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19/05/2015

Sauver l'école

Message reçu de SOS éducation:

 

A l'entrée en sixième, 20% des élèves français sont touchés par l'illettrisme, et 30% ne maîtrisent pas les bases des mathématiques. Dans certains territoires, les professeurs ne parviennent plus à transmettre l'histoire de notre pays et ses valeurs. Sur ce terreau d'ignorance, la violence et le fondamentalisme progressent. L'heure est au plus large rassemblement pour relever l'Ecole.

 

soseducation.org/pple2015

 

13/05/2015

Le Retina Reflex III

 

Pub Retina PC nov 63.jpg

archives M.Pourny

  Le Retina Reflex III est un appareil de marque Kodak, fabriqué en Allemagne dans les années 60. Il fournit des clichés 24x36 sur film standard 35mm. 

 Il mesure 134mm (sans les œilletons) sur 104mm de haut, et 60mm d’épaisseur (sans objectif), 70mm avec le 50, 80mm avec le 85, 94mm avec le 28 et son pare-soleil. 

Retina et Curtagon 28mm.jpg

Le Retina équipé du Curtagon de 28mm        cliché M.Pourny

 

kodak,retina,schneider,kreuznach

Le Télé-Arton de 85mm                          cliché M.Pourny

 

 Sa conception est différente des appareils 24x36 classiques, car son obturateur est du type Synchro-Compur donc central, et qui plus est : non monté sur les objectifs, mais solidaire du boîtier. Double avantage : les optiques sont légères et peu encombrantes, la photographie au flash est possible à toutes les vitesses, de 1 seconde au 1/500°s. Il n’y a pas de retardateur. Un déclencheur souple peut se visser dans le déclencheur.

 Comme dans les autres appareils reflex, le miroir renvoie l’image redressée sur le dépoli de visée, par l’intermédiaire d’un pentaprisme. La visée n’est possible qu’une fois l’obturateur armé par un levier situé sous le boîtier. Le point se fait soit par coïncidence de lignes sur le stigmomètre central, soit sur l’ensemble du dépoli. 

 La fenêtre du posemètre au sélénium est placée sur la face avant à droite, en pressant sur un bouton chromé à droite du pentaprisme, on indique la sensibilité du film, de 5 à 3200 iso, visible à l’intérieur de la couronne à l’extrême droite du capot. 

 Suivant ce réglage et l’intensité de la lumière disponible, pour une exposition correcte, l’aiguille du galvanomètre doit venir se placer au centre de l’index. Deux fenêtres de lecture : l’une sur le capot, l’autre dans le viseur. On règle l’ouverture à l’aide d’une molette située sous le boîtier. Celle-ci se bloque, respectant la plus grande ouverture possible pour chaque optique : f4 pour le 28mm, f2,8 pour le 50 et f4 pour le 85. Suivant le réglage du diaphragme, deux petits index rouges indiquent, sur l’échelle des distances de chaque objectif, la profondeur de champ. Très pratique, car celle-ci ne peut pas être évaluée dans le viseur. 

 Une fois le diaphragme choisi et l’exposition déterminée, on peut modifier le couple vitesses/ouverture par la rotation de la grande bague des vitesses, par exemple : f4/500°, f5,6/250°, f8/125°, f11/60°, f16/30°… 

 Le rembobinage se fait en pressant un bouton placé près du levier d’armement, puis par rotation de la couronne moletée sur la gauche du capot. Le compteur de vues doit être remis à zéro par bouton coulissant sous le boîtier.

 L’ouverture du dos : faire pivoter un levier sous la semelle du boîtier qui laisse apparaître un petit bouton à presser, pas très facile, il faut avoir des ongles. L’arrière de la chambre, rails guide film et presse film confirment la qualité de construction de cet appareil. 

 Les objectifs sont des Schneider-Kreuznach, Curtagon f :4/28mm, Xenar f :2,8/50mm, Télé-Arton f :4/85mm. Les filtres sont à monture vissante 32mm pour le 50 et le 85, les pare soleil sont à baïonnette, celui du 28 est monté à demeure. Le changement d’optique se fait par bouton poussoir sous la platine porte objectif, très rapide. 

