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16/02/2011

Convictions et mensonges

 Le pasteur, Monsieur Belmont, venait me prendre avec sa Dauphine, il conduisait nerveusement et venait de loin, de la grande ville la plus proche, Poissy à dix kilomètres, et faisait le « ramassage » du jeudi, nous étions trois enfants dans le canton à suivre l’éducation religieuse de l’Eglise réformée ! Dans ma classe, le mercredi après-midi, les copains se donnaient rendez-vous pour le patronage (catholique) du lendemain. Ils me sollicitaient et ne comprenaient rien à ce que je leur racontais : pasteur, Poissy, goûter, chocolat chaud, tartines, confiture, sans parler de la lecture suivie de la bible, pour eux c’était de l’hébreu. Il y en avait un autre qui n’allait pas au patronage, il était juif. Bon, on n’était pas proscrit, mais dans ma vie, j’ai vérifié ça, que je le veuille ou non, je n’ai jamais été dans le sens du courant. Je n’en garde aucun ressentiment à l’égard de quiconque, et surtout pas la moindre gloriole, car je n’y suis pour rien, le hasard en a décidé, c’est comme ça. J’avais une admiration sans borne pour le pasteur et le chocolat chaud de son épouse, je sais que je vais faire sourire, chaque fois que mes petites filles touillent le chocolat dans leur bol, ce sont des paraboles de Jésus qui me reviennent à l’esprit ! Pour revenir au pasteur, cet homme intègre aurait remué ciel et terre pour transmettre sa foi à un enfant, quand je dis sa foi, c’est au sens large, le respect, l’honnêteté, la fidélité, l’amour du prochain. C’était un homme de confiance plus que de conviction, plus que ses paroles, c’était son art de vivre, sa façon de s’adresser à sa femme, à ses enfants, la vie paisible, harmonieuse de cette famille qui m’enchantaient, m’enjôlaient.

 Conviction certes, il en faut pour enseigner le catéchisme. Il faut être convaincu pour convaincre. Ce mot ne convient pas pour qualifier les gens qui prêchent d’une façon et agissent autrement. Dans les milieux religieux et politiques, je constate que pour beaucoup c’est la règle. Les dogmes, quels qu’ils soient, sont totalitaires, ils n’admettent pas le moindre questionnement, et autorisent tous les écarts. La formule de Nietzsche selon laquelle

« Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges. » (1)

 est certes ramassée, mais très pertinente car elle signale un danger lié à une façon d’être et d’agir qui a toutes les apparences de la sincérité, de l’honnêteté. La force de la conviction est telle que les faits avérés, vérifiés ne pèsent pas lourd face à elle. Je me rappelle les premières réactions des gens lors de la traduction des premiers livres de Soljenitsyne (Une journée d’Ivan Denissovitch) : l’incrédulité, la méfiance. Je ne parle pas des dirigeants politiques qui savaient ce qui se passait dans les bagnes soviétiques et qui s’interdisaient de le révéler. Je pense à ces personnes pour qui à l’est de l’Europe une société d’un type nouveau était en train de naître, et pour ces gens plein d’espoir, pour la plupart ouvriers, fonctionnaires, étudiants, la déportation et la persécution de dissidents politiques était inenvisageable, ils n’en démordaient pas. Et là, on voit le travail de sape exercé par la « conviction » : on ne jugeait pas les révélations du samizdat, de Soljénitsyne, de Martchenko ou d’autres d’après le contenu de leurs témoignages (d’ailleurs leurs livres étaient tellement brocardés qu’ils étaient peu lus), mais en fonction des conclusions induites par leurs témoignages. Ils remettaient en question les postulats fondateurs de la doctrine.

 Pourquoi revenir sans cesse sur ce passé, le mien (la forte personnalité d’un pasteur) et celui de millions d’autres qui ont vécu dans les sociétés communistes ? Je vais faire un détour pour m’expliquer.

 C’était à propos du commentaire de texte en classe de philosophie. Cette réflexion du professeur reste à jamais gravée dans ma mémoire : avant d’analyser le texte, avant de le comprendre, et même de le lire, demandez-vous : QUI écrit ? QUI parle ? D’où écrit-il ? D’où parle-t-il ?

