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11/11/2022

"Là-bas, tout près" aux éditions Vérone

 

Comme le dit Viviane, nous sommes libres,

libres de sauver un enfant emporté par la crue, libres de piller une maison abandonnée par des sinistrés,

libres comme Sonia d’oublier ses propres convictions pour sauver sa mère,

libres de ricaner en voyant deux hommes qui se tiennent par la main,

libres comme Li Na d’aimer jusqu’au dernier jour un enfant d’un autre âge,

libres comme celui qui a dénoncé Oswals à l’occupant et sa milice,

libres comme le militant du front populaire de Lettonie Oswals qui est resté fidèle à la Résistance jusqu’à son dernier jour,

libres de dire bonjour au passant, de parler du printemps qui pointe son nez, alors qu’on est gelé, qu’on n’a pas d’eau et que le cancer vous ronge,

libres comme Malala que les islamistes ont grièvement blessée et qui continue de se battre pour la construction d’écoles pour les filles.

 

Ce que l’être humain fait de plus beau, il le fait parce qu’il est libre. Ce livre est un plaidoyer pour la personne humaine, son identité, sa singularité, son indépendance, sa différence. Il faut en finir avec cette idée émise par Jésus sur la croix « Père pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font ». Une idée mauvaise qui voit l’humanité en terme de nombre, comme un troupeau. La plupart des personnages de ce livre savent ce qu’ils font, leurs actes ne leur sont pas dictés, ils viennent du plus profond d’eux-mêmes et ils en sont pleinement responsables.

 

 

01/11/2022

Un combat inégal

1500 gendarmes surarmés face à 250 écologistes épris de paix: le combat est inégal. D'un côté, la violence de l'état policier qui, pour défendre les intérêts des grands propriétaires terriens, n'hésite pas à employer les gaz, de l'autre des anges pétris d'idéalisme, mains nues sans autres armes que la conviction qu'il faut sauver la planète, voilà un tableau bien accablant de notre pauvre France. Je ne comprends pas comment 60 gendarmes ont pu se blesser, certains même gravement... Peut-être par maladresse, en loupant une marche à la descente du camion ou en dégoupillant une grenade? 

25/10/2022

Eve

 Musarder, « être dans les nuages », voilà bien une faveur accordée aux humains. Mais rêver n’est pas toujours bien vu dans une société où règnent sans partage l’utile et l’efficace, où tout est calculé, daté, minuté, même dans des domaines qui, au regard de la condition humaine, n’ont que peu d’importance. On peste contre l’étourdi qui oublie ses clés, ses papiers ou l’heure d’un rendez-vous. On se moque du rêveur. Ce n’est pas bien d’être « dans la lune ». On raconte que le philosophe Thalès observant les étoiles tomba dans un puits, ce qui fit bien rire une servante thrace qui pensait à juste titre qu’à trop regarder en l’air, on ne prenait garde où l’on mettait les pieds.

 Entre les envolées philosophiques et la dure réalité de la vie, établir un équilibre est difficile. Nous tombons dans l’excès : les philosophes parlent trop souvent pour eux-mêmes, les autres, nez collé à leurs agendas ne savent pas s’en libérer.

 Par bonheur, il y a les histoires. Parfois mises en vers et en musique, sur scène ou dans les livres et racontées par la grand-mère au coin du feu. Un peu vraies, un peu imaginées. Leur bon côté, c’est qu’elles exagèrent. Elles ne rapportent pas, elles transportent. Dans le temps et l’espace elles planent, font voir du pays, ou dépaysent. Elles déroutent, mènent « en bateau ». Parfois, en nous égarant, elles dévoilent une réalité qui échappe habituellement à notre regard autant qu’à notre jugement.

 

 

Voici un extrait du recueil de nouvelles "Là-bas, tout près":

 

 Le soir se fit, puis le matin. L’Eternelle planta un jardin en Eden, vers l’orient, et y plaça la femme qu’Elle avait façonnée. Elle fit surgir du sol toute espèce d’arbres, beaux à voir et propres à la nourriture; et l’arbre de la science du bien et du mal au milieu du jardin. Un fleuve sortait d’Eden pour arroser le jardin. L’Eternelle prit donc la femme pour le cultiver et le soigner. L’Eternelle donna un ordre à la femme en disant :

Tous les arbres du jardin, tu peux t’en nourrir ; mais l’arbre de la science du bien et du mal, tu n’en mangeras point : car du jour où tu en mangeras, tu dois mourir ! 

L’Eternelle dit :

Il n’est pas bon que la femme soit seule; Je lui ferai un aide digne d’elle. 

(…) Elle organisa en un homme la côte qu’Elle avait prise à la femme, et Elle le présenta à la femme. Et la femme dit :

Celui-ci, pour le coup, c’est l’os de mes os et la chair de ma chair : celui-ci sera nommé ich, parce qu’il a été pris de icha.

Or, ils étaient tous deux nus, la femme et son homme, et ils n’en éprouvaient point de honte.

Mais le serpent était rusé. (...)

 

"Là-bas, tout près", publié aux éditions Vérone, 75 Bd Haussmann 75008 Paris. Il est en vente en ligne par FNAC, Decître, Chapitre.com… ou dans votre librairie.