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19/12/2024

Dignité

 

 

 Madame Pelicot a subi de terribles épreuves, dont la pire : un procès qu’elle a suivi sans faillir de bout en bout, à l’écoute de propos parfois infamants. Plus encore que le courage, comment ne pas admirer la sagesse de cette dame qui, à la sortie du tribunal déclare :

 

"J'ai confiance à présent en notre capacité à saisir collectivement un avenir dans lequel chacun, femmes et hommes, puissent vivre en harmonie, dans le respect et la compréhension mutuelle."

 

 Plus que les actes criminels des cinquante personnes mises en cause, ce sont ces mots que l’Histoire retiendra.

 

§

14/12/2024

Mais enfin, qu'est-ce qui nous manque?

 

Que François Bayrou soit nommé premier ministre, je n’y vois pas le retour de l’ancien monde, comme je l’ai entendu à la radio. Certes, l’homme n’est pas tout jeune…et alors ? La compétence n’a rien à voir avec l’âge des artères. On peut agir bêtement à 20 ans et intelligemment à 73 ! Là où par contre on peut s’inquiéter, c’est que ce choix ne répond pas, mais alors pas du tout à ce que les français ont demandé lors des dernières élections : un changement radical de politique.

 Ce qui nous manque, ce n’est pas un négociateur sachant parler aux partis politiques, mais une personne qui écoute les français, qui s’adresse à eux. Quelqu’un qui entende les gens des villages dépourvus d’école, de bureau de poste, de médecin.

 Quelqu’un qui entende les agriculteurs qui respectent les normes qu’on leur impose et voient entrer dans le pays des produits qui ne sont pas soumis aux contrôles.

 Quelqu’un qui constate que les françaises ne s’aventurent plus dans les rues car elles craignent les agressions, quand d’autres sont obligées de se voiler pour ne pas être désignées comme mécréantes.

 Quelqu’un qui refuse que des travailleurs vivent dans la pauvreté, quand des inactifs ont droit à l’entraide de l’état et des associations.

 Quelqu’un qui accorderait à tous les enfants le droit de savoir lire et compter.

 Bref, ce qui nous manque, c’est une personne qui détermine les tâches à accomplir, qui fixe un cap, un objectif national.

 Mais c’est trop pour un premier ministre. Il y a tant à faire. Ce qui nous manque, c’est un président.

§

03/12/2024

Quelques mots de Montesquieu

 

 

 « Il y a dans chaque État trois sortes de pouvoirs : la puissance législative, la puissance exécutrice des choses qui dépendent du droit des gens, et la puissance exécutrice de celles qui dépendent du droit civil.

 Par la première, le prince ou le magistrat fait des lois pour un temps ou pour toujours, et corrige ou abroge celles qui sont faites. Par la seconde, il fait la paix ou la guerre, envoie ou reçoit des ambassades, établit la sûreté, prévient les invasions. Par la troisième, il punit les crimes ou juge les différends des particuliers. On appellera cette dernière la puissance de juger ; et l’autre, simplement la puissance exécutrice de l’État.

 La liberté politique, dans un citoyen, est cette tranquillité d’esprit qui provient de l’opinion que chacun a de sa sûreté ; et, pour qu’on ait cette liberté, il faut que le gouvernement soit tel qu’un citoyen ne puisse pas craindre un autre citoyen.

 Lorsque dans la même personne ou dans le même corps de magistrature la puissance législative est réunie à la puissance exécutrice il n’y a point de liberté, parce qu’on peut craindre que le même monarque ou le même sénat ne fasse des lois tyranniques pour les exécuter tyranniquement.

 Il n’y a point encore de liberté si la puissance de juger n’est pas séparée de la puissance législative et de l’exécutrice. Si elle était jointe à la puissance législative, le pouvoir sur la vie et la liberté des citoyens serait arbitraire ; car le juge serait législateur. Si elle était jointe à la puissance exécutrice, le juge pourrait avoir la force d’un oppresseur. »

 

Esprit des Lois, livre XI, ch.6