 Sur le coup, j’ai trouvé pertinente cette attitude. Après tout, il est important de savoir QUI s’adresse à vous. Et plus généralement, au nom de qui, au nom de quoi, et cette façon de s’interroger permet bien souvent de mieux comprendre ce qui est dit, ce qui est écrit. N’est-ce pas d’ailleurs l’attitude du magistrat qui, devant juger l’auteur du délit, examine le passé de la personne, son curriculum vitae, son casier judiciaire, recueille les témoignages de ses proches, des témoins, des voisins ? A rapprocher de la méthode psychanalytique qui accorde tant d’importance à l’histoire de la personne, à son enfance en particulier. Bref, on pourrait disserter longtemps et noircir des milliers de pages sur les rapports entre la personnalité de l’auteur et son œuvre. La controverse récente sur le cas de l’écrivain Céline nous le rappelle. On reconnaît à Céline des talents littéraires indiscutables. On se pose même la question de rendre un hommage officiel à son œuvre. Mais alors la question se pose : à partir de quel degré d’inhumanité  doit-on s’interdire de faire d’une personne (artiste, écrivain, philosophe, scientifique, musicien) un membre fondateur de la culture nationale ? Imaginez qu’en Allemagne un grand philosophe ait adhéré au parti de Hitler (2). Les professeurs de philosophie allemands devraient-ils s’interdire de commenter ses textes dans leurs classes ? Pire, imaginez qu’Hitler fût un artiste peintre de talent, une chose certaine, ses toiles se vendraient à prix d’or. Mais les musées s’interdiraient-ils d’exposer ses œuvres sous prétexte qu’il fut un dictateur sanguinaire ? On vous dira qu’on ne peut pas comparer Céline et Hitler. Mais qui vous dit que l’antisémitisme affiché de cet écrivain de renom n’a pas apporté du crédit à l’antisémitisme populaire, et favorisé la délation, la persécution, la déportation d’innocents dans ce pays dirigé moitié par les nazis, moitié par des collaborateurs zélés ? Pour lui la question ne se pose pas, il est antisémite dans son œuvre (3).

Mais revenons à nos moutons. Le professeur posait la question : Qui parle ? D’où parle-t-il ?

Plus qu’une question, il s’agit d’une méthode, d’une façon de penser. Comparable à la démarche policière, à l’enquête. Qui et .  Le lieu du crime est lié à son auteur. Ne dit-on pas que le coupable revient toujours sur le lieu de son crime ? D’ailleurs peu malin le policier qui accorderait du crédit à ce que dit le suspect. Pour l’enquêteur, le plus infime détail, deux grains de sable, un cheveu, une empreinte de pas, une tache de sang ont infiniment plus d’importance que tous les discours de la personne incriminée. Et ne seront retenus dans le discours que les éléments qui confirment, expliquent l’existence des détails matériels relevés. Imaginez le peu de poids du discours d’un opposant politique dans un pays sous dictature ! Avant même la plaidoirie de la défense, s’il en a une, il est désigné coupable. Certains régimes ont fait mieux encore : en menaçant de s’en prendre aux proches, à la famille, on extorque des aveux pour des crimes qui n’ont pas été commis.

 Et puis une autre question se pose : Qui lit ? Qui est à l’écoute ? Un discours, un texte ou un tableau, une symphonie, une chanson, un film, n’ont pas le même sens, le même impact pour toutes les personnes. Là aussi on pourrait évoquer le passé, l’histoire, la personnalité, la mentalité de chacun. Finalement, la seule constante dans ce fatras de considérations, d’impressions, de présupposés, de non-dits, c’est l’œuvre elle-même : le discours, le texte, le tableau, la musique, le film. Et c’est bien souvent ce qu’on oublie aujourd’hui. On vous parle d’un auteur sans l’avoir lu. On critique un film sans l’avoir vu. On dit qu’on n’aime pas l’opéra, sans jamais s’y être rendu. On ne juge pas les gens pour ce qu’ils font, mais pour ce qu’ils sont. Attitude qui en son temps aurait été associée à du racisme, mais qui, les vents ayant tourné, revient à excuser les pires délits s’ils ont pour auteur des individus qu’il faut ménager, en prétextant par exemple la pauvreté, l’enfance malheureuse, l’origine étrangère, etc. Plus personne n’est responsable de rien. Tout s’explique par l’origine, l’histoire, les circonstances, pourquoi pas l’ambiance, l’air du temps.

 Avec l’instauration de la sainte irresponsabilité, c’est la liberté qui disparaît. Il n’y a pas plus bavards que les conférenciers dans les musées de peinture. A force d’explications, après le passage du groupe des auditeurs, du chef d’œuvre il ne reste qu’une barbouille copie conforme d’une époque, d’une mentalité ou d’une anecdote et d’une technique. A se demander si… Rimbaud et Van Gogh n’ayant pas eu une vie aussi tourmentée, le bateau ivre et l’homme à l’oreille coupée auraient eu autant de succès. Pas plus que Phidias, Polyclète, Platon ou Jérôme Bosch, Rimbaud et Van Gogh ne sont de simples témoins d’une époque. Ce qui fait leur génie, c’est justement de s’être distingués par leur art ou la profondeur de leur pensée de l’opinion ambiante, bref d’être libres. Et tous les Marx et Freud réunis ne pourront expliquer par la lutte des classes ou le rôle de la sexualité dans la formation de la personnalité comment des hommes comme vous et moi ont pu faire ou écrire de si grandes choses.

