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17/12/2010

Lettre au MRAP

 

 Chers camarades,

 

 Depuis des années nous entretenons des relations fraternelles avec votre association, qui lutte courageusement contre toutes les formes de racisme. Aussi sommes-nous surpris d’apprendre que vous envisagez une action en justice contre notre parti. 

 La déclaration de notre porte-parole concernant les prières dans les rues a semble-t-il été mal comprise. Est-ce le mot « intolérable » qui vous a choqué ? Si c’est le cas, il s’agit d’un quiproquo. Parlons net. Ce qui est intolérable pour nous, ce ne sont pas les prières dans les rues, vous n’êtes pas sans savoir à quel point nous tenons la religion musulmane en haute estime, nous avons résolument gardé le silence pendant le procès contre Charlie hebdo et au cours du débat sur l’interdiction de la burqa. La nourriture halal dans les restaurants Quick ? Nous l’avons justifiée dans la mesure où les établissements pratiquant le restauration rapide ne relèvent pas du service public. Quant aux déclarations du ministre accusant un honnête commerçant nantais de polygamie, nous avons déclaré haut et fort qu’elles étaient politiciennes. Les rues de nos arrondissements ? Ce sont bien les maires socialistes qui font tout ce qu’ils peuvent pour les rendre ouvertes à la prière. Alors, où est l’intolérable ? 

 Comme le disent et le répètent inlassablement nos représentants sur les chaînes radio et télé, l’intolérable, c’est que les musulmans en soient réduits à pratiquer leur culte dans la rue. La France, ce grand pays des droits et libertés, sur lequel les yeux du monde sont fixés, les yeux de millions et de millions d’hommes et de femmes qui nous admirent et qui espèrent, ce grand pays la France serait donc incapable de construire des lieux de culte pouvant accueillir des personnes sous prétexte qu’elles croient et pensent différemment ? J’ajouterai que dans les contrées d’où sont originaires ces fidèles, toutes les religions ont droit de cité, partout les chantiers, comme des champignons sortent de terre pour l’édification d’églises, de temples et de synagogues. Pour ne parler que des chrétiens, partout au Moyen-Orient ils sont respectés et pratiquent leur culte librement, sans jamais être menacés. Et c’est notre pays la France qui serait devenue le porte-drapeau de l’intolérance religieuse ? C’est le monde à l’envers. 

 Voyez-vous, ce sont bien nos propos qui ont été mal compris. Et pour que cesse sur le champ toute ambiguïté, je peux dès aujourd’hui vous révéler –le MRAP en aura la primeur- que le parti socialiste, dans le plus profond respect de la diversité culturelle à la française, ce qui implique la plus grande tolérance en matière religieuse, le parti socialiste, puisqu’il en va de l’honneur de la patrie, déposera un projet de loi pour la levée de fonds publics destinés à la construction de mosquées –cela va sans dire nous restons socialistes, et c’est là une des conditions de l’instauration du vivre ensemble : sans nuire à l’environnement ni au style architectural des quartiers et des villes concernés.  

 En espérant vous avoir convaincus, nous vous prions de croire, mes chers camarades, en nos sentiments les plus cordiaux.

 

 

 

 

 

   

14/10/2010

Souvenir d'Irlande

L'âne dans la maison.jpg

19:41 Publié dans étrange | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : irlande

07/10/2010

Cette étrange faculté d'oubli

 Sur Orange actualités on pouvait lire, à l’occasion du retour de Bertrand Cantat sur scène : 

« La toile s’enflamme pour Bertrand Cantat »

« L’ovation du public est à la hauteur de l’absence du chanteur »

« …salle comble et électrisée par sa réapparition » 

 Après tout, cet homme a purgé sa peine. Pourquoi ne reprendrait-il pas son métier ? 

 Ce qui me choque, c’est l’enthousiasme débordant affiché par le public venu assister à son retour sur scène. Je dis : enthousiasme « débordant », je pourrais dire : « démesuré ». Je ne sais pas si les parents de la victime ont accordé leur pardon à cet homme, mais je suis bien certain qu’ils n’ont pas oublié les conséquences de son acte (1). Et comment même, s’il a un cœur, le plus fanatique de tous ses fans pourrait-il oublier ? Dans la société aujourd’hui, notre faculté d’oubli est sans limites. Je lisais sur la même page, dans les commentaires à propos de la triste commémoration de l’attentat de la rue Copernic, qu’il fallait tourner la page, laisser les morts en paix. La même antienne revient régulièrement lors des commémorations de la rafle du vélodrome d’hiver ou de la libération du camp d’Auschwitz : 

« C’est du passé, tournons la page ! » 

 Même si la dimension des événements n’est pas comparable, on est bien obligé de constater qu’il devient de plus en plus facile d’oublier. Curieuse attitude, à une époque où plus que jamais le passé a bonne presse quand il s’agit de faire des sous, ou simplement de se faire plaisir, regardez la mode rétro, le succès des meubles ou des objets d’époque, les défilés des voitures des années 30, l’affluence dans les brocantes et vide-greniers… La voiture d’Hitler serait en vente qu’elle se vendrait des millions. Nous sommes un peu comme ces personnes atteintes de cette terrible maladie qui leur fait tout oublier, mais qui savent dans quel placard se trouve le chocolat. 

 Et pourquoi ne pas faire l’économie du cours d’histoire dans les écoles, allez hop, c’est du passé, tournons la page ! Par contre, enseigner l’histoire des religions qui ont toutes entre mille et deux mille ans, c’est vachement important, sans trop s’étaler cependant sur les tortures, meurtres et génocides qu’elles ont générés… 

 Oui, il vaut mieux prendre ces imbécillités avec le sourire, mais c’est dur, de plus en plus dur de vivre dans une société qui avance, les bras tendus, les yeux fermés, sans savoir où elle va, parce qu’elle refuse de savoir d’où elle vient. Qu’il chante donc Bertrand Cantat, il n’est qu’un détail de l’histoire.  

(1) « Rapatriée en France le 31 juillet 2003 en état de mort cérébrale, à la suite d'un œdème cérébral suivi d'un coma profond provoqué par les coups portés par son compagnon Bertrand Cantat au cours d'une dispute, dans la nuit du 26 au 27 juillet 2003 au sujet d'un message adressé par son ancien compagnon Samuel Benchetrit (alors qu'elle tournait le téléfilm Colette, une femme libre à Vilnius en Lituanie), elle meurt le lendemain, 1er août 2003, à Neuilly-sur-Seine. Bertrand Cantat et Marie Trintignant avaient eu une relation durant 18 mois. Les secours ne furent prévenus que sept heures après les faits, alors que l'actrice était entourée de son frère et de Bertrand Cantat ».(extrait de l’article Marie Trintignant sur Wikipedia)