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01/08/2015

Le Kristall, appareil reflex soviétique 24x36

 

Conçu et fabriqué en Union soviétique dans les années soixante cet appareil 24x36 est original d'abord par son aspect extérieur, son capot en métal moulé gris martelé semblable au traitement des boîtes à lumière d'agrandisseurs (Rohen, Ahel...) ou de nombreux appareils optiques (projecteurs, microscopes...) à l'époque. Le corps de l'appareil que j'ai sous les yeux a été repeint, et protégé d'un revêtement plastique blanc, ce qui n'est pas du meilleur effet, je ne peux donc savoir quel était son aspect originel. 

Kristall 1.jpg

                                                                                                            cliché M.Pourny

 

 Le Kristall est un appareil reflex très compact -d'apparence- si on le compare à certains de ses contemporains. Mais la forme et l'esthétique y contribuent, car ses dimensions sont les mêmes que celles du Zenit: longueur 138mm, hauteur 90mm, épaisseur 50mm. Certes au moment de la prise de vue, une fois le petit objectif Industar monté sur le boîtier, poids et encombrement (épaisseur: 69mm) sont réduits au strict minimum. 

 Sur la face avant: le levier de retardement et son déclencheur, plus haut la prise pour flash. Aux deux extrémités, les œilletons pour l'accrochage d'une courroie. Sur le capot à droite du prisme, dans l'axe du levier d'armement: le compteur de vues (à remise à zéro manuelle par couronne crantée) et le bouton déclencheur, puis le poussoir permettant le rebobinage, enfin le sélecteur de vitesses de 1/30° à 1/500° plus la pose B. Comme sur les premiers Zenit, la manipulation de celui-ci est délicate, il faut soulever la couronne pour sélectionner une vitesse. A la base de cette couronne, un levier permet de choisir le type de flash: magnésique ou électronique. A gauche du prisme un grand bouton rotatif mémorise la sensibilité du film de 11 à 180 iso, pour lumière naturelle ou artificielle. En soulevant ce bouton, par rotation dans le sens des aiguilles d'une montre, on rembobine le film exposé. 

 La qualité de la visée est médiocre, limitée par un verre à microprismes assez grossiers, peu lumineuse, aux bords arrondis, assombrie dans les angles, tout à fait semblable à celle des premiers Zenit. Elle n'est possible qu'une fois l'obturateur armé car le miroir n'est pas à retour automatique. Ce qui présente au moins un avantage, il est moins bruyant que celui d'un Spotmatic, reflex de la même époque. 

 Le dos est monté sur charnière et doté d'un presse-film qui assure la planéité de la pellicule. Le chargement se fait comme dans la plupart des appareils réflex en insérant l'amorce sur l'axe d'entraînement, en s'assurant que les perforations du film sont bien en coïncidence avec les dents du cabestan. Le bouton de rebobinage soulevé pour la mise en place de la cartouche doit être abaissé, et tourné dans le sens des aiguilles d'une montre afin de tendre la pellicule avant d'entraîner celle-ci jusqu'à la première vue. 

 Le numéro de série du boîtier est gravé à l'arrière du capot à gauche du viseur. La semelle est dotée d'un pas de vis pour la fixation d'un trépied ou d'une barrette porte-flash, car le capot est dépourvu de glissière à cet effet. 

 L'objectif standard est un Industar-50 ouvrant à 3,5 qui met au point de l'infini à 50cm (pour un champ photographié de 18x27cm). 

 La monture des objectifs n'est pas compatible avec celle des Zenit et autres Praktica ou Pentax au pas de 42mm. Elle accepte les optiques des Zorki, Fed et Leica anciens au pas de 39mm, ce qui limite l'usage de cet appareil, car les courtes et longues focales des anciens Zorki ne sont pas répandues, quant au tarif des optiques Leica à vis en occasion, n'en parlons pas. Une consolation, pour les amateurs de macrophotographie: le tirage optique nécessaire à la chambre reflex étant plus important que celui des Zorki ou Fed, le montage des objectifs de ces derniers ouvre des possibilités intéressantes pour les vues rapprochées: l'Industar 3,5:50 pour Zorki couvre un champ de 6x9cm à 5x7,5cm (à 15cm du sujet).