 C’est aussi pourquoi, bien que je ne sois pas croyant, je garde une profonde estime pour mon bon pasteur, cet honnête homme qui parlait comme il vivait, dont la sincérité et la profondeur de la conviction –mais je voudrais dire la confiance, car dans confiance il y a foi- pourraient jeter le trouble sur la célèbre maxime de Nietzsche.

 

(1)   Humain, trop humain

(2)   C’est le cas de Heidegger

(3)   Les textes sont connus, mélange incroyable de méchanceté et de vulgarité.

02/02/2011

Un islam modéré ?

 

 Un grand chef islamiste revient au pays. Prudent –ils sont toujours prudents au début- il affirme qu’il n’est pas question pour lui de prôner l’établissement de la charia. Sympa, non ? A son arrivée, il est acclamé par la foule des supporters, tous les médias sont là pour n’en pas louper une miette. Des femmes aussi sont là pour l’accueillir. Pas question pour elles de revenir en arrière et de courber l’échine devant ces gros cons de barbus. Eh oui, pépère, tu reviens au pays, mais c’est la Tunisie. Et si aujourd’hui rien ne va plus dans le pays, si un changement est nécessaire, politique et social, le peuple saura faire la différence entre ceux qui contribuent –peu ou prou- à les sortir de la misère, et ceux qui voudraient les y enfoncer matériellement et religieusement. 

 Ce grand chef se dit modéré. Il ne prêche pas du tout, mais alors pas du tout un islam de type iranien ou alqaïdien. En islam en effet, il y a les méchants, fondamentalistes, terroristes d’un côté, et les gentils de l’autre. En France, on a affaire aux gentils. Certes ici ou là, on voile une femme de la tête aux pieds, on impose des heures d’ouverture pour les piscines, on critique les programmes scolaires, on pratique la polygamie, on profite illégalement des allocations familiales, on prie en masse dans l’espace public, on tend un piège à un jeune homme d’origine juive, on le torture et on le tue, on ne demande jamais pardon, mais on hurle « Allah est grand » au tribunal, on massacre un homosexuel de rencontre, on applaudit les sketches haineux d’un humoriste raciste, bref, rien de très grave comparé à ce que vivent les populations (musulmanes ou non) au Pakistan, en Irak, en Afghanistan, au Soudan, non vraiment rien de très grave. D’ailleurs notre personnel politique nous le confirme : nos portes sont grandes ouvertes à un Islam de France mettons les majuscules. L’islam ici et maintenant est soluble dans la république. 

 Certes les mauvaises langues se demandent s’il est possible de modérer le contenu d’un dogme ? Prenez un discours d’Amedinejad. Il veut la destruction d’Israël. Vous pouvez modérer ça, vous ? Cela me rappelle cette réflexion à propos des nazis : qu’ils auraient commis des excès. Le premier élève de terminale venu (là je m’égare un peu) vous dira que les auteurs du génocide n’ont commis aucun excès : le nazisme lui-même est à mette au banc de l’humanité, dans les poubelles de l’histoire avec les Ahmedinejad, les Pinochet, les Pol Pot…  

Modérer le contenu d’un dogme ? A moins de dire qu’Eve n’avait croqué que la moitié d’une pomme, je ne vois pas. La crédulité ni la bêtise ne peuvent être modérées. Elles sont à combattre, non par la guerre (l’intelligence n’est pas l’envers de la bêtise) mais par l’éducation, l’enseignement, l’ouverture d’esprit, la fraternité. Il y a certes encore un long chemin à parcourir, sur tous les continents. 

Quant à parler d’un islam des Lumières, commençons déjà par découvrir nos visages, on y verra plus clair.

 

30/01/2011

Dieu oui, OVNI non !

 

 Au bureau, dans les réunions de famille, dans la sphère politique, les émissions télévisées ou radiophoniques, les mots « objets volants non identifiés », le mot « extra-terrestres » provoquent des ricanements. Au mieux, collègues, convives, candidats aux élections, toutes personnalités confondues changent de sujet et abordent… les choses sérieuses 

 Etonnant, non ? Car ces gens qui ricanent et qui sont parfois des scientifiques, n’esquissent pas le moindre sourire quand ils entendent que l’homme est né de la poussière et d’un souffle divin, qu’une côte a suffi pour concevoir une femme, qu’un homme a vécu 969 ans, qu’un dieu peut enflammer un buisson, qu’il peut dicter sa loi du haut d’une montagne, qu’un peuple entier peut traverser la mer sans se mouiller les pieds. Certains de ceux qui ricanent croient aux apparitions, aux guérisons miraculeuses et se déplacent par millions, quelquefois à genoux sur des lieux de pèlerinage. 