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archives M.Pourny

 

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10/05/2015

Hommage à Jacqueline de Romilly

 

Je me rappelle les propos de Jacqueline de Romilly. C'était à la télévision il y a plus de dix ans, un débat avec des enseignants et des spécialistes de l'éducation. L'idée générale était qu'il fallait ouvrir l'école sur la vie. Une intervenante institutrice faisait part de son expérience. Afin qu'ils fassent mieux connaissance, elle promenait ses élèves dans les quartiers environnants, où chacun pouvait présenter son chez soi, ce qui était beaucoup plus convivial que ces curriculum vitae impersonnels vite étalés sur une demi-feuille de papier d'écolier. 

 Jacqueline de Romilly eut cette répartie que ce n'était pas le rôle de l'école de promener les élèves jusque chez eux, mais que l'école elle-même était un détour, un détour nécessaire, une distance obligée vis à vis de la vie quotidienne, des habitudes, surtout des préjugés et des croyances qui ont l'ignorance pour origine. Ce "détour" était pour elle la condition de l'apprentissage, de la bonne éducation. Pour apprendre, il faut s'écarter, s'isoler, presque s'évader, oublier, s'efforcer d'oublier les soucis quotidiens, et cela encore n'est rien, mais oublier d'où l'on vient, pour employer un mot à la mode: mettre sur le côté sa propre culture. C'est toute l'oeuvre du pédagogue de prendre en compte la personnalité, la situation des enfants qui lui sont confiés, afin de les tirer vers le haut, de les mettre en contact avec les connaissances humaines, ces belles choses que ni la rue, ni les copains, ni la télévision, ni internet ne leur permettront d'entrevoir, et pour une majorité d'enfants, ces belles choses que leurs propres parents ne leur transmettront jamais, parce qu'eux-mêmes l'école les avait oubliés. 

 Depuis quelques décennies, l'éducation nationale prend le chemin inverse. Elle se met au diapason de la société, des façons de vivre, des milieux sociaux, des origines ethniques, des religions. Si peu de personnes s'inquiètent de cette situation, c'est que cette dérive se fait au nom de la démocratie, disons plutôt du démocratisme qui est devenu le laisser passer du politiquement correct. Mettre l'éducation au niveau de tout le monde, ce qui revient à dire au niveau le plus bas. On mettrait tous les salaires au niveau du SMIC, on provoquerait instantanément l'insurrection. Quand il s'agit d'éducation, cela ne choque que très peu les associations de parents d'élèves et les syndicats d'enseignants. Supprimer les options de grec ancien et de latin, peu leur importe, ce sont des matières pour les gosses de riches. A ce propos, il serait bon de savoir dans quelles écoles nos démocrates à tout prix confient leurs enfants, j'ai du mal à croire que le grec ancien, le latin et d'autres matières "élitistes" désertent du jour au lendemain le territoire national. L'ignorance démocratique et la mixité sociale c'est bien, mais pour les autres. 

Pour mener à leur terme ces réformes, il manquait encore quelque chose: mettre fin au caractère national de l'école. C'est logique. Comment voulez-vous adapter l'enseignement à tout le monde quand on sait à quel point le monde est lui-même disparate ? Et nos bobos, la bouche en cul de poule de nous dire que cela est très bien, que nous sommes tous différents, et qu'il faut respecter les différences. Que nous sommes tous différents, certes. Mais qu'il faut respecter les différences, c'est aussi ce qu'aurait pu défendre le seigneur par rapport à ses serfs, le capitaliste par rapport à ses ouvriers, le marchand d'esclaves par rapport aux êtres humains enchaînés qui traversaient l'Atlantique à fond de cale. Le respect de la différence n'inclut pas nécessairement celui de la bêtise et de l'ignorance. Encore moins celui de l'inégalité sociale. Car c'est bien de cela qu'il s'agit. L'éducation ne sera pas la même selon le quartier, le département, la ville ou la campagne. A commencer par les programmes scolaires qui ne seront plus nationaux, mais adaptés à chaque situation. 

Nous sommes loin du détour évoqué par Jacqueline de Romilly. Prétendant ouvrir l'école sur la vie, on la livre à l'opinion publique, aux communautés, à l'humeur des uns et des autres. Les gens qui nous gouvernent, comme les smartphones, feront de nos enfants des hommes et des femmes qui seront au courant de tout et qui ne sauront rien.

 

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