 

§  

07/07/2015

Lettre

 

 

 

 à ma grand-mère

(aussi à Emmanuelle et Sophie et plus tard à Annaïck, Louna, et Thiphaine)

 

 

 

Les bienheureux, de Monaco sur la corniche,

Toisent la France d’en bas dans sa misère claustrée.

Les pauvres le sont toujours, les riches encore plus riches,

Tes camarades d’usine sont mortes et enterrées.

 

Tes camarades d’usine à visage découvert

Qui poing levé sortirent en mille neuf cent trente-six,

Sur la tête ces dames foulard ne portaient guère

Leur fierté ni leur mari ne l’auraient prescrit

 

Si ce n’est au soudage, au plus loin de la flamme

Pour maintenir leurs cheveux.

 

Et puis ces autres, grandes bourgeoises

qui depuis leur première enfance n’ont rien trouvé à faire que s’épanouir,

qui n’ont connu d’entraves à leur liberté

qu'intempéries, grèves d'aiguilleurs, impôt sur la fortune,

nous disent :

 

que la diversité est une belle chose !

 

Messieurs de la radio et de la presse, interrogez les gens, les femmes. Elles savent.

Leurs mères et grands-mères ont agi, résisté, manifesté, hurlé, existé et puis surtout

elles ont voté, enfin !

De ce combat, il reste quelque chose dans ce pays.

La possibilité pour les dames cultivées de parler dans les radios,

 

le droit de se promener en mini-jupe, de se baigner seins nus,

Seins nus,

 

le droit d’aimer qui l’on veut,

de faire l’amour pour l’amour,

de choisir d’avoir un enfant

de choisir de n'avoir pas d'enfant

 

de baptiser un nourrisson dans la religion de son choix

ou d’attendre qu’il voit lui-même s’il a besoin d’un dieu.

 

Droit d’aller à l’école, de la maternelle à l’université,

Droit de conseiller, de commander, de diriger un service,

une entreprise, un régiment,

un pays.

 

Pour les femmes aujourd’hui tout n’est pas rose loin de là,

mais des droits ont été gagnés, conquis, imposés,

 

ne plus perdre du temps pour savoir si l’on doit ou non sortir déguisées,

tous les êtres humains naissent et demeurent libres et égaux en droit et en dignité…

 

On enlève les cagoules, les foulards, les grillages, on se regarde, on se parle.

Revenir des siècles en arrière ?

Non.

Ce ne sont pas quelques illuminées manipulées par des faibles d’esprit

ni quelques bobos passés à gauche pour soulager leur conscience

avec des airs de bons samaritains

qui vont nous faire baisser la tête.

 

passante.jpg

                                                                                             cliché M.Pourny

 

 Cette photo, Menie, elle me vient d’Edimbourg, je l’ai prise il y a trente ans. J’ai horreur de prendre les gens en photo. C’était un 90 mm et j’étais loin. Je suis certain de n’avoir pas blessé cette dame. Je ne sais pas quoi dire, depuis trente ans en Ecosse comme ailleurs le monde a-t-il vraiment changé ?

 

Elle porte un foulard sur la tête, qui la protège du froid.

Un beau visage, un regard. Elle te ressemble.

Elle dit, tout bas : il faut changer le monde.

 

 

§

 

 

 

09:02 Publié dans portraits | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : femme, ouvrière, dignité

30/06/2015

Sans titre

 

 

 En Tunisie à Sousse, 38 personnes pour la plupart des touristes, ont été stigmatisées sur une plage. 

 En France à Saint Quentin-Fallavier, un homme de 54 ans a été stigmatisé dans des conditions atroces. 

 Mais quand allons-nous mettre fin à la stigmatisation des innocents? 

 Quand allons-nous mettre fin à cet amalgame insupportable entre des touristes, un homme innocent et le reste de l'humanité?

 

§ 

 

 Au diable les marches blanches ! Ce ne sont pas 200 personnes qui sont concernées, mais des millions, et nous restons là sans bouger en serrant les poings ne sachant quoi faire. 

 J'ai une pensée particulière pour les proches de Hervé Corona. 

 Une pensée aussi pour les familles des trente huit victimes, et de l'admiration pour les employés de l'hôtel de Sousse qui se sont interposés pour mettre fin au massacre.