17/12/2014
Le Rolleiflex Standard
1934. L’entreprise Franke § Heidecke de Braunschweig sort un nouvel appareil photographique, le Rolleiflex Standard.
Le premier appareil de type Rollei était sorti de leur usine en 1928. Il produisait 6 clichés de format 6x6cm sur un film B1 de type 117. L’appareil pouvait être modifié pour exposer 12 vues de même format sur le film 620 (bobine à petit trou). L’avancement de celui-ci se faisait à l’aide d’un bouton rotatif, les numéros des vues apparaissaient derrière un petit filtre rouge. L’optique était un Tessar de 70mm ouvert à 3,8 ou à 4,5 sur laquelle était monté un obturateur Compur pour des vitesses de 1 à 1/300°s, plus les poses B et T. La visée à hauteur d’œil était possible grâce à une lentille placée au centre du volet arrière, le capuchon avant délimitant le cadrage. La monture de l’objectif de prise de vues acceptait filtres, pare-soleil et bonnettes d’approche - par emboîtement au diamètre de 24mm.

cliché M.Pourny
1934 donc, le nouveau Rollei présenté ici en photo (sans ses revêtements latéraux en cuir que j’ai préféré décoller, ils étaient trop abîmés) mesure 9 x 9x 13,5cm (hauteur). Il est équipé d’un objectif Tessar de 75mm ouvert à 3,5 sur lequel est monté un obturateur Compur donnant les vitesses de 1, ½, 1/5, 1/10, 1/25, 1/100, 1/500 plus les poses B et T. Sur mon appareil, le 1/500° fonctionne encore, je doute toutefois de son exactitude, pour les autres vitesses, l’obturateur donne toujours la même, probablement autour du 1/25°seconde. On ne va pas s’en plaindre après 78 ans d’existence…

cliché M.Pourny
Les commandes des vitesses et du diaphragme se font par leviers de chaque côté de l’objectif de prise de vues. Les chiffres sont visibles au centre de l’échancrure au-dessus de l’objectif de visée (comme sur tous les Rollei). Les ouvertures s’échelonnent normalement de 3,5 à 22 mais ici les lamelles du diaphragme sont gommées, l’objectif reste à pleine ouverture.
La visée se fait bien sûr à hauteur de poitrine, comme sur tous les reflex à double objectif. Une loupe escamotable permet de mettre au point avec précision. Renvoyée par un miroir incliné à 45°, l’image apparaît inversée gauche droite sur un verre de visée dépoli. Pour faciliter le cadrage, celui-ci est quadrillé et dans le coin à droite un niveau à bulle nous renseigne sur l’horizontalité de l’appareil. L’image n’est pas lumineuse, l’objectif de visée Heidoscop anastigmat de 75mm n’ouvrant qu’à 3,1.
La mise au point est commandée par un gros bouton moleté situé sur la gauche du boîtier. Un dispositif précis d’engrenage déplace la platine avant et ses deux objectifs. Je suis sidéré de ne constater aucun jeu dans le mécanisme, ni aucun bruit après tant d’années ! Réglage de 1,7m à l’infini. Attention à la parallaxe pour les distances rapprochées !
Ouvrons le dos de l’appareil. La fenêtre d’exposition mesure 5,5cm horizontalement et 5,8cm verticalement. Sinon pas de surprise, c’est un Rollei que nous avons entre les mains, de la belle mécanique, du costaud, du précis. Le dos pivote autour de deux picots (donc pas de roulement à billes ! Je plaisante bien sûr, mais ils en auraient bien été capables) et peut même être détaché pour faciliter le chargement. Celui-ci se fait sans difficulté, la pellicule (de type 120, très important, car toujours disponible dans le commerce !) se place dans le logement prévu au fond de la chambre, on déroule le papier protecteur du film (en lumière atténuée), on le fait glisser sur les 2 axes chromés qui encadrent la fenêtre d’exposition, on engage l’amorce dans la fente de la bobine réceptrice. On introduit celle-ci dans son logement après avoir dégagé le bouton à ressort, on relâche celui-ci pour la bloquer, on tourne un peu la manivelle qui commande l’enroulement afin de tendre la pellicule avant de refermer le dos de l’appareil. Adeptes de la photo numérique, un peu de retenue, cessez de rire s’il vous plaît ! Il suffit ensuite de tourner la manivelle jusqu’à voir apparaître le chiffre 1 derrière la petite fenêtre rouge située sous l’appareil.
