prestigieux se rappellent à moi, les Socrate, les Bruno, les Galilée, les Lavoisier, les Louise Michel, les Zola, les Albert Kuntz, les Sakharov, les Soljenitsyne, les Plioutch, tous ces héros dont beaucoup d’entre nous ne connaissent que le nom, ces héros qui parlaient, qui écrivaient, qui clamaient leurs convictions, jusqu’à la porte des prisons, parfois au pied du bûcher, dans les couloirs de la mort, entre les barbelés du goulag, ces porte-drapeau de l’humanisme, du progrès, de la raison, de l’intelligence, n’auraient jamais eu l’idée saugrenue de s’exprimer sous un faux nom, d’ailleurs se seraient-ils cachés, Platon n’aurait rien écrit, la terre serait encore au centre du monde, le peuple de Paris aurait accepté l’humiliation, Dreyfus aurait été définitivement jugé coupable, les fusées V2 auraient atteint leur objectif, entraînant peut-être la victoire du nazisme, les droits de l’homme en URSS seraient restés lettre morte, et le totalitarisme encore une réalité.
Les grandes idées ne sont jamais anonymes (2). C’est aux pénitents de porter la cagoule, aux bandits de masquer leur visage pour échapper à la justice. Les idées et les actes qui ont changé le monde furent toujours œuvres humaines, résultats de la pensée, du travail, du courage aussi de femmes ou d’hommes en chair et en os. Certes il leur fallut parfois se cacher, agir secrètement, pour échapper à la répression d’un pouvoir tyrannique. Mais la clandestinité n’est pas l’anonymat. Quand pour faire entendre sa voix, on risquait sa vie et celle de sa famille, quand pour libérer un peuple on devait rester dans l’ombre… mais pourquoi parler à l’imparfait ? Que des opposants au régime islamiste en Iran se cachent, qui leur reprochera ? Qu’en Chine les internautes s’abritent derrière un pseudonyme, qui s’en offusquera ?
La volonté de ces personnes confortablement installées en société démocratique, à voir dans l’anonymat la préservation de leur liberté paraît bien ridicule ! Ces propos déshonorants, attaques à la personne, injures, dérives antisémites, négationnistes et néo-nazies, sans parler des textes et photographies diffusés par des pédophiles sont-ils l’expression de la liberté ? Serait-ce une atteinte aux libertés démocratiques de les interdire ? L’anonymat est trop souvent l’innommable. La lâcheté de ces-auteurs-qui-n’en-sont-pas est à la mesure de l’irrationalité de leurs élucubrations. Qu’on les contraigne à décliner leurs noms, ils disparaîtront.
J’ai bien conscience que c’est un combat perdu d’avance. Les séraphins (3) qui hurlent aux lois liberticides quand on propose d’interdire la dissimulation de son visage sauf en période de carnaval, qu’on autorise la police à ouvrir les coffres des voitures pour éviter les attentats et combattre le trafic de drogue, qu’on passe au scanner les passagers en aéroport, qu’on interdise le port de la cagoule (4) aux manifestants, qu’on installe des caméras qui permettent d’identifier les délinquants, nos bons angelots clameront qu’au nom de la liberté il est interdit d’interdire, et que la démocratie consiste à cultiver l’irresponsabilité. Un raisonnement qui tient la route ! Vous n’êtes pas sans savoir que, par sa tenue provocante la jeune fille violée l’avait bien cherché, que l’agresseur de la vieille dame était dans le besoin, que le père qui maltraite ses enfants avait lui-même été maltraité, que le pédophile avait été violenté dans son jeune âge, que les caïds de banlieue sont en désespérance, que le terrorisme est lié à la misère, que le port du capuchon, de la casquette ou du foulard sont autant d’expressions d’une identité culturelle que la méchante société occidentale s’efforce d’annihiler. Quant aux victimes, la jeune fille, la vieille dame, l’enfant maltraité ou violé, le locataire d’un logement en banlieue qui a peur de rentrer chez lui, ils n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes. A eux il est interdit de se plaindre.
Alors que sur le net, on continue en cachette à déverser des propos immondes sur tout et sur rien, quelle importance ? Je dirai cependant à ces chaperons (5) de la délinquance organisée que je n’ose imaginer le mal que ces innomés de la toile pourraient faire si un régime du type Vichy voyait le jour. Il y eut à l’époque quantité de dénonciations anonymes. Alors, à l’échelle d’Internet…
§
(1) pseudo-, composant grec tiré de pseudos, fausseté ; un pseudonyme est un faux nom.