 Ils croient en Dieu, au Diable, aux Miracles, à l’Immaculée Conception, ils tiennent comme certain qu’un homme a pu ressusciter, ils espèrent le Paradis et craignent l’Enfer, ils croient aux anges et nous prennent pour des illuminés quand on suggère la possibilité d’une vie extra-terrestre ! 

 Ce qui m’amuse, c’est que des Bruno, des Copernic, des Galilée, des Darwin ont bien fait rire à leur époque (eux ont moins ri). La rotation des astres et la théorie de l’évolution ! Non mais pis quoi encore ? Pourquoi pas d’autres galaxies ? D’autres systèmes planétaires ? D’autres formes de vie ?  

 Sur les sujets comme l’apparition de la vie ou l’évolution de l’homme, il est rare aujourd’hui d’entendre un scientifique parler vrai. Je rectifie : parler librement. Comme dans tous les domaines de la vie publique, la pression religieuse est perceptible. Dans des écoles de banlieue, des professeurs d’histoire et de sciences doivent modérer leurs propos sur les sujets sensibles, ceux qui risquent de révéler deux choses :  

 1/ le caractère purement imaginaire de la belle histoire de la genèse ; 

 2/ le rôle néfaste joué par l’obscurantisme religieux dans l’histoire humaine.  

 Il faudrait –le but étant de contenter tout le monde- ne pas faire de vagues(1), faire de la science un nébuleux méli-mélo œcuménique qui expliquerait tout et rien du tout, mais ficherait la paix à tout le monde. 

 Le seul questionnement toléré est celui du sens. Ah ! le sens… la quête du sens de la vie. Voilà l’important. Rien de tel pour exclure la raison de l’activité intellectuelle et pour replacer la foi sur son trône. Et les religieux sont bien placés pour invoquer le sens de la vie, eux qui dans le passé et encore aujourd’hui prennent si peu en considération la condition humaine. Est-il besoin d’en donner des exemples ? 

 Si la science et la philosophie n’ont jamais répondu au pourquoi des choses, on ne peut pas leur reprocher d’avoir escamoté le comment. Ce qui inquiète aujourd’hui, c’est que parmi les penseurs de ces deux disciplines se développe un langage ouaté, compatible avec les croyances, qui refuse tout débat qui pourrait mettre à nu la sottise religieuse. 

 Ce langage ouaté, feutré, molletonné, capitonné, amorti, étouffé, édulcoré, omni-compatible et doux à l’oreille et qui passe merveilleusement bien sur toutes les ondes, un grand, un digne seigneur de la science l’avait fait sien il y a bien longtemps.  

 Devant l’Inquisiteur, un homme à genoux pose sa main sur les Ecritures saintes.

 

« Moi, Galileo Galilei, fils de feu Vincenzo Galilei, Florentin, âgé de soixante-dix ans, constitué personnellement en jugement, et agenouillé devant vous, éminentissimes et révérendissimes cardinaux de la république universelle chrétienne, inquisiteurs généraux contre la malice hérétique, ayant devant les yeux les saints et sacrés Evangiles, que je touche de mes propres mains ; je jure que j’ai toujours cru, que je crois maintenant, et que, Dieu aidant, je croirai à l’avenir tout ce que tient, prêche et enseigne la sainte Eglise catholique et apostolique romaine; mais parce que ce Saint-Office m’avait juridiquement enjoint d’abandonner entièrement la fausse opinion qui tient que le soleil est le centre du monde et qu’il est immobile; que la terre n’est pas le centre et qu’elle se meut ; et parce que je ne pouvais la tenir, ni la défendre, ni l’enseigner d’une manière quelconque, de voix ou par écrit, et après qu’il m’avait été déclaré que la susdite doctrine était contraire à la Sainte Ecriture, j’ai écrit et fait imprimer un livre dans lequel je traite cette doctrine condamnée, et j’apporte les raisons d’une grande efficacité en faveur de cette doctrine, sans y joindre aucune solution ; c’est pourquoi j’ai été jugé véhémentement suspect d’hérésie pour avoir tenu et cru que le soleil était le centre du monde immobile, et que la terre n’était pas le centre et qu’elle se mouvait.

 C’est pourquoi, voulant effacer des esprits de Vos Eminences et de tout chrétien catholique cette suspicion véhémente conçue contre moi avec raison, d’un cœur sincère et d’une foi non feinte, j’abjure… » (2)  

 

(1) C’est le terme employé par un responsable de l’éducation nationale en réponse à un professeur qui se plaignait du chahut provoqué dans ses classes par des élèves qui n’admettaient pas certaines explications incompatibles avec l’enseignement du Coran ;  

 (2) cité par Serge Cosseron.- Galilée, 22 juin 1633, La science en procès, éd. Acropole, 2001, pp.145-146 ;