Oui, sous l’appareil ! Comment avancer le film quand l’appareil est sur trépied ? Le cas est prévu : près de la manivelle derrière une petite lucarne apparaît le numéro de la vue. A côté, en pressant un bouton, on remet à zéro quand on charge une nouvelle pellicule. Attention, l’avancement du film n’est pas couplé à l’armement de l’obturateur ! Pour éviter les doubles expositions, prendre l’habitude de n’avancer la pellicule qu’au dernier moment, juste avant la prise de vue.
Le déclencheur est situé sous l’objectif de prise de vue. L’appareil en position, déplacer le levier vers la droite pour armer, puis vers la gauche pour déclencher. Pratique.
Il n’y a pas de retardateur.
J’ai utilisé cet appareil il y a quelques années, au cours d’un voyage en Seine Maritime. J’ai photographié le Pont de Normandie qui venait d’être inauguré. Pas moyen de retrouver ce tirage. J’ai le négatif, je vais faire quelque chose, promis !
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09:40 Publié dans Photographie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rolleiflex, appareils 6x6, appareil reflex double objectif, franke § heidecke
12/12/2014
Des crèches? Il n'y en a pas assez pour nos enfants!
Je ne suis pas favorable à l'organisation de manifestations ou de commémorations religieuses à l'intérieur des établissements publics. Parce que ce ne sont pas mes opinions. Mais quand 90% des gens de mon village trouvent tout à fait naturelle la présence d'une crèche dans le hall de la mairie, cela ne m'étonne pas, nombre d'entre eux ont été éduqués religieusement et ils ont bien raison, les petits personnages amusent les enfants, et de quoi je me mêle, chacun voit midi à sa porte.
Le hic c'est que la porte de la mairie est ouverte à tout le monde, mieux elle appartient à tous. Il y aurait dans ce village une personne une seule à ne pas croire, faudrait-il qu'on lui inflige la reconstitution d'un événement hypothétique, un âne, un boeuf et des rois ébaubis autour d'une mangeoire pour bestiaux dans laquelle un bébé dort qu'on ne sait même pas s'il a existé si ce n'est d'après des textes trop inspirés pour être incontestables? Non, il ne le faudrait pas. Heureusement la loi est là qui sépare le domaine privé où les cultes et les croyances sont permis et le domaine public où les conditions sont réunies pour penser, croire ou ne pas croire. Qu'on soit pour ou qu'on soit contre, qu'elle nous soit favorable ou qu'elle ne le soit pas, la loi est la loi, chacun doit la respecter.
On nous dit : ce serait dommage de mettre fin à des traditions. L'argument "traditions" est-il recevable ? Il faudrait alors maintenir la monarchie -de droit divin autant que possible-, l'esclavage, et comme aujourd'hui encore dans certains pays faire travailler les enfants dans les mines, voiler, exciser et fouetter les femmes avant de les lapider, emprisonner les homosexuels, faire taire les poètes, et plus près de chez nous, interdire à la moitié de l'humanité l'accès à des postes de responsabilité en politique, dans les entreprises et la hiérarchie écclésiastique. On pourrait aussi recoloniser l'Afrique, y renvoyer des missionnaires (ou y laisser ceux qui y sont déjà mais qui ont perdu l'enthousiasme des pionniers), amuser le parisien en exposant des gens de couleur dans des cages, ériger le bon vieil antisémitisme en cause nationale, et pourquoi pas brûler des sorcières, des savants, et les hérétiques qui refusent l'entrée du divin dans le hall de leur mairie. On est redevable aux philosophes des Lumières d'avoir remis certaines traditions à leur place. Même si leurs efforts n'ont pas suffi.