(2) anonyme adj. et n. 1. Se dit d’une personne dont on ignore le nom, ou d’une œuvre sans nom d’auteur. Écrivain anonyme. Ouvrage anonyme. Lettre anonyme, que son auteur n’a pas voulu signer. © Hachette Multimédia / Hachette Livre, 2001
(3) séraphin n. m. Ange décrit par Isaïe avec trois paires d’ailes. THEOL Séraphins: premier chœur de la première hiérarchie des anges.
© Hachette Multimédia / Hachette Livre, 2001
(4) Cagoule (la), nom donné au Comité secret d’action révolutionnaire (C.S.A.R.), organisation d’extrême droite fondée en 1935 par Eugène Deloncle. De 1935 à 1941, elle réunit des groupes armés pour lutter contre le communisme. Elle organisa notam. l’assassinat de Marx Dormoy (1941).
© Hachette Multimédia / Hachette Livre, 2001
(5) espèce de coiffe, et personne qui en « couvre » une autre (d’où chaperonner).
10:57 Publié dans Colère | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : internaute, blogueur, liberté d'expression, anonymat, pseudonyme
06/07/2010
Où l'Eglise et l'Islam font bon ménage...
Lu dans Les échos n°77, Saintes-est, mars 2010, sources des textes La Croix, Panorama, Zenit, France catholique :
France : L’Institut catholique de Paris réalise une idée de la République française
Lancée par la République française et réalisée paradoxalement par l’Institut catholique de Paris en raison du refus, au nom de la laïcité, des universités publiques de dispenser un programme de mise à niveau à des étudiants de confession musulmane, les imams ou aumôniers musulmans parmi eux six femmes ont reçu leur diplôme universitaire « interculturalité (1), laïcité et religions » à l’Institut catholique de Paris.
L’une d’elles, mère de cinq enfants, arrivée il y a neuf ans de son Algérie natale, fut d’abord aumônier de prison agréée. Elle est désormais aumônier militaire, à l’hôpital militaire de Lyon et à l’Ecole de santé. Elle a suivi la formation mise en place par l’Institut catholique de Paris, destinée « aux cadres religieux, culturels ».
« Cette formation me permet de mieux comprendre, donc de mieux expliquer les codes culturels de la société française et les principes du pacte social sur lequel repose la société, et d’aider les musulmans à vivre leur religion de manière sereine dans un pays très sécularisé.» Cette formation suscite un intérêt croissant.
Fin de citation.
Catholiques et musulmans sont enfin réunis pour la défense de la laïcité et du pacte social. On ne saurait trop les en remercier, en ces heures sombres où démocrates, libres penseurs, agnostiques et autres blasphémateurs mettent en péril l’idéal républicain. Allah akbar, amen.
(1) interculturel, elle adj. Didac. Qui concerne les rapports entre plusieurs cultures.
© Hachette Multimédia / Hachette Livre, 2001
Dans l’atmosphère morose de notre société en crise, l’interculturalité pourrait changer bien des choses. Dans un complexe nautique par exemple, on peut très bien concevoir une baignade commune pour catholiques intégristes (2), catholiques socialistes (3) de plus en plus nombreux, musulmans chiites, sunnites (4) ou militants du Hamas et du NPA, musulmans démocrates ouverts à la discussion (5), musulmans socialistes (6) musulmans de l’UMP (7) en forte progression, animistes (8), hassidites (9), pharisiens (10), sadducéens (11), esséniens (12), arianistes (13), anabaptistes (14), évangélistes (15), mormons (16). Fermera-t-on pour autant la porte aux adeptes des Mystères, ces nostalgiques des cultes d’Osiris ou de Mithra ? Certes non, les fonts baptismaux (17) interculturels ouvriront leur porte à tous, dans le plus profond respect de l’esprit religieux depuis toujours ivre de paix et de tolérance. Une restriction toutefois, on évitera de plonger pécheresses et hommes dans le même bain, des essais sont en cours pour définir des horaires différents pour les deux sexes. La baignade sera interdite, cela va de foi, aux apostats (s’il en reste), incroyants, agnostiques, libertins, libres penseurs et autres desperados et empêcheurs de prier en rond.
