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17/11/2022

Avis de recherche

 

On peut être inquiet. Alors que des femmes courageuses manifestent dans les rues d’Iran, d’abord en hommage à Mahsa Amini, et pour faire valoir leur droit de s’habiller comme elles l’entendent, alors que la dictature religieuse tire à balles réelles, voilà qu’ici... on est sans nouvelles de nos féministes! Où sont-elles passées? Pendant un court instant on a cru s’être trompés: deux ou trois d’entre elles (la tendance dure) sont apparues sur les plateaux de télévision pour se couper une mèche de cheveux, et puis pfffuit… le silence est revenu.

 Que s’est-il passé pour que des combattantes d’ordinaire si résolues, toujours prêtes à en découdre avec le timide auteur imprudent d’un propos déplacé, prennent subitement la poudre d’escampette, quand à Téhéran des femmes se font descendre à bout portant parce qu’elles veulent simplement exister? Je crois savoir.

 Elles sont en réflexion. Elles méditent. Elles se demandent enfin, et ce n’est pas trop tôt, si leur noble admiration pour la diversité des cultures ne les a pas conduites à une impasse. Diversité, oui. Mais jusqu’où? Jusqu’au port du voile pour le sexe féminin depuis le plus jeune âge? Se soustraire aux cours d’éducation physique à l’école? Plonger dans les piscines sans respecter les règles élémentaires d’hygiène?

 Ah ça, elles vont en mettre des sujets sur la table, nos militantes! Leurs discussions doivent être animées. Mais rassurez-vous, elles vont nous revenir fringantes, et les ayatollahs d’ici et de partout n’ont qu’à bien se tenir!

 

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17:10 Publié dans Colère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : iran, femmes, féministes

14/11/2022

Sommes-nous tous mortels?

 

 

L’imagination des humains est sans limite. D’Ulysse à Harry Potter, sans oublier les elfes, les fées et les ogres, nous avons inventé les histoires les plus haletantes, jouées par des personnages tellement vrais qu’ils en sont presque réels. Mais certains d’entre nous sont incrédules et, comme saint Thomas, ne croient que ce qu’ils voient. Erreur, grave erreur répondit Jésus en taclant les humains : « Ils ont des yeux et ne voient pas ».

 Ainsi, dans les dernières pages du recueil de nouvelles « Là-bas, tout près », un des cosmonautes de la station spatiale doute de l’existence réelle de Wolf qu’ils ont récupéré alors qu’il flottait dans l’espace. Helen lui apprend que Wolf faisait partie de l’expédition interplanétaire préparée par le professeur Tournesol. Mais l’autre n’en croit rien. Trop jeune. Il n’existait pas encore quand Hergé conçut la première fusée spatiale qui propulsa ses personnages vers la lune. Hélène marque un temps, et laisse entendre que, quand nous serons tous morts, Tintin et Milou existeront encore.

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11/11/2022

"Là-bas, tout près" aux éditions Vérone

 

Comme le dit Viviane, nous sommes libres,

libres de sauver un enfant emporté par la crue, libres de piller une maison abandonnée par des sinistrés,

libres comme Sonia d’oublier ses propres convictions pour sauver sa mère,

libres de ricaner en voyant deux hommes qui se tiennent par la main,

libres comme Li Na d’aimer jusqu’au dernier jour un enfant d’un autre âge,

libres comme celui qui a dénoncé Oswals à l’occupant et sa milice,

libres comme le militant du front populaire de Lettonie Oswals qui est resté fidèle à la Résistance jusqu’à son dernier jour,

libres de dire bonjour au passant, de parler du printemps qui pointe son nez, alors qu’on est gelé, qu’on n’a pas d’eau et que le cancer vous ronge,

libres comme Malala que les islamistes ont grièvement blessée et qui continue de se battre pour la construction d’écoles pour les filles.

 

Ce que l’être humain fait de plus beau, il le fait parce qu’il est libre. Ce livre est un plaidoyer pour la personne humaine, son identité, sa singularité, son indépendance, sa différence. Il faut en finir avec cette idée émise par Jésus sur la croix « Père pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font ». Une idée mauvaise qui voit l’humanité en terme de nombre, comme un troupeau. La plupart des personnages de ce livre savent ce qu’ils font, leurs actes ne leur sont pas dictés, ils viennent du plus profond d’eux-mêmes et ils en sont pleinement responsables.