Mais attention! Si l'on interdit la présence de crèches religieuses dans les établissements publics, on peut en ouvrir de laïques pour accueillir les enfants des personnes qui ont du travail ou qui en cherchent.
Loi oblige, il faut aussi, je m'adresse aux élus de la République, cesser de fêter sur la place publique : la fin du ramadan. Mais là, c'est une toute autre histoire.
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11:14 Publié dans libre pensée | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : crèches, religion, laïcité
01/12/2014
Le FED 35
C’est un appareil 24x36 compact à viseur clair fabriqué dans les années 80. Métallique (laiton ?), le boîtier est laqué noir et d’une finition soignée. Malgré ses dimensions réduites 110 x 77 x 60mm, il tient bien en mains, déclencheur et levier d’armement sont bien placés. De loin, il ressemble à un Leica CL équipé du Summicron de 40mm. D’ailleurs l’Industar-81 propose pratiquement la même distance focale : 38mm pour des ouvertures de 2,8 à 16. Mise au point à partir de 1mètre.

cliché M.Pourny
La visée est assez précise, le cadre indiquant le champ de l’objectif est lumineux, avec un deuxième trait au-dessus pour la correction de la parallaxe (40mm), sensible dans les vues rapprochées (inférieures à 3-4m). Je m’y suis laissé prendre récemment en oubliant que l’objectif cadrait plus bas que l’œil. Un télémètre couplé facilite la mise au point qui peut être effectuée tout en gardant l’œil au viseur. La base du télémètre est de 23mm, ce qui est peu comparé aux Leicas et surtout aux Contax, mais suffisant pour cette optique à grand angle de champ.
De chaque côté de la lentille frontale de l’objectif se trouve une petite fenêtre. A droite, la cellule du posemètre dont les indications sont reportées par une aiguille à centrer à droite du viseur. A gauche, une fenêtre indiquant la sensibilité du film. On règle celle-ci en appuyant et en manoeuvrant une couronne crantée qui entoure la monture de l’objectif. Réglage de la sensibilité des films de 16 à 700 iso.
Cet appareil propose trois modes de fonctionnement : manuel, semi-automatique et automatique. En mode manuel c’est le photographe qui choisit librement vitesse et diaphragme. En mode semi-automatique, une aiguille dans le viseur nous indique quelle est la meilleure combinaison vitesse/ouverture. En mode automatique, selon le diaphragme choisi, le réglage de la vitesse se fait automatiquement en fonction des données fournies par le posemètre. Une pile bouton est nécessaire si l’on veut mettre en fonction celui-ci.
La synchronisation au flash se fait à toutes les vitesses, donc de 1/4s jusqu’à 1/125°s puisque l’obturateur est central. La glissière porte flash est située dans l’axe de l’objectif sur le capot du boîtier, le contact électrique se fait à cet endroit, donc sans cordon.
Un mot des réglages. Ils se font tous sans exception par rotation de bagues ceinturant l’objectif. Ce dernier étant très compact (2,9cm de profondeur) il n’est pas toujours aisé de ne manœuvrer qu’une bague. Il faut une certaine habitude pour éviter d’en actionner deux en même temps, surtout si l’on veut garder l’œil au viseur ! En partant du boîtier vers l’avant de l’objectif, on a : la bague de mise au point, celle des diaphragmes, celle des vitesses. Sur cette dernière, la lettre B indique la pose, le A le mode automatique. Ces deux lettres sont rappelées dans le viseur. On devine le souci des concepteurs de l’appareil de rendre la vie facile aux futurs utilisateurs.
Bref, un appareil léger, bien conçu, précis et, ce qui ne gâte rien : joli. Je montrerai prochainement des photos prises avec ce FED 35. Pour finir, un petit coucou à Patricia et Jean-Luc sans lesquels je n’aurais pu prendre du plaisir avec ce joujou !
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09:59 Publié dans Photographie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : fed 35, appareils soviétiques