(2) contacter Bruno Gollnisch ;
(3) contacter Martine Aubry ;
(4) La sunna (ou Tradition) constitue l’orthodoxie musulmane, et on peut voir en les sunnites les musulmans orthodoxes. En fait, les sunnites (près de 900 millions de musulmans) et les chiites (env. 125 millions) se distinguent en ceci: les sunnites affirment la légitimité des califes qui succédèrent à Mahomet, alors que les chiites n’ont pas admis la déposition d’Ali, gendre de Mahomet, en 659. *
(5) j’ai appelé plusieurs fois, ça ne répond pas ;
(6) contacter Martine Aubry ;
(7) attendre encore un peu avant de contacter François Fillon, il est en cours de conversion ;
(8) animisme n. m. Croyance attribuant aux choses une âme, une conscience.*
(9) hassidisme n. m. Courant mystique et ascétique du judaïsme traditionnel qui se développa principalement aux XIIe et XIIIe s. et fut restauré par le Ba’al Shem Tov (1700 - env. 1760).*
(10) pharisien, enne n. et adj. Personne qui pratique une piété tout extérieure. Mod. Personne qui observe avec une rigueur pointilleuse les préceptes d’une morale étroite et toute formelle, et qui se pose en modèle de moralité, de vertu. adj. Une attitude pharisienne. *
(11) sadducéen, enne ou saducéen, enne . Membre d’une secte juive issue des classes riches et de la haute hiérarchie sacerdotale, qui affirmait la primauté de la Torah sur toute tradition orale et niait la résurrection des morts. *
(12) essénien, enne adj. et n. Relatif à une secte juive du temps du Christ, dont les membres, au nombre de quelques milliers, menaient une vie ascétique de type monacal. *
(13) arianisme, hérésie d’Arius qui, niant l’unité et l’identité de substance du Fils avec le Père, ne reconnaissait que partiellement la nature divine de Jésus-Christ, infirmant ainsi le dogme de la Trinité. *
(14) anabaptiste [anabatist] n. Adepte d’un mouvement protestant qui dénie toute valeur au baptême des enfants et réserve ce sacrement aux adultes.*
(15) évangéliste n. m. 1. Prédicateur de l’Église réformée. *
(16) mormon, one n. et adj. Membre d’un mouvement religieux («Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours») fondé aux États-Unis à partir de 1830, dont la doctrine repose sur l’Ancien Testament mêlé d’emprunts à diverses religions (partic. au judaïsme). adj. La foi mormone. *
(17) cuve qui contient l’eau du baptême ;
Les notes marquées d’un * sont extraites de © Hachette Multimédia / Hachette Livre, 2001
§
Du texte cité plus haut, je retiens particulièrement l’énoncé :
« aider les musulmans à vivre leur religion de manière sereine dans un pays très sécularisé »
sous-entendu TROP sécularisé, c’est-à-dire : dans une société qui a exclu la religion du domaine public. Je ne peux m’empêcher de faire le lien avec cette analyse de Roger Garaudy, philosophe converti à l’islam:
« …ayant accueilli dans une large mesure les perversions grecques du dualisme, jusqu’à interpréter, dans un esprit de résignation, l’opposition de Dieu et de César (…) comme un dualisme de la foi et de la politique, il (le christianisme, NDLR) laissait à César, depuis Constantin, plein pouvoir sur la vie politique et sociale, l’aidant même dans sa tâche, car, par ce dualisme frileux, il faisait de la foi une affaire privée, n’ayant plus prise sur l’organisation de la société. La politique est ainsi devenue autonome, portant en soi ses propres fins, sans rapport avec l’homme ni avec le divin. »
Et puis Zorro est arrivé :
« L’Islam, en refusant les faux dualismes de la politique et de la foi (…) peut nous aider à revivifier le christianisme lui-même et à surmonter la crise de désintégration du tissu social. » (18)
CQFD : l’islamisation, ultime espoir pour la hiérarchie catholique de saper définitivement la loi de séparation de l’église et de l’état. Voir avec quel empressement certains de nos élus –dans un esprit œcuménique- accordent des terrains pour la construction de mosquées, tout en s’avouant impuissants à empêcher la fermeture des bureaux de poste, des écoles, des hôpitaux, bref des services publics.
§
(18) Roger Garaudy.- Promesses de l’Islam, éditions du Seuil, 1981, page 57.
12:11 Publié dans libre pensée | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : église, islam, islamisation, catholicisme, laïcité